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 Hold your colors against the wall - [Raiponce]

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Jérome D. Salinger
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MessageSujet: Hold your colors against the wall - [Raiponce]    Hold your colors against the wall - [Raiponce]  Empty11.04.12 21:58

If you want my body/ And you think I'm se...

*clic*

1- La nuit venait de tomber. C'était une façon de parler, en fait, elle tombait petit à petit, mais Salinger venait à peine de s'en apercevoir, ayant passé l'après-midi dans un état second entre le traumatisme longue durée et l'extase malsaine de faire quelque chose de condamnable: vaquer en écoutant de la musique conchiée par les musiciens. Pop, rock, chanteurs à la voix de chanteuses (c'est marrant comme on leur crachait dessus alors que l'inverse était apprécié), chorales modernes... Il y avait un plaisir condamnable comparable à la jouissance que les jeunes rattachaient inconsciemment au viol (c'était déjà inquiétant) de l'interdit (ouf) parentale (si on avait pas rajouté "de l'interdit", ça aurait été encore plus ignoble). Ca revenait à dire qu'une masse de sectaires avec des notes plein la tête lui semblait détenir autorité ?
Il souffla quelques rond de fumée en faisant une grimace avec ses lèvres. Impossible de faire autrement, comme dans les films. Pas faute d'essayer pourtant, mais la formation de cercles parfaits lui avait déjà demandé du temps.
Quand il voyait Gandalf et ses bateaux de fumée, ça le faisait déprimer.

2- A moitié à poil, comme toujours chez lui, Salinger enfila une chemise blanche qu'il ne prit pas tout de suite le temps de boutonner. Il avait un rendez-vous. Bon, ni son agenda ni le destinataire du rendez-vous n'étaient encore au courant, mais il était certain qu'il ne s'était pas trompé de date.
Qui a dit qu'il fallait être deux pour prendre rencard ?

3- Il regarda l'heure sur sa pendule, reproduction vague d'une vieille montre de gare fixée, incongrue, au mur du salon. Il avait encore le temps
Quelle heure était-il à ce moment-là ? Il avait oublié au moment où il avait détourné les yeux des deux aiguilles.
Il était juste assez tôt.

4- Il passa la main dans ses cheveux et tendit l'oreille. un *toc toc toc* se faisait entendre au dessus. Mirza. Encore elle. Un sinistre quidam avait récemment eu la fantaisie de lui envoyer un piaf pour tenter d'exciter les hormones du sien.
Foutaises.

5- Il regarda son poignet comme s'il avait une montre intégré, il allait être temps. Il rajusta sa chemise, en éjecta une poussière d'un revers de main et la boutonna. Pas trop quand même. Vérifia que son pantalon de costume n'était pas trop propre ni trop sale et passa une veste noir souris.

6- Noir, c'était la couleur. Souris c'était la matière. Non je plaisante. L'inverse.

7- Après réflexion, il changea sa veste* pour une autre, plus légère et plus grise. Il faisait doux, dehors. Il sortit sans se retourner en ignorant les piaillements de Margaux (son toucan) qu'il n'avait nourrie que 20h plus tôt d'un reste de langouste à l'ananas. Il ne l'avait pas fini parce que ça se mariait mal avec les concombres.
Bah tiens.

8- recette de l'indigestion parfaite (comment empoisonner ses amis en s'amusant): Faire revenir des concombres frits dans la sauce des escargots de la veille. Les mettre dans du chili con carne à la place des haricots rouge (laisser cuire jusqu'à obtenir la bonne couleur) et utiliser des morceaux de langouste cuite avec de l'ananas pour faire la farce. Effet garanti.
Sur ce, vous excuserez mes invités d'hier soir, ils ont rendez-vous avec leur bicarbonate de soude.

9- Salinger sortit une cigarette alors qu'il passait le perron. C'était presque devenu un rituel. Il savoura le goût âcre de la fumée et la sensation, presque imperceptible, de la nicotine qui faisait son effet. Il inspira à fond: il avait plu. Il se mit en marche, les yeux rivés au sol. Enjambant les flaques, sautant par dessus quand elles étaient trop grandes, sautant dedans quand elles étaient vraiment trop grandes. Son pantalon, comme par miracle, restait à peu près intact. Il allait arriver. Il jeta sa cigarette sur le nez d'un clochard qui dormait dans une ruelle.

10- Marque de cigarette fumée par Salinger: Dunhill, Winston (respectivement pour la forme du paquet et pour le nom)

11- Il sortit une petite clé marquée d'un "B.J.". Chapardée la dernière fois. Il se demandait si elle avait un double... Si ce n'était pas le cas, comme il avait dû lui manquer. Avant d'ouvrir, il prit le temps de caresser la porte, un petit sourire au lèvre, il disait bonjour à l'habité avant de saluer l'habitant. Enfin, son index tenant la clé fit sa route, lente et sinueuse, vers la serrure. Traçant un fin sillon dans la porte, une ligne courbe. Un électrocardiogramme rappelant mollement qu'il était là, un serpent.
Ou autre. Un sillon, quoi.

12- *clic*

13- Il entra, compta jusqu'à 13 et vit, se retint à grande peine un sourire immense et énonça d'une voix douce.

" Je suis en retard ?"

14- La personne à qui appartiennent les clé et l'appartement: Blanche Jailer. ( dans un soucis d'honnêteté, il me faut préciser que le concombre précédemment cité devait avoir été emprunté à sa cuisine aussi)


*en effet, j'ai inclus la première veste juste pour balancer une vanne pourrie.
 
Blanche R. Jailer
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MessageSujet: Re: Hold your colors against the wall - [Raiponce]    Hold your colors against the wall - [Raiponce]  Empty27.04.12 10:23

I'm addicted to you, don't you know that you're toxic
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Une terrible sensation de vertige, comme une plume qui se fait dangereusement emporter par le vent, un suicidaire en haut d’un immeuble hésitant à sauter, une feuille d’arbre qui a peur de ne jamais toucher le sol. Un truc dérangeant qui pousse l’esprit à se contorsionner. Une putain de tornade interne à l’infâme odeur de gerbe.
Et c’est donc une cigarette à la bouche que Blanche se leva nerveusement de son sofa miteux en cuire qui semblait se décomposer un peu plus à chaque fois qu’elle y déposait sa légère carcasse. La migraine habituelle de la réflexion poussée à l’extrême l’avait une nouvelle fois prise en traître, et un petit verre de whisky ferait très certainement passer cet épouvantable mal de tête. Le regard vide, elle s’empara de la première bouteille qui lui tomba sous la main, et en déversa le contenu dans un simple verre. Deux glaçons, comme toujours, et elle alla rejoindre son ami le balcon, où elle avait une vue assez panoramique de Cassandre. Si son appartement n’était pas vraiment qualifiable de luxueux, elle avait le luxe de pouvoir observer l’immense cité de son espèce de tour d’observation. Elle ne pouvait se plaindre de voir l’incroyable ville s’animer tous les soirs, s’allumer, vivre la nuit. Il faut croire que Blanche avait une préférence pour la nuit, oui. Combien de fois ce paysage de Cassandre lui avait inspiré des toiles (qu’elle avait brûlées ou déchirées plus tard lors d’une crise d’hystérie, très certainement) ? Beaucoup trop.

Le mégot de sa Camel dégringola du haut du perchoir de la jeune demoiselle. Elle le suivit des yeux jusqu’à ce que sa chute prenne fin en un microscopique feu d’artifice d’étincelles. Un vent frais vint emmêler sa lisse chevelure blonde, et une vague de frémissements envahit son corps frêle. Il fallait voir comment elle était habillée, la petite Blanche aussi, pour sortir sur son balcon en pleine nuit fraîche. Une longue chemise, bien trop grande pour elle, lui tombait en dessous des fesses. Une de ses épaules, provocatrice, était découverte et était assurément la partie de son corps la plus victime du froid de par sa nudité. Quant à ses jambes, elles étaient tout simplement couvertes d’un collant qu’elle avait trouvé elle ne savait comment encore. Blanche et son style naturel, son style d’artiste jemenfousdecequevouspensez la rendant encore plus désirable. Avait-elle seulement conscience que son regard froid et sa moue désagréable faisait d’elle une jeune femme bien trop provocatrice pour ne pas être violée dans une ruelle sombre ? Elle rentra doucement à l’intérieur.

Et le bruit de serrure retentit dans le deux pièces. Etrangement, Blanche ne bougea même pas, dos à la pièce, face à sa toile vierge qui était posée là depuis plusieurs semaines. L’inspiration était souvent mise à la porte par ces pensées existentielles qui bouffaient son esprit. Il fallait tout de même se poser la question : qui cela pouvait-il bien être ? Au moins, elle allait découvrir quel était le connard qui avait piqué le double de ses clés. Non, elle ne bougea pas le petit doigt, toujours de dos par rapport à l’homme qui pénétrait dans son appartement.
Cette voix. Son cœur arrêta de battre instantanément, et ses oreilles bourdonnèrent. Avec cette simple phrase elle perdait tous ses moyens. Blanche n’était plus maîtresse d’elle-même, un peu comme lorsqu’elle se piquait, une voix semblait lui dicter ce qu’elle devait faire. Ne pas se retourner. Tiens, pour une fois qu’elle était en accord avec cette voix. Parle.

« T’es toujours en retard, Salinger. Toujours. »

D’un geste violent, Blanche jeta le contenu de son verre sur la toile vierge, et regarda le whisky couler doucement et colorer l’espace blanc de sa couleur chaude. Cette explosion lui faisait penser au feu d’artifices d’étincelles de sa clope de tout à l’heure. Allume toi une clope. Elle s’empara de son paquet et porta une cigarette à sa bouche. Retourne-toi. La femme au corps d’enfant fit volte face. Ces cheveux noirs, cette veste qui affinait sa silhouette élancée, son odeur de tabac froid, son regard de la race la plus pure qu’il existe de salopard. En un mot, elle voulait se jeter sur lui, lui arracher ses vêtements et le supplier de la prendre à même le parquet. Juste pour être dans ses bras.
Jérôme Salinger, une des raisons pour lesquelles elle ne se foutait pas en l’air. Et pourtant, avec lui, elle aurait dû un milliard de fois. Du moins, beaucoup d’autres femmes un minimum raisonnées l’auraient fait. Il était une spirale empoisonnée qui avait touché son pauvre cœur et qui l’envahissait depuis plus ou moins deux ans. Elle le haïssait d’amour. Approche-toi.

« On ne t’a jamais dit que c’était impoli d’arriver chez une jeune fille en pleine soirée à l’improviste ? Mes clés. »

Pourquoi tu continues d’être froide avec lui, alors que lorsqu’il sera dans ton lit tu lui crieras que tu l’aimes ? Pourquoi tu tends ta main vers lui pour récupérer tes clés alors que tu brûles d’envie qu’il les garde et qu’il te fasse d’autres visites à l’improviste ? Pourquoi tu ne tires même plus sur ta cigarette alors qu’elle est confortablement coincée entre tes lèvres ?
Une terrible sensation de vertige, comme une plume qui se fait dangereusement emporter par le vent, un suicidaire en haut d’un immeuble hésitant à sauter, une feuille d’arbre qui a peur de ne jamais toucher le sol. Un truc dérangeant qui pousse l’esprit à se contorsionner. Une putain de tornade interne à l’infâme odeur de gerbe.


Dernière édition par Blanche R. Jailer le 20.07.12 13:24, édité 1 fois
 
Jérome D. Salinger
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MessageSujet: Re: Hold your colors against the wall - [Raiponce]    Hold your colors against the wall - [Raiponce]  Empty29.05.12 12:56

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1- Entrée en beauté réussie. Bon, il aurait préféré détruire la porte et arriver aux commandes d'un tractopelle jaune vif, mais la couleur faisait gay pride et les voisins allaient encore gueuler à cause du bruit. Inutile de faire plus de tapage que nécessaire, il était homme discret.

2- La môme Jailer était là, sans doute à se noyer dans ses mauvais alcool, à fumer des cigarettes de basse qualité et à faire de l’œil à son balcon. Ironiquement, le balcon devait être un des rares trucs qui la maintenait à distance raisonnable du suicide. Pareille à réponse, elle allait souvent y chercher de l'aide quand elle se sentait mal, et le prince charmant à qui elle balançait ses jolis cheveux n'était ici qu'un panorama.
Et si...? Si le prince charmant était en réalité laveur de carreaux ? Il sortirait sa théorie à Vic, un de ces jours. S'il réagissait comme il l'espérait, ça allait être un des plus grands fous rires de sa vie.
Victor Hugo laveur de carreaux.
Le pied.

« T’es toujours en retard, Salinger. Toujours. »


3- Il n'était que vaguement conscient de ce que ressentait la môme en cette instant. Un homme ne fait que mesurer l'effet qu'il a sur une femme sans jamais tenter d'en déterminer la nature. Deviner la quantité plutôt que la qualité, en somme... Les perversions de l'époque, philosophait-il. Elle jeta son verre sur la toile. Etait-elle déjà ivre, ne voulait-elle pas l'être ou était-ce juste un geste de rage ? Il n'en savait rien et s'en souciait peu.
Il eut un petit sourire et baissa la tête, lui offrant un petit regard en coin, comme celui d'un enfant à qui on aurait fait un reproche, entre le rire et la pointe de pénitence.
En retard, et il se repentait. Pardon madame, j'ai fait si vite que j'ai... SILENCE, JEJE, tu es toujours en retard ! Oui mais je...
Bref.

4- Elle se retournait, avançait. Son sourire se modifia imperceptiblement et reprit sa teneur malsaine. Un homme qui ne pense même pas à ce qu'il fait, un enfant-dieu qui joue avec les gens sans même s'apercevoir de ce qu'il fait. Qui pense que casser quelqu'un en deux, c'est juste séparer deux briques de Lego. Un jour il se regarderait dans une glace et penserait. Mais pas aujourd'hui, aujourd'hui il y avait elle. Et demain il y aurait Victor. Et après demain, il y aurait ses élèves. Et encore après... Pourquoi savoir qui on est, de toute façon, puisque c'était le Grand Parano Noctem qui devait en décider ? Avait-il voulu tout ça ?
Viens à moi, Jailer. Viens.
Viens, Blanche.


« On ne t’a jamais dit que c’était impoli d’arriver chez une jeune fille en pleine soirée à l’improviste ? Mes clés. »


5- Elle est toute proche, maintenant, et sa cigarette pendouille mollement entre ses lèvres. Crispées ou molles ? Nous allons bien voir. Il tendit la main sans lenteur ni précipitation et saisit la Camel à moitié terminée. il n'aimait pas spécialement les camel, elles étaient trop brutes et trop faibles à la fois pour lui. Comme des adolescentes, mais le geste était symbolique. Et il avait envie. Comme dans une scène de film, il porta la cigarette à lui et aspira la fumée sans quitter la môme des yeux. Si révoltée, si pleine du mal de vivre. Elle était belle et elle était laide.

6- Il ne sentit presque rien quand la fumée entra en lui. Il aurait tout aussi bien pu respirer. L'inutilité de ce qu'on vole donne sans doute son intérêt au vol. Son regard se chargea encore en malice. Il souffla un fin filet de fumée vers le bas. Vers elle mais pas sur elle. Il se passa la langue sur les lèvres et parla:

" Et on ne t'as jamais dit qu'une jeune fille en plein soirée ne doit pas être chez elle ? Quand à tes clés... "

Il fouilla dans sa poche pour vérifier qu'elles y étaient bien. Il aurait eu bonne mine s'il les avait laissé sur la serrure et qu'un authentique violeur débarquait après lui. Il tenait à son originalité, merde.

" ... Viens les chercher."


Il les sortit de sa poche et les fit tourner sur son index comme un lycéen sur le chemin des vacances dans les films. Aucun lycéen sur le chemin des vacances ne fait tourner ses clés sur son index de nos jours, mais il était un peu vieux jeu...






 
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MessageSujet: Re: Hold your colors against the wall - [Raiponce]    Hold your colors against the wall - [Raiponce]  Empty23.06.12 18:29

There's no escape, I can't wait
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A vrai dire, Jérôme horripilait d’une manière assez impressionnante Blanche. Il était plus qu’arrogant, lui et son sourire de salopard, ainsi que son regard sadique qui donnait envie de partir en courant. Il puait le fric et la suffisance, et était assurément ce genre de personne qui déballait leur science à tout va pour prouver leur supériorité. Une belle carrure de politicien adoré de tous pour son côté beau gosse. Le pire dans cette histoire était que cet être insupportable était aimé de la plupart des gens, car avant d’être un connard fini, il était charmant. Disons le gendre idéal, le jeune homme que l’on rêvait de faire rencontrer à ses parents parce qu’il présentait bien, qu’il était cultivé, beau, et parfois drôle. Je vais le redire, mais le pire dans cette histoire était que Blanche n’avait jamais réussi à être charmée par cette facette de Jérôme, mais bel et bien par l’autre. Oui, par son côté salopard, égoïste et manipulateur il avait réussi à conquérir son cœur. C’est dégueulasse la vie, pas vrai ? Ou plutôt, c’est mal foutu.

Et pourtant. Eh oui, et pourtant. Et pourtant Blanche rêvait de le posséder, de l’emprisonner entre ses draps pour toujours, et passer sa vie à l’embrasser, à écouter ses mots doux et à se blottir contre lui. Il était la seule personne capable de la détruire. Il était la seule personne qui la détruisait petit à petit. Emprise d’une espèce de mal de vivre dès la naissance, Raiponce avait toujours essayé de tout contrôler. Ce qu’on ne lui avait pas dit, c’était que l’amour n’était pas une chose contrôlable, à son plus grand désespoir. Cela lui était tombé dessus, comme ça, comme on se réveille un matin, comme on ouvre son frigo, comme on prend sa douche. Juste.. comme ça. Oui, elle était tombée, et ne s’était jamais relevée. Et ne se relèverait sûrement jamais. Elle était passée par la phase « je le veux mien, il sera mien ». Au bout de près de deux ans à se faire jeter après une partie de jambes en l’air enflammée, elle avait saisi. Pourtant, elle ne cessait d’espérer, chaque jour un peu plus, qu’il débarque chez elle, comme ce soir-là, et lui qu’elle était tout ce que lui était pour elle. C’est triste qu’une fille aussi forte que toi, Blanche, soit aussi pathétique que cela. Allez, tu pourrais faire comme toute les grandes personnes, tourner la page, avoir la force de te refuser. Mais tu ne vis que pour ces rares instants où il t’accorde de son temps et de son attention. Tu vis par procuration, minable. Et dire qu’avant, t’étais respectable. Bref. T’en crèveras.

Jérôme la regardait, avec cette lueur provocatrice au fond des yeux, celle qu’il avait toujours. Oui, cette petite lueur qui semblait dire « allez, tortille ton corps frêle pour moi, laisse bouger tes hanches au rythme de la souffrance que je t’inflige ». Inutile de dire que Blanche était dépendante de ce regard malsain, et qu’il n’avait qu’à prononcer un mot pour qu’elle s’exécute. Entre nous, à ce moment précis, le sang lui montait à la tête, elle n’arrivait à calmer les battements de son cœur, et sa libido grimpait en flèche. Sans rire, il dégageait une de ces énergies sexuelles, ce trentenaire. La princesse blonde des Frères Grimm ne réagit pas quand il s’empara de sa cigarette, et qu’il souffla en sa direction une fine fumée blanche, ni lorsqu’il fit tourner tel un gosse ses clés sur son index, toujours plus provocateur. Elle était plus occupée à lutter contre son for intérieur qui, à vrai dire, la poussait à lui arracher ses vêtements sur le champ. Un de ses rares légers sourires commença à flotter sur les lèvres de la jeune femme qui ne décrochait pas son regard de celui de Salinger.

« Ah, ça t’amuse, hein. T’es vicelard, mon Jérôme. Qu’est-ce que t’attends de moi ? »

Ce sourire ne partait pas, et elle rentrait presque dans son jeu, elle qui mettait un point d’honneur à ne pas prendre part à ses gamineries. Mais elle ne pouvait aller à l’encontre de sa volonté et était actuellement incapable d’écouter la petite voix qui lui disait « non, Blanche, ne rentre pas dans son jeu pervers, mets-le à la porte ». Cela aurait été faire une croix sur l’attention qu’il lui portait ce soir-là, et elle ne pouvait tout simplement pas s’y résoudre. Souris petite conne, c’est déjà ça.

« Qu’est-ce que t’attends de moi, ce soir ? »
 
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