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 (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin

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Mona L. Gherardini
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MessageSujet: (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin    (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin  Empty19.04.12 16:47

Spoiler:
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«Même si tu nies, tu souris car tu l'aimes.»
Minuit sonnait dans toutes les cathédrales et les églises qui logeaient dans le coeur de Cassandre. La ville était plongée dans la douce pénombre nocturne, quelques fenêtres éclairées où l'on pouvait voir apparaître, telles des ombres chinoises, des habitants s'adonnaient aux festivités du Carnaval. Parfois une ombre se faufilait dans une rue, parfois c'était un couple, parfois un groupe d'amis. On entendait des rires s'échappaient des fenêtres, des soupirs sous les portiques dans la pénombre, des larmes, des éclats de colère dû à l'alcool et tant d'autres émotions que l'on pouvait croiser au cours d'un Carnaval où tout semblait permis, où la fête devenait reine. Et voilà qu'une jeune fille dans sa robe bustier bleu irisée, abandonnait les festivités qui bâtaient leur plein à l'Opéra Garnier. Son masque noir de dentelle toujours sur son visage, ses longs cheveux bruns retenus dans un chignon sophistiqué qui se voulait désordonné, ses talons claquant sur le trottoir, elle disparut dans les méandres de la ville. Minuit avait sonné et comme une Cendrillon, Mon s'éclipsait du bal. A quoi bon rester après tout ? La fête semblait ennuyeuse à mourir et quand bien même elle avait échangé avec des amis ou de parfaits inconnus -comment savoir quand on portait tous un masque- la Joconde n'avait pas voulu s'attarder plus dans cette salle remplie d'amabilités hypocrites, de rires nerveux, d'une atmosphère lourde. Mais surtout elle en avait eu tout bonnement assez d'apercevoir Vin flirter avec des jeunes filles -voir des jeunes hommes ahem/pan- ou même que des femmes viennent de leur chef s'approcher de lui dans un but qui la mettait hors d'elle. Comment pouvaient-elles toutes agirent ainsi ? Rire à ses blagues, répondre à ses avances, flirter avec lui de manière ostentatoire ? Comment pouvait-il répondre à ces greluches et à leurs avances ? Pourquoi ne les repoussait-il pas ? Ah tant de questions dans la tête de la jeune fille alors qu'elle courait dans le dédale des rues de la ville, où parfois les échos d'une fête, de musique lui parvenaient. Oh comme son coeur lui faisait mal à petite Mona en songeant au comportement si léger de son créateur. Mais n'avait-elle pas aussi sa part de responsabilité ? Hein adorable jeune fille incroyablement capricieuse qui criait, bousculait, méprisait Leonard de Vinci. Hurlait que jamais jamais plus il ne lui ferait l'amour, jamais plus elle ne se consumerait de désir entre ses bras, jamais plus elle ne crierait son nom dans une étreinte passionnelle. Jamais plus jamais plus jamais plus jamais plus...oh combien de "jamais" étaient sortis de sa bouche, venin qu'elle jetait au visage de l'être aimé dans l'espoir de couper enfin ce fil qui la reliait à cet homme, objet de tous ses fantasmes. Peine perdue. Les "jamais plus" sonnaient comme des invitations. Les "jamais plus" semblaient vouloir dire "encore une fois". Les refus finissaient toujours par un retour, une supplique, des excuses entre les larmes et les étreintes passionnelles dans le lit ou n'importe quelle autre pièce de la maison de l'artiste. Elle ne faisait que lui résister pour mieux se faire désirer. Elle le repoussait pour mieux l'aimer et il faisait de même. Ce n'était que d'incessantes séparations et retrouvailles entre eux, fuir toujours fuir pour au final se retrouver, s'abandonner et repartir pour un nouveau jeu du chat et de la souris.

Mona s'enfonçait dans les vieilles rues du centre historique de Cassandre, découvrant un labyrinthe de rues vénitiennes et florentines. La Joconde aimait beaucoup cette partie de la ville sans doute parce qu'à chaque pas elle s'enfonçait un peu plus dans son passé, dans un monde rempli de souvenirs. Elle avait parfois l'impression la nuit, en se promenant dans ces ruelles, d'entendre des voix d'un temps révolu. Comme si l'activité, l'effervescence qui avait un jour habité ce lieu, berceau de la Renaissance, renaissait rien que pour elle. Le parfum des souvenirs embaumaient alors ses narines et la nostalgie se confrontaient aux questions existentielles sans réponse. Qui était-elle au fond ? La muse que Leonard de Vinci avait peinte pour une commande ? Etait-elle cette riche dame florentine entrait dans l'Histoire grâce à son tableau ? Ou n'était-elle que le tableau qui était né sous les coups de pinceau du grand peintre de la Renaissance ? N'était-elle qu'une toile qui avait pris vie grâce à l'imagination de Noctem ? Qu'était-elle donc ? Un tableau ? Une dame florentine ? Une étudiante en art ? Une écervelée frivole ? Qui ? Elle avait besoin de savoir pour exister. Pour trouver un sens à son existence, une base pour mieux construire sa vie. Repartir à zéro vers de nouveaux horizons. Mais rien. Rien pas de réponse, juste le doute et l'écho de ses incertitudes. Mona essuya une larme roulant sur sa joue et traversa le pont de l'Académie qui surplombait un canal qui se jetait dans le fleuve aux arcanes. Elle accéléra son pas, s'enfonçant un peu plus dans le dédale des rues avant de s'engouffrer dans les jardins de Babylone.

Elle avait toujours aimé les jardins de Babylone, elle aimait se promener et se perdre dans cet immense écrin de verdure. Ils avaient toujours été source d'émerveillement pour Mona, on se perdait dans des allées fleuries, des labyrinthe de bosquets, des petits bois romantiques et perdus. On s'amusait à tremper les pieds dans le bassin du jardin des mille et une nuit, on se laissait bronzer dans le jardin andalous, on rêvassait dans la végétation luxuriante d'un jardin exotique, on se disait des mots doux au pied d'une des fontaines d'un jardin à la française...c'était une infinité de jardins qui se succédaient, s'emmêlaient, se démêlaient sur plusieurs hectares. On gravissait des escaliers pour admirait la vue d'un jardin suspendu, on descendait pour observer la variété de la flore et de la discrète faune qui y avait élu domicile. Mona avait beau connaître les jardins, c'était toujours une source de découverte à chaque visite. Les nombreuses esquisses qu'elle avait fait de cet endroit, de ce paradis vert représentaient des dizaines de version d'un seul et même endroit et à chaque fois les jardins étaient une source d'inspiration pour la jeune fille. Et ce soir les Jardins suspendus de Babylone avaient des allures fantasmagoriques empreinte à la rêverie et à la mélancolie.

Mona vagabonda entre les allées fleuries, boisées, effleurant les plantes distraitement, se guidant dans cette ville de végétation, modestement éclairée par des petite lanternes. Et ses pensées la ramenaient toujours à Vin. Dans un soupir Mona s'assit sur le rebord d'une fontaine. Elle avait beau nier, refuser le destin, le repousser...elle l'aimait. Elle l'aimait à en crever. Elle l'aimait d'amour. Elle le haïssait d'amour. Elle l'aimait passionnément, tragiquement, tendrement...mais elle avait bien trop de fierté pour oser lui dire en face. Jamais Mona n'avait avoué ses sentiments par des mots à Vincente. Avant de connaître son destin, elle ne disait rien par peur de tomber dans un sentimentalisme stupide et exacerbé et maintenant par peur de la séparation, d'ouvrir son coeur et de l'exposer au coup d'épée violent que lui portera la séparation. Bien trop fière, trop attachée à sa liberté, refusant la passion et la douleur qui allait de pair. Oh petite Mona était bien risible avec sa ritournelle de "jamais, jamais", ses sempiternelles grimaces lorsque Vin lui demandait de sourire, son refus de reconnaître qu'elle était enchaînée dans une passion, que son coeur soupirait et demander incessamment des attentions, des caresses de la part du peintre. Elle s'entêtait à nier l'évidence, refusait l'existence de ses sentiments, fuyait mais à quoi bon ? Mona aimait Vin. Elle l'aimait à la folie.

«Laissez tomber je ne suis pas amoureuse.»
 
Vincente D. Lisandro
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MessageSujet: Re: (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin    (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin  Empty26.04.12 13:47

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Les robes, les masques, comme au carnaval de Venise, c'était beau, c'était plein de couleurs, de dentelles qui dévoilaient quelques parties du corps, les robes moulées, ou les robes à froufrous, les pantalons simples. C'était beau, ah c'est vrai que le Carnaval avait été officialisé pendant la Renaissance. Ironie du sort. Voilà que ce Carnaval là mettait en place une nouvelle Renaissance de tous les auteurs et personnages de l'Histoire. C'était peut-être fait exprès après tout. Vincente soupira, les parfums humains émanaient des corps meurtris et angoissés, il y avait tant de gens. Il leur parlait un peu, il allait faire du rentre dedans à quelques filles passées par là, elles étaient comme de belles fleurs à cueillir, il tendait la main pour les sentir, elles avaient toutes une odeur délicieuse, mais comme … quelque chose... qui lui serra le cœur, il se sentait seul.

Il évita le plus de personnes possibles, c'était la moindre des choses à faire vu la façon dont il était habillé, comme un pauvre ère dans un champ de roses de toutes les couleurs. Des roses entourées de ronces qui s'approchaient petit à petit, les encerclaient, les torturaient, lentement mais sûrement. Il se retourna, sans sourire, ils étaient tous là ... un champ. Et il se sentait si seul, et ce qu'ils disaient tous n'avaient aucune importance. Ils étaient là, c'était un sentiment étrange et stupide.... ça devait être la pièce de la culture, de l'intelligence, c'était toute l'histoire de l'humanité qui était réunie ici... et il trouvait ça inintéressant d'un coup.... il était Léonard de Vinci, il était connu, il était aimé et admiré de tous, et tous se pressaient dans le Louvre pour prendre en photo la Joconde, la Cène, la Vierge, l'enfant Jésus et Sainte Anne. Dans un stupide musée touristique, 10 euros l'entrée dans l'autre monde. Qu'était-il devenu? Il aurait préféré ne jamais revivre si c'était pour constater en quoi l'humanité s'était transformée. Juste un concept, une sorte d'attraction à voir, ils l'aimaient, ils utilisaient leurs noms, mais... savaient-ils vraiment ? Ils se connaissaient tous si mal.

Les regards froids, hautains, méprisants, ils n'étaient pas heureux d'être ici ça se voyait, Vincente pouvait les comprendre après tout. Il eut un sourire las, découragé. Il avait besoin de la voir, de lui dire ce qu'il avait sur le cœur. Son cœur battait douloureusement à chaque fois qu'il croyait la voir, et que le sourire de la jeune fille n'était pas celui qu'il voulait... que serait l'Art sans la Joconde ? Que serait le Louvre sans la Joconde ? Que serait Léonard de Vinci sans la Joconde ? Que serait Vincente sans Mona ? Ces millions de gens qui restaient sur leurs positions, qui ne cherchaient pas à chercher, à comprendre, et ils passaient devant ses yeux comme des statues ternes. Ils ignoraient, ils tentaient de se sauver, le monde réel n'était pas si différent de Cassandre après tout. La seule différence c'est que nous, nous ne savons pas ce qui nous attend et comment nous finirons. Vin avait toujours cherché les qualités chez les autres, et ils les trouvaient, ils avaient tous quelque chose à lui apporter, c'est pour ça qu'il était social, c'est pour ça qu'il voulait les immortaliser d'un coup de crayon, c'est pour ça qu'il était un gai luron qui vous prend par l'épaule en souriant. Mais parfois tout lui semblait fade et inexpressif, ici, alors que ça aurait dû être somptueux. Il n'avait qu'une seule envie : la voir.

Ces filles qui ne voulaient quelques mots doux, quelques mots tendres, elles en avaient besoin, même si elles les repoussait de toute leurs faibles forces. Il n'avait trouvé que cette activité pour se dire qu'il était utile ... qu'était la peinture, qu'était l'héritage qu'il avait laissé au monde ? Des images, des symboles, que personne ne comprendrait jamais au fond. Il n'y avait pas besoin de faire de grandes choses pour être heureux, et avoir l'impression d'avoir enrichit la terre. Lui il savait de quoi il avait besoin maintenant, pour accomplir ce qui lui restait à accomplir, il avait une dernière chose à donner, qui le rendrait plus heureux que n'importe quel auteur ou peintre connu. Il lui manquait quelque chose, éternellement, qui lui avait manqué durant son ancienne vie, et ça continuait à le ronger, comme une boule au fond de la gorge dans ces moments là, qui passaient autour de lui, trop rapidement, trop lentement.

Vincente aperçut Mona. Elle fendit la foule rapidement et il écarquilla les yeux, comme un pauvre stalkeur qui ne peut se défaire d'une profonde fascination pour une personne, un objet, un tableau, qu'importe ce qu'elle était. Pardon, mademoiselle, monsieur, jeune homme, madame, laissez moi passer. Il la perdit de vue. Comme une brise éphémère. Sans réfléchir il partit dans la direction que son cœur lui indiquait, il ne savait pas où elle était, mais elle était là, quelque part. Elle partait vers les jardins fleuris, le labyrinthe, comme si l'on pouvait traverser toute la flore de la terre rien qu'en marchant dans ces allées vertes, jaunes, bleues, des couleurs qui s'assombrissaient à cause de la nuit qui les enveloppaient doucement. Il savait bien où elle allait, elle aimait bien trop aller dans cet endroit. Vin soupira et s'enfonça dans la nature généreuse, des parfums agressaient ses sens, c'était étrange, comme s'il n'était pas sûr qu'elle soit ici, comme s'il espérait ne pas la trouver, comme s'il en mourrait s'il ne la rencontrerait pas sur le chemin, qu'importe, là bas au bal il avait l'impression d'être encore plus seul que dans ces jardins où les seuls habitants étaient les oiseaux, les papillons et les statues de Michel Ange qui regardaient les passants, souriants. Il ne faisait pas spécialement chaud, et l'italien se demanda vaguement si c'était lui qui avait froid, ou s'il faisait vraiment froid.


C'est drôle, quand elle était assise elle avait la manie de poser une main sur son poignet, comme le faisait la Joconde au moment de poser. Et quand il le lui faisait remarquer elle prenait immédiatement une autre position.

Il écouta les battements de son cœur s'accélérer brutalement quand il la vit, assise sur la fontaine, comme quelque chose de bien trop beau pour être vrai, il ne pouvait pas venir briser l'harmonie de cette scène, elle était si belle. Et ses entrailles se décrispèrent, le sentiment de solitude disparaissant tout d'un coup. Son chignon désordonné, sa robe bleue. C'était tellement plus beau que n'importe quel tableau que Da Vinci aurait pu peindre, c'était tellement plus beau que n'importe quelle œuvre d'Art. Vin soupira, il y avait des roses blanches à ses côtés, il en ramassa une qui était tombée, pour une raison obscure et s'avança vers Mona. Elle dut apercevoir un type louche, un T-Shirt très vulgaire un jean délavé, des converses fluo, les cheveux noués en catogan comme à son habitude, passer devant elle, l'air de rien. Vincente se dirigea vers une statue non loin, presque trop tranquillement. Une femme à moitié nue qui tenait un drap d'une main nonchalante.

▬  Praxitèle... tu es venu admirer ses œuvres ou juste jouer à cache-cache pour voir si je te suivrais ?

Il s'avança vers elle, et lui sourit, incapable de ne pas la regarder, incapable de ne pas s'approcher d'elle. Elle. Il lui tendit la fleur en s'inclinant légèrement, fixant ses yeux bruns, son visage lisse. Son léger maquillage, ses membres frêles, ses lèvres roses.

▬ Je suis venu désarmé, sans pinceau ni crayon, juste cette fleur, alors dépose tes armes à toi... Mona. 

Le peintre baissa les yeux vers ses doigts qui tendaient la rose éclatante à la jeune fille. Ne me fais pas la tête Mona. Éclaire cette soirée si sombre et accepte quelques mots d'amour de la part du seul fou qui meurt d'envie de faire évanouir le sourire de la Joconde dans un baiser.
 
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MessageSujet: Re: (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin    (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin  Empty30.04.12 17:15


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«N'essaie pas de cacher la passion qu'on lit dans tes yeux. »

Elle était là, seule dans ce parc. Avec pour seule compagnie les statues, les lucioles et ses pensées. Elle était seule son coeur battant la chamade avec force en songeant à son peintre. Elle frissonna moins à cause du froid mais plutôt en se rappelant à la douceur dont pouvait faire preuve Vincente. Douceur qui éveillait toujours un feu dans le creux des reins de la jeune fille. Il était loin le temps de l'innocence. Ce temps où elle flirtait sans comprendre qu'il existait un jeu bien plus complexe que les simples oeillades. Les jeux de l'amour elle les avait appris grâce à Vin. Et elle avait perdu. Mais bien trop fière, Mona refusait de reconnaître sa défaite. Alors elle se débattait, fuyait, niait. S'en était triste de se dérober ainsi à l'amour. Mais comment lui en vouloir elle avait peur. Peur de le perdre. Peur de briser son pauvre coeur qui souffrait déjà des bleus que lui causait cette passion si étrange et enivrante.

Noctem avait-il entendu ses pensées ? Avait-il encore une fois fait tourner la roue du destin pour que leur chemin se croise de nouveau dans ces jardins , perdue dans la ville ? Dans cette partie d'échec qui se jouait entre les habitants et leur destin . Qu'importe sur qui il fallait rejeter la faute, Vin était là. Elle le reconnut à son pas, à son parfum entêtant qui faisait parti de lui. De son charme. Elle vit sa silhouette passait devant ses yeux. Comme si il ne l'avait pas vu. Se dirigeant d'une démarche nonchalante, de son allure débraillée vers une statue. Femme qui jouait les pudiques en feignant de voiler son intimité par un drap dans le seul but d'éveiller le désir et l'admiration de tout artiste qui passerait, s'émerveillant de ses formes parfaites. Mona devenait même jalouse de simples statues au corps de marbre. Elle était idiote à médire sur cette simple statue qui se contentait juste de regarder Vin de ses yeux vides et blancs. Gardienne d'un jardin perdu. Mais Mona était comme ça, elle aimait Vin. Elle crevait de jalousie envers toute personne qui s'approchait un peu trop près de son peintre, son maître, son créateur. Son amant. Trop amoureuse et trop fière pour se laisser totalement consumer par sa passion. Prend garde Mona, l'amour pourrait bien un jour se dérobait à toi à cause de ton comportement puéril. Et ce jour là tu ne pourras rejeter la faute sur une statue. Capricieuse Joconde.

Instinctivement Mona changea de position, cette simple posture qu'elle prenait toujours en souvenir de sa pose immortalisée sur la toile. Chaque détail pouvant rappeler son double pictural était méticuleusement modifié en la présence de Vincente. Comme pour exprimer encore et encore son refus silencieux de devenir encore une fois la Joconde. La brune retira son masque de dentelle. A quoi bon se cacher ? Ils avaient beau se mentir. Elle avait beau lui mentir, ce n'était pas des masques qui cacheraient ses véritables sentiments aux yeux de l'être aimé.


▬ Praxitèle... tu es venu admirer ses œuvres ou juste jouer à cache-cache pour voir si je te suivrais ?

Elle le regarda un instant sans prononcer la moindre parole. Sans le moindre sourire éclairant son visage. Pendant une minute elle joua avec ses doigts sur la surface de l'eau qui dormait paisiblement dans la fontaine. Que lui dire ? Pouvait-elle lui avouer qu'elle l'aimait à la folie ? Qu'elle n'avait fait que s'enfuir en espérant qu'il la suivrait pour lui chuchoter encore des mots d'amour. Des douces paroles qui détruiraient toute résistance de sa part. Elle aurait aimé qu'il l'embrasse, l’entraîne derrière les bosquets, sur un lit de verdure. Elle voulait qu’il soit en elle, qu’il ne forme qu’un. Deux âmes réunies. Elle voulait sentir ses mains de peintre baigner son corps de caresses. Ce corps que Vin connaissait si bien dont il pouvait dessiner les formes les yeux fermés, dont il connaissait chaque défaut et perfection. Comme elle aurait aimé frissonnait de plaisir contre lui, dans ces jardins perdus, alors que sa voix masculine chatouillerait ses oreilles de paroles amoureuses, éveillant un désir brulant en son sein, tandis que la statue serait l’humble gardienne de leur ébat. Elle aurait voulu se promener dans ce parc avec lui, bras dessus bras dessous, parlant de tout et de rien. Elle aurait voulu s’amuser à se perdre dans le dédale des allées pour qu’il la retrouve, qu’ils rient et continuent ce naïf jeu d’amour. Rien ne l’empêchait d’agir ainsi rien ne l’empêchait de faire de cette nuit, une nuit de rêve. Douce nuit romantique au creux des jardins de Babylone. Rien hormis cette peur qui tenaillait son cœur et cette fierté qui poussait à détruire chaque moment d’amour qui apparaissait entre ces deux amants soumis aux caprices de l’incertitude. Elle le regarda de nouveau, s’arrachant à la contemplation de son reflet aqueux.


▬ J’espérais avant tout m’échapper de cette stupide mascarade qu’était ce bal. Puis à quoi bon jouer à cache cache avec toi ? Quoiqu’il arrive tu me trouves toujours.

Il s’avança vers elle, souriant, incapable de ne pas la dévorer des yeux alors qu’elle lui avait répondu de manière froide, presque ironique et moqueuse. Comment pouvait-il encore l’aimer ? Comment son cœur pouvait-il encore battre pour cette Joconde égoïste ?

▬ Je suis venu désarmé, sans pinceau ni crayon, juste cette fleur, alors dépose tes armes à toi... Mona.

Une main se tendit alors vers la jeune fille lui offrant une rose blanche, symbole de l’amour pure que pouvait ressentir Vin pour l’étudiante. Mona regarda la rose impassible, elle donnait l’impression d’être insensible à ce gage d’amour. Pourtant une légère rougeur colorait son visage et sa respiration s’accéléra légèrement devant pareille tendresse mais encore une fois c’est cette maudite fierté qui l’empêchait d’exprimer totalement l’émoi que pouvait lui causer les douces paroles de Vin, cette tendresse, cette chaleur…Oh si son cœur et son corps avaient pu se libérer de cette maudite raison et de cette stupide fierté qui les enchaînaient. Pourquoi résister devant pareille preuve d’amour ? Pourquoi un combat si vain ? Pourquoi tant de froideur Mona alors que tu connais l’issue de cette histoire ? Tu te refuseras pendant un temps pour mieux finir dans ses bras. Et à quoi bon contrôler tes états d’âme devant cet homme qui connaît tout de toi ? Ton regard paraît froid, ton sourire ironique, ton corps impassible mais cela ne prend pas. Vois les braises du désirs qui pétillent dans tes yeux et tentent de se rallumer. Vois tes lèvres gourmandes qui n’attendent qu’un savoureux baiser. Vois les légers frissons qui secouent ton corps. Tu peux te mentir à toi-même. Tu peux mentir à ton amant mais ton corps parle de lui-même en cet instant…et l’œil d’un artiste ne peut passer à côté de telles preuves d’amour.

Pourtant Mona laissa un petit rire moqueur franchir ses lèvres alors qu’elle prenait la rose entre ses mains. Elle affronta le regard de Vin bien décidé à le blesser encore une fois. Pauvre sotte.

▬ Pourquoi ? Ah quoi bon baisser les armes avec toi ? Tu crois que je te fais confiance ? Tu t'es pourtant bien amusé à ce bal avec toutes ces filles que tu aguichais.

Arrête Mona. Arrête de cracher un venin qui n'a pas raison d'être. Elle se leva, se déroba à l'éventuelle prise qu'il pourrait exercer sur son frêle corps. Pour la retenir, la raisonner. Et en se levant elle laisse l'effluve de son parfum, un pan de sa robe effleurer la joue du peintre. Silencieux appel pour le garder près d'elle. Mona marcha un peu, contournant à moitié la fontaine, jouant avec la rose et ses épines. Elle était semblable à cette rose. Piquante mais une fois qu'on savait comment la prendre, Mona laissait sa carapace se briser et dévoiler une douceur et une tendresse sachant nourrir l'amour de son amant. Elle se retourna, le regardant encore. Toujours son sourire méchant sur les lèvres. Pardonne lui Vin c'est d'amour que Mona ne te blesse. C'est par sa jeunesse qu'elle te peine.

▬ Je ne suis pas un lot de consolation Vin.


Oh s'il te plaît Vin pardonne lui. C'est par peur qu'elle te blesse et se blesse elle même. Rassure là, dis lui que tu l'aimes. Fait lui oublier ses tourments. Jeter ce voile dont elle se vêtit. Cette fierté, ce désintérêt qui ronge sans raison vos instants de bonheur fugace.

«Pourquoi donc le nier, il t'as envouté, il t'as ensorcelé.»



Dernière édition par Mona L. Gherardini le 04.07.12 21:02, édité 3 fois
 
Vincente D. Lisandro
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MessageSujet: Re: (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin    (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin  Empty28.06.12 11:25

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Mona était une œuvre d'Art, une vraie. Et la seule raison pour laquelle la Joconde était devenue le tableau le plus connu du monde, ce n'était pas parce que c'était Vincente qui l'avait peinte, ou Léonard de Vinci, si vous préférez. Non, la seule raison c'est parce qu'il l'aimait, où était le début, le commencement, était-elle devenue une œuvre d'Art parce que le peintre la voyait ainsi, ou parce que dans leur autre vie ils se seraient aimés à la folie. Vincente n'en savait rien, et d'ailleurs il ne voulait pas le savoir, mais il remerciait Noctem de lui avoir offert une autre vie pour essayer de comprendre ce qu'était Mona, ce qu'ils étaient. Il avait beau les avoir enfermés dans une boîte, il avait beau être un sacré sociopathe, le peintre préférait prendre les points positifs, et les points positifs c'est qu'il n'aurait peut-être jamais connu Mona de cette façon, les points positifs c'est qu'il avait de nouvelles années pour méditer, réfléchir, ré-apprendre la peinture avec une nouvelle vision des choses. Le point positif c'est qu'il pouvait poser ses lèvres sur celles de la jeune fille, sur son corps, au lieu de l'offrir à un musée, elle était pour lui. Ce n'est pas lui qui avait fait d'elle une œuvre d'Art, c'est elle, c'était elle l’œuvre d'Art, et lui, Vincente, n'avait fait que la comprendre, et la décrypter, et en faire la Joconde.

Même le plus dur des cœurs serait tombé amoureux de cette jeune fille aux cheveux sombres, assise sur cette fontaine dont des gouttes d'eau chatouillaient parfois son dos à la peau presque bronzée, elle lui donnait des frissons. Au milieu de roses, et du son de la nature, qu'elle était belle. Qu'elle était mystérieuse dans toute sa beauté, les pétales de sa bouche qui ne souriaient pas, ses très légères mimiques qu'elle s’efforçait de cacher, la teinte rose pastel quasi-invisible sur ses joues. Mona était un mystère pour Vincente, autant qu'elle ne pouvait rien lui cacher, il était un peintre, il savait observer, peut-être pas les meilleures choses, mais ces petits détails infimes qui le rendait fou d'elle, il les voyait, et c'est peut-être à ça qu'il s'accrochait alors que les mots de la jeune fille étaient plus piquants que les épines de la rose. Oh douce Mona sous sa carapace à pointes. Oh petite Mona avec un cœur qui ne demandait qu'à être secoué dans tous les sens par des caresses. Oh jolie Mona qui avait peur d'elle-même et de ce passé qui ne disparaitra jamais.

J’espérais avant tout m’échapper de cette stupide mascarade qu’était ce bal. Puis à quoi bon jouer à cache cache avec toi ? Quoiqu’il arrive tu me trouves toujours.

La plus grande mascarade que j'ai pu entrevoir ce soir ce sont tes mots diaboliques ma chère Mona.

Vincente avait toujours su manier les mots aussi bien que les pinceaux. C'était un beau parleur, un poète, un manieur de mots. Mais quand elle était là, il ne savait plus comment faire, pour éviter les mots, pour riposter avec des mots. Leur relation n'était que regards, sourires, peinture, quelque chose qu'on ne dit pas, physique et abstrait...quelque chose de sourd et incompréhensible, mystérieux, qu'on ne saura jamais. Des hypothèses, et il la connaissait par cœur, sans arriver à percer vraiment ce qu'elle était. Alors qu'il ne pourrait pas y avoir plus proche qu'un artiste et son œuvre.

Vincente regarda la jeune fille droit dans les yeux alors qu'elle acceptait la rose, et son cœur battait, silencieux, douloureux, passionné. Il était toujours aussi ridicule dans son pitoyable t-shirt, et ses baskets fluo, sa barbe de quelques jours, et ses cheveux noués en catogan. Ça n'allait définitivement pas ensemble. Il avait l'impression d'être un clochard mendiant l'amour d'une demoiselle raffinée. Mais il n'avait pas l'air triste, il ne flanchait pas à ses mots cruels, pourtant il les croyait ces mots, d'un côté. Elle ne lui faisait pas confiance, c'était un fait, comme le pourrait-elle alors qu'ils avaient leur passé, alors qu'elle avait le sentiment de n'être qu'une vulgaire image pour lui, pour satisfaire son ego, un objet, un passe-temps.

Et pourtant il ferma les yeux, son cœur accélérant quand Mona passa à côté de lui, sa robe caressant sa peau, sa silhouette se déplaçant, les plis de ses vêtements qui prenaient la forme de ses courbes, de son corps qui était mille fois plus parfait nu. Il ne fit pas un geste pour l'attraper, laissant son parfum s'évanouir lentement au fur et à mesure qu'elle longeait la fontaine. Et Vincente mit les mains dans son dos et commença à se déplacer dans l'autre sens de la fontaine ronde, la contournant.

Pourquoi ? Ah quoi bon baisser les armes avec toi ? Tu crois que je te fais confiance ? Tu t'es pourtant bien amusé à ce bal avec toutes ces filles que tu aguichais. 

Vincente fixa Mona un instant, haussant les sourcils, marchant lentement et tranquillement. Et un sourire presque amusé parvint sur son visage.

Je ne les aguiche pas, je les séduis, et ce n'est pas que ça m'amuse, mais ça me donne un peu de réconfort, autant que ça leur en donne.

Si tu baissais les armes ça te ferait moins mal, tu le sais bien. Le contraire te ferait mal aussi, mais il y aurait au moins une part de plaisir pour compenser.

Je ne suis pas un lot de consolation Vin.

Nouveau sourire pour lui même, yeux baissés.

Le blond aux cheveux longs continua sa route, restant silencieux un instant, et il finit par arriver près de Mona, ayant contourné de l'autre côté la fontaine. Il s'arrangea pour se poster devant elle sans qu'elle puisse s'enfuir, alors il attrapa la rose par les pétales, et le poignet de la jeune fille de l'autre main, doucement, dans son dos.

Si on tient la rose comme ça, on ne risque pas de se piquer, mais si on la garde comme ça, c'est elle qui s'abime, moi j'ai l'impression que quand je te tiens, je me pique et je t'abîme en même temps, cruel destin n'est ce pas ?

Je ferais peut-être mieux de la laisser tomber sur le sol ça serait moins douloureux.


Il la retenait fermement maintenant, pour qu'elle ne s'échappe pas, tout près de la fontaine. Et il sentait l'odeur de ses cheveux contre son visage, son épiderme chaud, ça lui donnait des frissons, il la voulait tellement. Et il n'en pouvait plus, de ses frivolités, de cet aspect volatil, elle s'évaporait au fur et à mesure qu'il essayait de l'attraper, de la saisir alors qu'elle s'envolait comme un voile de fumée, il aimait qu'elle fasse ça, il adorait autant qu'il détestait. Vincente retint Mona, plus fortement contre lui, sans lui faire mal pour autant, sa main se glissant sur son front, dans ses mèches brunes et il ferma les yeux.

Reviens...Mona.... reviens.

Ses lèvres glissèrent sur son front alors qu'il respirait doucement son parfum, et son cœur accélérait. Il y avait quelque chose de romantique dans leurs accents italiens venus de leurs anciennes vies, il y avait quelque chose de désespéré dans les mains rugueuses et colorées du peintre, comme s'il essayait de re-peindre chaque parcelle de son corps féminin pour lequel il bouillonnait de passion. Il y avait quelque chose de sensuel dans son corps et son bassin collé au dos et aux petites fesses rondes de la jeune fille, il y avait quelque chose de tendre parmi ces fleurs de toutes les couleurs et la fontaine tranquille, il y avait quelque chose dans son cœur qui lui disait qu'il était amoureux, et ce pour très longtemps encore.
 
Mona L. Gherardini
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MessageSujet: Re: (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin    (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin  Empty29.06.12 21:41

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« You're the only one breaking me down like this »
Il y avait parfois des souvenirs de son ancienne vie qui resurgissaient dans son esprit. Instants fugaces d'une vie de mère, d'épouse dans une Florence de la Renaissance. Et dans ces réminiscences d'un passé lointain il y avait toujours une période de son existence à laquelle Mona ne pouvait s'empêcher de songer. Cet instant où un peintre célèbre l'avait peinte, cet instant qui avait marqué et transformé sa vie à jamais. Elle n'oublierait jamais cette rencontre, qu'elle vive cent ans ou mille autres incarnations. Jamais la Joconde n'oublierait les traits de cet homme vieilli par la sagesse et l'amour de son art. Jamais elle n'oublierait la chaleur de ses mains rugueuses qui lui faisait prendre une pose. Jamais elle n'oublierait sa voix , son sourire, son regard si doux...Oh jamais le public qui regardait le chef d'oeuvre de Leonard de Vinci ne saurait la passion amoureuse et si pure qui avait troublé l'âme de Mona Lisa. Jamais personne ne saurait que ce sourire énigmatique n'était qu'un sourire de femme, d'une femme amoureuse. D'un amour dépassant le charnel. D'un amour traversant le temps. D'un amour entre deux êtres destinés à se rencontrer une nouvelle fois. L'amour dans toute sa complexité et sa simplicité. Personne ne le saurait car c'était un secret que Mona gardait jalousement au tréfonds de son coeur, précieux souvenir d'un destin qu'elle détestait. Mona aimait Vin, elle l'aimait à la folie. De tout son corps, de tout son coeur, de toute son âme. Elle l'aimait à en mourir et parfois son combat vain lui apparaissait dans toute son inutilité. Parfois Mona était tentée de renoncer, d'accepter enfin son destin, de se laisser peindre par son amant. Pour retrouver ce sentiment si beau, si grisant qu'elle avait vécu, pour revivre encore une fois ce précieux souvenir d'amour. Mais Mona ne voulait pas d'un instant de bonheur, de passion qui l'avait fait frissonner d'un plaisir indescriptible. Non elle voulait ressentir, revivre ce sentiment à chaque instant, à chaque seconde qu'elle passait avec Vin. Elle voulait être ivre de cet amour, ivre de ce bonheur, ivre de ce sentiment qui lui avait fait prendre conscience que sa vie n'était qu'avec cet homme qui la peignait, qu'elle n'était attiré que par lui, qu'elle ne serait bien qu'avec lui. Ils étaient destinés, elle l'aimait, il l'avait peinte puis il s'en était allé. Partant peindre les grands rois d'Europe, rayonner dans la cour de François Ier, perfectionner son art et laissant Mona retourner à son existence d'épouse et de mère. Il était parti et Mona s'était retrouvée toute seule, un trou béant dans le coeur. Alors la Dame Gherardini avait repris sa morne existence de dame florentine, bonne épouse, bonne mère, fidèle à son mari et désespérément seule, consolée par le souvenir d'un doux amour platonique. Un instant où elle avait compris ce qu'était que vivre. Un instant éphémère qui n'avait laissé place qu'au regret et au chagrin. Mona ne voulait pas revivre ça, elle ne voulait pas être abandonnée par Vincente. Elle savait que cette fois elle n'y survivrait pas. Elle l'aimait trop, l'amour platonique avait laissé place à une passion ardente, elle ne voulait pas revivre sa destinée. Elle ne voulait pas vivre un instant intense et fugace de passion amoureuse, de complicité entre un peintre et son modèle, puis se retrouver seule avec pour seule compagnie ses souvenirs. Voilà pourquoi Mona se dérobait ainsi. Mais au fond qu'est-ce qui était plus douloureux pour elle ? Fuir l'amour du seul homme qu'elle aimait ou céder à ses sentiments en sachant que tôt ou tard il faudrait qu'elle affronte son destin ?

Pourquoi lutter ? Ils étaient là. Deux êtres épris de désir l'un pour l'autre, marchant autour d'une fontaine, séparés mais unis par les liens d'un amour dépassant l'entendement. Ils s'aimaient alors pourquoi tout gâcher ? Si Mona avait écouté son coeur, elle aurait embrassé depuis longtemps Vin, le suppliant de la prendre tout en récitant une litanie de "je t'aime" au creux de ses oreilles. Mais la solitude, la séparation, le chagrin...Tous ces souvenirs qui avaient laissé de profondes entailles dans son coeur l'empêchaient de s'abandonner totalement à son amour. Lorsque Vincente la fixa, haussant doucement les sourcils, un sourire presque amusé sur ses lèvres, Mona sentit le regret tordre son coeur. Elle n'aimait pas cette façon qu'il avait de la regarder, cet amour qu'elle pouvait lire dans ses yeux alors qu'elle le rejetait. Pourquoi était-il si gentil ? Pourquoi ne renonçait-il jamais ? Il lui pardonnait tout, quand bien même ils se disputaient, quand bien même Mona se comportait comme une peste, il revenait toujours. Et dans ces moments là Mona se sentait encore plus gamine, une pauvre adolescente capricieuse qui ne faisait que blesser l'homme qu'elle aimait. Elle en aurait pleuré si il n'y avait pas eu sa maudite fierté.

▬ Je ne les aguiche pas, je les séduis, et ce n'est pas que ça m'amuse, mais ça me donne un peu de réconfort, autant que ça leur en donne.

Les mains de Mona resserrèrent presque inconsciemment leur prise sur la rose. Elle se moquait bien des épines qui perçaient sa peau, si elle avait pu elle lui aurait jeté cette maudite fleur au visage. Savait-il combien ses mots étaient des poignards ? Combien il lui faisait mal ? Du réconfort...Séduire. C'était bien pire qu'aguicher pour Mona. Vin n'avait pas le droit : c'était elle qui devait séduire, c'était elle qui devait lui donner du réconfort et c'était lui qui devait lui en donner. Personne d'autre. Aime moi avait-elle envie de hurler. Séduis-moi, possède moi si ça te chante pourvu que tu m'abandonnes jamais aurait-elle voulu crier. Mais les mots restèrent coincés dans sa gorge alors qu'elle tentait d'afficher un regard impassible. Ils n'y avaient qu'eux pour se briser ainsi, l'un et l'autre. Les mots blessants étaient le seul moyen qu'ils avaient pour se retrouver et affronter ce jeu de destin cruel instauré par Noctem.

▬ Si tu baissais les armes ça te ferait moins mal, tu le sais bien. Le contraire te ferait mal aussi, mais il y aurait au moins une part de plaisir pour compenser.

Oui si elle baissait les armes tout serait plus facile et viendrait un jour où elle serait totalement seule mais au fond elle aurait aimé. Cette part de plaisir, Mona la désirait tant mais les risques lui faisaient bien plus peur. Elle se contenta de baisser les yeux, regardant son reflet aqueux, les joues légèrement rouges. Il la connaissait si bien, elle avait beau lui mentir, lui faire du mal...rien n'y faisait il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle n'était qu'une gamine et lui un adulte capable de dire les bons mots au moment voulu, capable de voir bien plus de chose qu'elle. Elle ne faisait pas le poids mais comment le pouvait-elle ? Il était tout ce qu'elle voulait, tout ce qu'elle désirait. Le seul capable d'apaiser ses inquiétudes, de deviner tant de chose en elle, de bercer son coeur de caresses et de tendresse, de la faire rire. Il connaissait tout d'elle et n'arrivait jamais totalement à la saisir car une partie des raisons de sa fuite resteraient obscurs pour lui. Il était celui qui pansait les blessures de son coeur et les rouvrait, celui qui nourrissait ses plus grandes peurs, celui qui la faisait pleurer comme une enfant la nuit. C'était l'homme qu'elle détestait aimer, dont elle détestait l'emprise sur sa personne, celui qu'elle ne pourrait haïr ne serait-ce un seul instant, ni une seule minute ni à tout jamais. Elle le haïssait d'amour, elle l'aimait d'amour.

Vincente finit par arriver près d'elle, stoppant sa marche en face d'elle, l'empêchant de fuir. Et elle ne voulait pas fuir, pas ce soir. Ce soir elle se débattrait, s'énerverait, lui ferait mal avec ses mots stupides mais elle ne s'enfuirait pas. Elle se laisserait prendre, posséder, elle se donnerait, elle donnerait tout son amour. Juste pour une nuit elle voudrait bien accepter sa défaite mais elle ne renoncerait pas pour autant à cette guerre insensée. Soudain Vin attrapa la rose par les pétales, surprise Mona releva la tête et le regarda. Elle sentit le peintre prendre son poignet avec une infinie tendresse et son coeur s'accéléra un peu plus à ce simple contact.

▬ Si on tient la rose comme ça, on ne risque pas de se piquer, mais si on la garde comme ça, c'est elle qui s'abime, moi j'ai l'impression que quand je te tiens, je me pique et je t'abîme en même temps, cruel destin n'est ce pas ?

Mona le regarda, incapable de parler, incapable de lui répondre. Ses yeux se posèrent sur la rose et un voile de tristesse envahit son regard. Elle inspira tentant de reprendre contenance, gênée par ses mots, par leur proximité, par son parfum. En cet instant il l'abimait, en cet instant il lui faisait perdre la tête, toute envie de lui faire du mal. Le destin était bien cruel avec ses deux amants, Mona était cruelle.

▬ Je ferais peut-être mieux de la laisser tomber sur le sol ça serait moins douloureux.

A ses mots Mona tenta de se débattre, furieuse et blessée, cherchant à fuir Vin et ses mots si cruels à ses oreilles et à son pauvre coeur meurtri. Mais Vin la retint fermement, l'empêchant de s'enfuir. Dos à lui, Mona pouvait sentir le souffle de Leonard de Vinci caresser ses cheveux, ses mains glisser sur son front, dans sa chevelure, sur son corps...Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle fermait les yeux à demi, son coeur et sa respiration s'accélérant à chacune des parcelles de son corps que les mains rugueuses de Vin effleuraient. Les mots de Vin résonnèrent alors dans sa tête, la jeter...Oui cela serait sans doute moins douloureux pour lui mais pour elle ? Elle resterait, pauvre rose, abandonnée sur le sol, vouée à mourir seule. Mais à quoi bon se plaindre si Vin en arrivait à cette extrémité c'est qu'elle l'avait bien cherché mais elle ne voulait pas qu'il l'abandonne. Elle préférait mourir plutôt que se retrouvait seule sans son amour.

▬ Reviens...Mona.... reviens.

Un gémissement de plaisir franchit ses lèvres. Elle sentait sa résistance s'effritait en sentant les lèvres de Vin effleurer son front, son souffle chatouiller sa peau, ses mains redessiner chaque forme de son corps...Oh comme elle le voulait. Oh comme elle voulait l'étreindre, atteindre le septième ciel aux creux de ses bras. Elle le voulait tellement et à moitié ivre d'un plaisir trop longtemps contenu, Mona se retourna et embrassa Vin. Laissant la rose tomber sur le bord de la fontaine. Son corps se colla contre celui du peintre, ses mains agrippèrent ses longs cheveux, ses lèvres épousèrent celles de Vincente dans un baiser passionné, désespéré, tendre, possessif, presque violent...C'était un choc de tous les sentiments qui animaient Mona, un désir trop longtemps enfoui. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas eu cette intimité ? Depuis leur dernière dispute...une semaine, deux semaines ? Il n'y avait que de la passion dans leur amour, une tendresse qui laissait place à un désir charnel tantôt doux tantôt tendre. Ils s'aimaient sans modération, leur amour était une oeuvre d'art, un roman écrit par leurs peurs, leurs doutes, leurs envies.

A bout de souffle Mona se détacha, sa poitrine se soulevant à chacune de ses respirations. Ses yeux étaient emplis de désir et d'amour mais bien vite le voile de mépris vint reprendre ses droits et Mona se libéra un peu de l'étreinte de Vin. Rompant la fusion qui pendant quelques minutes s'était instaurée entre leur corps et leur esprit. Elle regarda la rose désormais abimée et flétrit.

▬ Abandonne moi alors. Jette donc cette rose sur le sol puisque tu ne veux plus souffrir. Tu crois peut être que mon monde ne tourne qu'autour de toi ? Tu crois que je ne peux pas vivre sans toi ?

Elle tenta de s'éloigner encore un peu de lui, les mains plaquées contre son torse comme pour mieux le repousser, elle put sentir le coeur de Vin qui battait la chamade entre ses doigts, faisant écho au sien. Non elle ne pouvait pas vivre sans lui. Paradoxalement Mona ne souhaitait qu'une chose; briser les chaînes qui la liaient à son destin et à Noctem mais elle souhaitait ardemment s'enchaîner à Vin. Elle acceptait n'importe quelle chaîne à son poignet ou à sa cheville pourvu qu'elle la rattache à Vin. Que cela soit par l'amour, l'esprit, la haine, la tendresse, le charnel...qu'importe pourvu qu'ils ne se séparent pas.

▬ Je ne serais jamais à toi Vin, tu m'entends. Jamais tu me peindras. Jamais tu me possèderas.

Menteuse, Vin avait raison la plus grande mascarade était les mots qu'elle distillait dans l'air. Ces mots qui se voulaient emplis de mépris et de haine, ces mots qui n'étaient que mensonge. Le baiser qu'il venait d'échanger, les frissons que déclenchait le souffle de Vin en chatouillant son visage, l'accélération de sa respiration à chacune des caresses de ses mains...son corps parlait pour elle-même, exprimant tout bas ce qu'elle ne pouvait dire de vive voix. Ils ne faisaient que se brisaient. Ils ne faisaient que s'aimaient.
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Vincente D. Lisandro
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Métier : Euh. Il change beaucoup.
Que pensez-vous de Noctem ? :
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MessageSujet: Re: (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin    (CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin  Empty05.10.12 20:31

(CARNAVAL) Oserai-je un jour t'avouer comme je t'aime ? ♥ Vin  CvJLB
I feel live something that I've done before
I could fake it but I still want more.

Le peintre ouvrit sa boîte à peinture, désenroua ses pinceaux du mince ruban pâle qui les retenait et partit serrer la main rugueuse de monsieur Del Gioncondo. L'atmosphère est fraiche, ça sent les épices et le soleil chauffe très légèrement les pierres de la maison italienne. L'homme a un regard dur d'un homme d'affaire italien, mais son regard indique une sensibilité certaine. Léonard sourit, l'homme lui rend son sourire et lui explique pourquoi il veut faire un cadeau à sa femme, la fortune est en train de venir à lui, pourquoi ne pas dépenser son argent pour une fois, dans un portrait ? L'homme est sympathique, rugueux mais sympathique et l'artiste demande à ce qu'on fasse venir celle qu'il doit immortaliser.

Immortaliser.

Et quand son regard se porte sur ces traits doux qu'il rend mystérieux d'un voile de sfumato qui lui vaudront son immense réputation, quand son pinceau s'imprègne de la couleur, quand il plonge son regard dans le sien, la regardant comme personne ne l'avait regardée avant, il ne comprend pas. Il ne comprend pas pourquoi des brides de souvenirs ou de flashs apparaissent devant ses yeux, il est en train de poser ses lèvres sur celles d'une jeune fille, il est en train de la prendre dans ses bras, il est en train de devenir fou et lui crie dessus, puis c'est elle, puis il l'embrasse et joue avec ses longs cheveux bruns, son pinceau touche la toile. Et il murmure doucement, sans que personne ne puisse l'entendre. Mona.

Mona, regarde comme tu souriais, c'est à croire que je l'ai fait exprès, inconsciemment.
Il ne sait plus ce qui est réel, ce qui est le passé, le présent, peut-être est-il toujours Léonard de Vinci en train de rêver.

Tout une vie pour tenter de percer le mystère de ce monde n'avait pas suffit, c'était regrettable, on avait si peu d'années à vivre pour le découvrir ce mystère impénétrable, il y aurait toujours quelque chose à voir sur terre pour essayer de l'atteindre, à dessiner, à peindre, à lire... alors on lui avait offert une seconde vie. Vincente n'était pas contre Noctem, au contraire, il lui était presque reconnaissant de lui avoir donné une deuxième existence, celle ci était peut-être fausse, illusoire, il n'empêche qu'elle lui était utile. Ça lui apportait pourtant plus de questions que de réponses, comme celle de leur existence, l'existence de Mona, ici, avec lui en ce moment, de la sensation de son corps chaud près du sien, l'odeur de ses cheveux, il ne voulait pas ressentir le toucher d'une vieille toile quand ses doigts caressaient son bras. Il ne voulait pas voir ce si joli minois figé, oh, tout le monde dira que la Joconde était si vivante. Non, elle n'était pas vivante, pas quand il voyait Mona bouger, et tout se confondait dans sa tête, s'il rêvait il voulait que ce rêve dure encore longtemps. Il ne voulait garder les yeux fermés, enivré par l'arôme de son épiderme et de son parfum fleuri, il voulait garder les yeux fermés oui, de peur de se réveiller au Louvre entouré de plusieurs dizaines de touristes qui aveugleraient son amour de flashs aveuglants. Personne ne la voyait comme il la voyait, ils avaient beau écrire des montagnes de phrases sur chaque millimètre carré du tableau italien, reproduit dans des livres plus garnis que la bible, tirés à des milliers d'exemplaires, parodies, fouilles archéologiques, succès et gagner de l'argent en attirant le monde avec un art mystifié depuis longtemps, ils ne la verraient jamais, ils ne comprendraient jamais qui elle était pour lui. Alors Vincente tenait Mona contre lui, de peur qu'elle ne s'effrite et que ne coule d'entre ses doigts que quelques filets de peinture.

Il était là, devant la jeune fille dans un parc et l'eau de la fontaine coulait doucement, ornant le silence de délicates notes qui ressemblaient à une mélodie. Il était là et il lui semblait que selon ce qu'il aurait pu dire les traits de Mona changeaient, comme s'il était en train d'agiter un pinceau devant elle. Ça faisait plusieurs jours qu'elle le snobait, elle aurait du savoir cette petite sorcière que Vin n'était pas quelqu'un dont le cœur pouvait se manipuler avec autant d'imprudence. Elle pouvait en faire ce qu'elle voulait, et il finissait par la détester de jouer ainsi comme une enfant avec son jouet, l’œuvre qui échappe à son auteur hein... à Cassandre c'était ainsi pour les littéraires, pour Vin et Mona c'était encore plus flagrant.

Le monde avait tant à lui offrir, il était cet être naïf qui arrivait à trouver de la beauté partout, dans la douleur, dans la joie, dans la construction, dans la destruction, dans l'amour, dans la mort. Mais là où il avait trouvé le plus de beauté était dans cette femme dont il s'était épris, dont le monde avait été obligé de s'éprendre. Ah, il était sûrement beaucoup trop sensible, fort mais sensible. Il avait le monde, il était à lui, tout le monde l'admirait, et elle lui échappait encore et encore. C'était une belle métaphore, continuer à chercher la réponse invisible de ce tableau, qui échappait aux plus grands historiens, et elle... était volage... exactement comme la Joconde. Ça le rendait fou, parfois Vincente voulait mettre un terme à cette situation insupportable, son cœur avait du mal à le supporter, il était bouffé par l'amour qui le rongeait, la beauté insaisissable, il voulait la posséder alors qu'elle ne le voulait pas. Et quand elle souriait l'italien avait soudain l'impression de pouvoir un instant saisir ce qu'il avait cherché durant toute son autre vie. Quand il l'embrassait, et quand leurs corps s'unissaient, soudain il avait compris, puis ça s'évanouissait dans le néant. Vin était sûr que Mona avait juste peur de voir la vérité.

Ses doigts courraient sur la peau dorée et légèrement bronzée de la jeune femme, il ne sentait ni vieux papier, ni stries de pinceaux, juste une douceur infinie et une chaleur rassurante. Lui avait beaucoup usé ses mains, elles étaient sèches, plus douces depuis bien longtemps, et ses ongles étaient toujours colorés de peinture. Il avait l'impression de l'abîmer quand il la touchait... et l'impression que le monde allait lui hurler dessus son mépris l’oppressait. Non, il avait le droit de l'abîmer même s'il en avait envie, il pouvait la changer, elle avait sûrement peur de ça... personne ne lui laissait le droit que Mona lui appartienne, pas même elle. La vérité c'est que lui était mort depuis longtemps, elle avait continué de vivre sans vivre, elle ne lui appartenait plus, il lui appartenait. Il aurait voulu brûler le tableau, que tout soit enfin fini, qu'elle meurt enfin avec lui, qu'ils vivent enfin, qu'il ne reste plus que le cadavre du cadre doré. Il l'aurait fait s'il n'avait pas si peur de consumer et gâcher leur deuxième et dernière vie ensemble.

Elle l'embrassa.

Et Vin sentait son cœur battre, battre comme un tambour incessant et brutal, il fronça les sourcils parce que ça lui faisait presque mal. Elle le ramenait soudain sur terre, ou ailleurs, il ne savait plus, et il laissait ses lèvres rouges glisser contre les siennes en répondant tendrement mais aussi désespérément qu'elle. Ses mains de peintre glissèrent dans le dos de l'adolescente et il la serra contre lui. Encore une fois il eu le sentiment de percevoir quelque chose qui s'évanouissait doucement, agréablement, il ne savait rien, il était idiot, juste un idiot amoureux. Ses cheveux bruns flottaient le long de son corps juvénile, et Vin agrippa quelques mèches entre ses mains, ça faisait combien de temps qu'il ne l'avait pas embrassée... trop longtemps, bien trop longtemps. Quelle honte, il devrait partir mais il restait. Juste besoin d'un peu d'amour pour compenser la douleur.

Abandonne moi alors. Jette donc cette rose sur le sol puisque tu ne veux plus souffrir. Tu crois peut être que mon monde ne tourne qu'autour de toi ? Tu crois que je ne peux pas vivre sans toi ?


Je ne serais jamais à toi Vin, tu m'entends. Jamais tu me peindras. Jamais tu me possèderas.


Si vous dessinez, si vous faites de la musique, si vous dansez vous le savez, ce lien qui vous lit à votre art, vous le haïssez, parce que vous le voulez, vous le voulez dans toute sa splendeur, il vous échappe, petit à petit vous apprenez à le maitriser, mais ce n'est jamais assez. Alors il vous bouffe, il bouffe votre vie et ce n'est pas lui qui changera le monde. Et pourtant tout d'un coup vous ne pouvez pas vivre sans lui. C'est votre beauté personnelle, c'est vous, c'est votre miroir, la seule façon que vous avez d'exister. Vous voulez en faire votre vie, vous le haïssez autant que vous l'aimez. Ce que ressentait Vincente pour Mona était un peu de cet ordre là. Elle se détacha de son emprise et cracha ces mots qu'elle pensait sûrement d'un côté. Vin ne voulait pas que le monde de Mona ne tourne qu'autour de lui, au contraire, il voulait qu'elle soit libre, autant qu'elle soit à lui il devait l'avouer... parfois il se disait qu'il allait l'attacher à une chaise et la peindre de force... parfois au contraire il se disait qu'il allait entrer par effraction au Louvre où qu'il soit et mettre le feu à son tableau. Pour être libéré, ou plutôt pour la libérer. Les deux marcheraient il en était sûr. Mais il avait peur qu'en agissant ainsi elle disparaisse soudain dans le néant. L'adulte ne savait pas exactement quoi répondre, il resta silencieux un instant en la regardant, le visage levé, les sourcils froncés.

Tu racontes ce qui t'arrange pour te donner à toi même le courage de fuir...
Sa voix était un peu plus forte, un poil irritée. Cette situation le rendait dingue. Et il esquissa un sourire, léger, triste.

j'ai pensé à tout, j'ai pensé à t'abandonner, à m'obliger à t'oublier, à te peindre de force, à brûler mon tableau, à abandonner la peinture, à te faire du mal, à retourner où tu es née, où je suis né, à tout effacer. Tu n'as pas compris après tout ce temps que je cherche à te libérer et que tu puisses enfin accepter calmement qu'en effet tu ne peux pas vivre sans moi.

Sourire amusé.

Reviens ici, arrête de t'enfuir comme une gamine capricieuse, il faut qu'on parle, tu réussis juste à me rendre encore plus fou de toi et tu le sais très bien Mona !

Vincente s'approcha vivement d'elle et l'attrapa par le poignet sans grande douceur, pas franchement effrayant ni brutal, mais utilisant juste assez de force pour l'obliger à rester.

c'est toi qui ne pense qu'à toi, qu'au fait qu'on t'a donné une nouvelle vie abominable, que tu te dois d'appartenir à celui qui t'a fait exister, mais tu n'as jamais pensé à ce que j'en pensais, Mona, alors que je me tue à te dire que ça pourrait être plus simple que ça ! Alors que tu pourrais être contente d'avoir cette deuxième vie, alors que je.... t'ai....retrouvée...enfin...

IL parlait durement, à bout de nerfs.

Alors que je me tue à te dire que..... si tu ne veux pas que je te peigne tu peux juste me laisser te faire l'amour comme un fou que j'oublie un instant ce qu'on a été. Et toi aussi.

Vincente la secouait un peu, serrait son poignet frêle dans ses mains puissantes et travailleuses, il avait l'air presque en colère, désespéré. Ses yeux bleus scrutèrent la jeune fille un instant et il lâcha soudain l'emprise qu'il avait sur elle, et nicha son visage dans l'épaule veloutée de Mona, un sanglot nerveux le parcourant. Sa main se glissa dans la sienne, doucement.

je suis un vieux con sans le courage de te laisser partir... comment tu peux dire que c'est toi qui ne veut pas m'appartenir...


 
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