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 Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. »

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Silke M. Eastwind
Silke M. Eastwind
« we didn't start the fire »
« we didn't start the fire »
Âge : 38
Messages : 7
Date d'inscription : 17/06/2012

Personnage Incarné : Mary Poppins [P. L. Travers]
Surnom : Nanny

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : Vingt-six ans.
Métier : Bonne d'enfant.
Que pensez-vous de Noctem ? :
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MessageSujet: Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. »   Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. » Empty19.06.12 17:56

Un début dans la vie

We better keep an eye on this one. She's tricky.
▬ Michael Banks
Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. » 233153daisyPersonnage Incarné : Mary Poppins. [des nouvelles éponymes ; P. L. Travers]

Nom, prénom(s) : Silke [ZIL-kə] Mary Eastwind.
Surnom : Nanny.
Âge : Vingt-six ans.
Métier : Bonne d'enfant, dans des familles fortunées. Tendance à systématiquement disparaître avec l'argenterie, ainsi que les bijoux, une fois en avoir déduit leur emplacement.
Camp : Neutre mais influençable.


La Débâcle

Mr. Banks : Will you be good enough to explain all this ?
Mary Poppins : First of all, I would like to make one thing quite clear.
Mr. Banks : Yes ?
Mary Poppins : I never explain anything.


Noctem et vous : Elle préférait ne pas essayer de se mettre sur son chemin, car l'imaginant inébranlable, ne voulant pas créer de remous dans le vide et se sentir impuissante. Elle ne souhaitait pas spécialement aller dans son sens non plus, ne partageant pas ses idéaux ; se contentant de s'incliner face à son destin, quelque peu égoïstement, car le sien n'était alors pas une si horrible perspective. Après les Banks cependant, elle devint plus encline à se faire entraîner chez les rebelles, bien qu'encore légèrement réticente.
Votre camp et vous : Silke ne s'en préoccupe pas ; elle a toujours été neutre, et suite à l'épisode Jane, se retrouve fragile et influençable. Il lui en faudrait peu pour se laisser tirer d'un côté ou de l'autre de la ligne neutre.
Votre degré d'engagement : Elle est réticente à s'allier avec Noctem car incertaine de ce que cela lui apporterait, et réticente à s'opposer à lui car elle souhaite souffrir chaque future seconde de sa vie en punition de sa trahison, et ne s'autorise pas l'espoir.
Votre plus grande peur : Revoir Jane, ne plus la revoir, oublier Jane, ne pas l'oublier, être oubliée par Jane, être remplacée – la plupart de ses craintes tournent autour d'une seule et même personne.


Le Temps retrouvé

That's a piecrust promise. Easily made, easily broken.
▬ Mary Poppins

{Chanson-thème 1 ; Chanson-thème 2}
Elle l'embrasse sur ses deux joues, deux joues rougies de froid, tendres, comme le sont les joues des enfants, sèches, car Silke ne pleure pas, et sa mère non plus. Il a neigé cette nuit, il a neigé la nuit précédente, et de nombreuses nuits auparavant. La rue est déserte, le jour pointe, Silke porte le large manteau de son père, sur le bas-côté de la route. Il descend jusqu'à ses chevilles, effleure le cuir usé de ses souliers, ses mains n'arrivent qu'à mi-manche, et tout n'est que tiédeur et cocon et prison. Une épaisse écharpe pend sur ses épaules, recouvre sa gorge, sa bouche, elle pense à un bâillon ; le bonnet dépareillé se baissant sur ses yeux, un bandeau.
Sa mère l'embrasse sur ses deux joues, se redresse, puis se détourne, retourne à la maison, laquelle sera sienne seule une fois qu'elle en franchira de nouveau le palier. Silke l'observe tandis qu'elle s'éloigne, le pas leste, aussi léger que l'est sa conscience, et décide de graver la courbe de son dos et ses longs cheveux s'y balançant dans sa mémoire.
Elle se tourne à son tour et marche. Elle ne reverra plus celle qui lui donna la vie et le sein, car aujourd'hui cette dernière l'a abandonnée. Ce ne fut pas exprimé, ni évoqué ; elle pourrait rentrer, serait accueillie ; elle pourrait ne pas rentrer, ne serait pas recherchée. La place qu'elle occupait dans le coeur de sa mère s'est étrécie avec le temps, la voilà trop grande pour y demeurer désormais.

Commence ici le premier jour de sa vie.

---

Elle a treize ans lorsqu'elle trouve le parapluie.
Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. » 56Utw

---

Elle grandit dans les rues. Le manteau de son père rétrécit avec le temps, ou du moins, telle est son impression. Elle dort dans la neige l'hiver, à l'ombre des maisons l'été. La solitude n'existe que dans le sommeil ; elle appartient au réseau des sans-abris, a pour compagnons d'infortune des enfants, des adultes, solidaires et partageant le même toit étoilé, et au sein de cette communauté elle n'est qu'une muette parmi d'autres. Elle ne se considère pas comme étant l'une des leurs, n'a été ni traumatisée, ni violentée, ni orpheline, n'arbore ni cicatrice, ni tristesse, ni gravité. Elle se contente de s'abreuver de leur eau, de savourer leur pain, de s'endormir avec leur chaleur ; elle n'est qu'un parasite n'éprouvant pas la honte, s'agrippant à leurs plaies et suçotant leurs moignons.

A seize ans, elle décide de travailler.

Elle se cache près de son ancienne maison, patiente une nuit, patiente jusqu'à ce que la femme et son mari partent, puis casse un carreau, ouvre une fenêtre, entre. Elle prend une douche, vole le savon. Elle va dans la chambre, dérobe la moitié des vêtements, deux paires de chaussures, qu'elle entasse dans un sac poubelle. La porte s'ouvre. Elle se fige. Dans le chambranle, trois petits garçons, les uns derrière les autres, la bouche en o. Les deux partis se fixent en silence, puis Silke porte un doigt à sa bouche.

« Shhh. »

Les garçons l'imitent.

« Shhh. »

Elle s'enfuit.

---

« Ce n'est pas trop dur, s'occuper des enfants ? » demande Bert, son meilleur ami. Elle hausse les épaules.
« Pas plus que s'occuper de ceux du réseau. » Elle astique les cuillères d'argent appartenant à la dernière famille qu'elle a dupée. Elle les apportera chez l'antiquaire dans l'après-midi. « Ils sont simplement plus capricieux. Et plus bavards. »
« Tu crois que je pourrais le faire, moi aussi ? »
« Non. Ils préfèrent les femmes. Et tu n'as pas assez de patience. »
« Je suis fatigué des craies. »
« Et moi des tours de magie. »

---

Elle a vingt-cinq ans. Vêtue d'un tailleur, les talons plats, elle traîne derrière elle une valise de taille raisonnable. Dans son autre main, un parapluie noir, soigneusement entretenu. Ses boucles auburn cascadent sur ses épaules, atteignent ses hanches. Le teint mat, les yeux champagne, brunes éphélides lui constellant le nez, le front, les joues, qu'elle n'a plus tendres.
« Je suis Ellen. » lui apprend la femme de chambre, laquelle lui fait visiter la maison. « Nous ne sommes pas beaucoup dans cette maison, juste moi, la cuisinière et ce paresseux de Robertson, donc les enfants Banks n'en font qu'à leur tête. Ils me rendent folle. »
« Combien sont-ils exactement ? » s'enquit Silke, observant les alentours, son nouveau toit.
« Vous n'aurez à vous occuper que de trois. John et Barbara, les jumeaux, et Annabel, la petite dernière. Michael, l'aîné, est à l'université et Jane reste ici pour étudier, elle passe les concours d'entrée à la fin de l'année. Elle reste la plupart du temps dans sa chambre, donc elle ne devrait pas vous poser de problèmes. »
« Très bien. »
Prononçant ces mots, Silke s'aperçoit être épiée. Elle lance un coup d’œil par-dessus son épaule tandis qu'Ellen se plaint des farces incessantes des jumeaux, et son regard rencontre deux yeux clairs, la fixant sans gêne à travers l'interstice d'une porte. Le contact perdure, longues secondes, et la gorge de Silke s'assèche, et les yeux clairs deviennent noirs, et Ellen l'agrippe brusquement et la porte se clôt.
« Eh bien ? Tu rêves ? Suis-moi, j'ai pas fini le petit tour du propriétaire. »

---

« Ooh ! » s'exclame John, tapant dans ses mains, la bouche grande ouverte d'admiration. « Fais-le encore ! Tu es une sorcière ? »
« En effet. Mais il ne faut pas le dire. » Elle range son matériel et les objets qu'elle a fait apparaître. « Fini pour aujourd'hui. Il est l'heure de dormir. » Devant leurs protestations, elle ajouta : « Si vous ne dormez pas, je vous effacerai la mémoire et vous ne saurez jamais mon secret. »
Quittant leur chambre pour rejoindre la sienne, elle passe devant celle de Jane Banks, entrouverte. Elle hésite un instant devant cette dernière, envisageant l'ouverture comme une invitation, puis se décide à pousser le battant.

---

« Donc tu es lesbienne. »
Elles sont étendues sur le large lit de Jane, tournées vers le plafond, toutes deux une cigarettes entre les doigts. Jane tient la sienne entre son index et son majeur, Silke la pince avec son pouce. Des colonnes de fumées naissent sur leurs lèvres et se rejoignent, se fondent les unes les autres en hauteur.
« Non. »
« Bisexuelle ? »
« Non. »
« Hétéro ? »
Silke incline la tête pour la regarder. Ses yeux s'arrêtent sur les hanches étroites, la peau blonde, la clavicule angulaire, la pupille noyant l'iris, le gris virant au noir, les seins pointant sous la chemise.
« Non. »
« Alors qu'es-tu ? »
Silke embrasse de nouveau le filtre de sa tige. Elle préfère les cigarillos.
« Pourquoi les gens ont-ils besoin de tout étiqueter ? »
« Parce que les gens seraient perdus sans étiquettes. »
« Je suis Silke, c'est tout ce qui m'importe. »
Un silence.
« A moi aussi. »

---

Elle découvrit qui elle était à dix-neuf ans, après avoir constaté sa fuite systématique des familles l'accueillant. Les unes après les autres, vol après vol, litanie qu'elle ne pouvait combattre, l'urgence inexplicable, partir, quitter les enfants, les faces rondes, le velours des pyjamas, les rires, la magie, revenir à la poussière, les craies de Bert et ses motifs luxuriants sur les dalles, la misère réconfortante, le ciel et son immensité au-dessus d'elle, sans barrière, les étoiles à portée de main. Soudain son nom prenait du sens, le vent d'Est, la menant de foyers en foyers, jusqu'à ce qu'elle s'en étouffe et revienne sur ses pas, poussée par un vent différent, celui de son destin.
Cette révélation ne lui fit que peu d'effet. Elle éprouva un vague contentement, car ce destin n'était pas le plus terrible de tous, elle pouvait vivre avec et ne pas s'en attrister, elle pouvait courber la tête et l'accepter.
C'est ce qu'elle fit.

---

« Jane ? C'était une vraie plaie, petite. Encore maintenant d'ailleurs, mais moins. » expliqua Mrs. Bill, la cuisinière. « Quoique je sens encore son regard noir, quand elle passe… » Elle en profite pour lancer un coup d’œil mauvais à Ellen, sa Némésis, se tenant près d'elles.
« Jane, toujours à se fourrer dans les ennuis. Elle joue avec le feu cette petite. Tout ce qui peut être dangereux ou interdit, elle est aimantée et s'en délecte. » Ellen secoue la tête. « Pauvre chose. Avec de tels parents. »

---

« Mon père est banquier et ma mère actrice. »

---

Il y avait des nuits qu'elles passeraient sans dormir, l'immensité de la chambre les écrasant, des nuages de fumée se formant au plafond, toit de brouillard, brouillard les enveloppant, voile inconsistant les drapant.
Il y avait des moments où elles ne seraient plus qu'un amas de membres, seulement reconnaissables de l'une et de l'autre par leur teint, car l'une est sucre blond et l'autre fonce au premier rayon, et l'une est petite et douce quand l'autre est longue et calleuse, et l'une a le visage bordé d'un halo pâle qu'assombrit la brune rousseur de l'autre, et tout est absolument parfait, car la perfection réside dans l'asymétrie, et il n'existe rien de plus asymétrique et parfait que le corps de l'une pressé contre celui de l'autre.

---

Le jour de ses vingt-deux ans, elle trouve un bébé dans une benne à ordures. Il est petit, fragile, à peine couvert, et il fixe le ciel comme elle le fait elle aussi, parfois, attendant le noir et le vide.
Elle le prend dans ses bras et décide de l'emmener à l'orphelinat, car si un enfant peut survivre dans les rues, un bébé ne peut pas. Il n'a pas de nom, et l'orphelinat lui en donne un, mais ce n'est pas un nom qui lui convient, alors Silke l'oublie vite. Elle vient le voir tous les jours et s'en occupe avec attention, elle veille à son alimentation au détriment de la sienne, veille à son sommeil sans en profiter elle-même, elle fredonne et s'assoit sur une chaise des heures durant, le berçant, se berçant. Les propriétaires de l'établissement l'accueillent avec un sourire, lequel se teint de pitié les semaines passant.
Le moment des adieux approche, car les bébés sont les premiers à partir.
« Tu auras une vraie famille. Un papa et une maman, peut-être mêmes des frères et sœurs, des oncles, des tantes, des grands-parents un peu gâteux. » lui murmure Silke, très bas. « Il y aura des jouets, des rires, des écoles, des anniversaires, des amis, des amoureuses, des voyages, tout ce qu'un individu doit connaître dans sa vie, tout ce qu'un enfant doit avoir pour bien grandir, et autant de bonheur, de baisers et de câlins que tu voudras, parce que tu es bienvenu, désiré, et aimé par énormément de personnes dans le monde. »
Elle baise ses joues, ses poings, ses paupières tombantes. Elle le couche, l'installe, et sans un au revoir supplémentaire, passe une porte qu'elle ne franchira plus.

---

« Jane est tombée dans les escaliers. »

C'est alors que le monde s'arrêta. Le vent n'interrompit pas sa course, les lumières ne s'atténuèrent pas, les mots quittèrent la gorge d'Ellen, atteignirent ses tympans, puis son cerveau, puis son cœur, se gravèrent dans celui-ci, le long de chacune de ses ventricules étroites, mais les cœurs alentour continuèrent de battre, pulsant la vie et le sang, quand le sien ne pulsa que la glace, le temps ne cessa de goutter, seconde à seconde, le ciel continua de changer, les arbres de frémir, les fleurs de fleurir, les enfants de geindre, les cheveux de se balancer sur la courbe d'un dos allégé de tout fardeau, la mort de survenir et la vie de disparaître.

Disparurent également les sourires, les éclats de rire, les cheveux blonds, les couleurs, le réconfort, tout le bonheur du monde ; disparurent les odeurs, les sons, les velours, la beauté, les étudiants de médecine, les fumeurs et les étiquettes.
Tout le bonheur du monde et l'existence de Jane tendirent à une phrase.

---

« Arrête de faire cette tête, Silke, sérieusement. Je me suis juste foulée une cheville. »

---

C'est son jour de congé.
« Tu bosses toujours au même endroit ? » lance Bert.
« Oui, chez les Banks. » dit-elle, distraitement, passant ses doigts sur les dessins crayeux au sol, admirant leur netteté.
« Ça fait un bout de temps maintenant. T'es jamais restée au même endroit si longtemps. »
Elle se fige, il se tait, elle se relève, il ouvre la bouche mais ne prononce mot.
« En effet. »
Elle est terrifiée.

---

« Qu'est-ce qu'il te prend ? »
Silke arpente la chambre, de long en large, de gauche à droite, évitant soigneusement d'approcher Jane.
« Il faut que tu comprennes que je ne reste pas si longtemps dans les autres familles. »
« Mais tu restes ici à cause de moi. »
Elle stoppe, les yeux écarquillés. Jane fronce les sourcils.
« Eh bien ? Quel est le problème ? »
« Je ne reste pas seulement à cause de toi. » parvient à articuler Silke.
« Je doute que ce soit pour John et Barbara. »
Silke secoue la tête. « Ce n'est pas ça. »
Elle continue. « Je reste pour les cigarettes, même si je ne les aime pas, ce n'est pas assez fort à mon goût, et pour la chambre, qui est plus spacieuse que celle à laquelle j'ai droit, pour la chaleur, car tu irradies plus que Bert, et pour la douceur que la rue ne connaît pas.
« Je reste parce que je préfère ta voix à la circulation, même si elle est franchement affreusement aiguë, pour le parfum que tu portes, narcisses et lavande, pour la soie de ton peignoir, qui coûte trois fois mon salaire mensuel, et la couleur de ton vernis, vert citron. Je ne reste pas à cause de toi. »
Elle marque une pause, puis reprend, dressant un index savant.
« Si c'était à cause de toi, je serais sous ta peau pour effectuer les mêmes gestes que toi au moment où tu les envisages. Notre sang coulerait dans les mêmes veines et passerait par le même cœur, que ce que tu respires logerait dans mes poumons et ce que j'entends logerait dans tes oreilles. Je vivrais en toi et tu vivrais en moi et tout serait parfait car nous serions deux différences emprisonnées en une seule.
« Si c'était le cas, alors oui, je resterais à cause de toi. »

---

Le jour de son départ est en fait une nuit. C'en est toujours une. Sa valise faite, elle-même toute vêtue ; emportant les bijoux extrêmement extravagants et coûteux que Mrs. Banks garde chez elle sinon sur elle, argenterie, vases de petite taille mais grande valeur, secrets et souvenirs et sourires. Sa chambre se situe au premier étage ; chacune des portes de la maison est verrouillée et dotée d'un pêne dormant, essayer d'en ouvrir une serait risqué, car chaque domestique possède des appartements à proximité de toutes. Descendre de sa fenêtre lui paraît faire dans le drame, mais également des plus simples. Elle fait passer son drap à travers l'une des poignées de sa valise, et les deux extrémités dans chaque main, abaisse petit à petit son bagage, jusqu'à ce qu'il atteigne le sol, l'herbe assourdissant tout bruit. Elle fait glisser et remonter le drap, l'attache à la barre de sa fenêtre, laquelle a en temps normal pour rôle de l'empêcher de basculer dans le vide, ce soir son rôle est contraire.

C'est alors que la porte s'ouvre.

En y réfléchissant maintenant et avec du recul, ce fut toujours une histoire de portes.

Jane entre. Sa robe de chambre de soie verte l'habille, moule de ses mollets à son buste, toutes ces formes qu'elle n'explora jamais, malgré les occasions. Dans son regard, tout n'est qu'incertitude, espoir, l'espoir d'avoir tort, et déni.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Silke ne répond pas, se contente de la fixer dans les yeux, défiante et hardie, tout en arrimant fermement le drap. Le silence s'étend de longues secondes, jusqu'à ce que Silke entreprenne de nouer ses cheveux, et Jane semble alors se réveiller.
« Mais tu m'aimes. Tout ce que tu as dit, c'était de l'amour. »
Devant le mutisme de Silke, elle s'emporte.
« Tu m'aimes ! »
« Tout ce que j'ai dit, m'a ensuite apporté de connaître l'emplacement des bijoux. » explique Silke d'une voix égale.
« Arrête. » intime Jane, et apparaît soudain la jeune fille de famille aisée, habituée à tout disposer sur un plateau à la minute où elle le décide, et encline aux caprices si ce n'est pas le cas. « Tu as passé deux mois ici. Tu aurais pu trouver les bijoux sans mon aide. Tu m'aimes. »
« Non. »
Et sans un mot supplémentaire elle enjambe la fenêtre, Jane émet un couinement, Silke s'accroche, descend sans laisser apparaître le moindre remord dans aucun de ses gestes et repense à la courbe d'un dos s'éloignant qu'elle commence à oublier sous la poigne du temps, et l'univers se concentre en deux seuls points, deux yeux gris si désespérément grand ouverts et si profondément emplis de terreur liquide.

Au final, ce ne fut toujours qu'une histoire de portes.


Le Retour à la terre

Parrot Umbrella : Well, don't you care ?
Mary Poppins : Practically perfect people never permit sentiment to muddle their thinking.
Parrot Umbrella : Is that so ? Well, I'll tell you one thing, Mary Poppins : you don't fool me a bit !
Mary Poppins : Oh, really ?
Parrot Umbrella : Yes, really. I know exactly how you feel about these children, and if you think I'm going to keep my mouth shut any longer, I'll...
[she clamps his mouth shut]
Mary Poppins : That will be quite enough of that, thank you.

Pseudonyme : Lujack ou Nox (Hufflepuff 5eva).
Sexe : Féminin /o/
Âge : Bientôt seize ans.
Source de l'avatar : L'auteur est Drawr, c'est une requête trouvée sur Zerochan.
Comment avez-vous découvert SQE ? Par le biais d'un ami pas encore inscrit.
Des questions, des réclamations ? Non, mais des excuses, oui. Pardon donc pour mon espèce de roman dramatique, il est dû à un pari avec une amie, à savoir faire une histoire tellement triste qu'on en pleurerait mais… c'est au-dessus de mes capacités é_é
Pardon également pour avoir ruiné votre enfance. (Et le bout avec le bébé est inspiré d'une fiction Sherlock de SkipandDi et ladyflowdi)
Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. » IMAGE 100*100


Dernière édition par Silke M. Eastwind le 27.07.12 18:43, édité 4 fois
 
Pétunia Œ. de Thèbes
Pétunia Œ. de Thèbes
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Âge : 28
Messages : 354
Date d'inscription : 28/11/2011

Personnage Incarné : Œdipus Rex
Surnom : Fureur
Préface de Cromwell :
Je n'ai pas cru dès lors pouvoir laisser à d'autres le soin d'entendre votre appel, je suis venu à vous moi-même, mes enfants, moi, Œdipe — Œdipe au nom que nul n'ignore.
fichers


VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : 24 ans.
Métier : Garçon de café, étudiant.
Que pensez-vous de Noctem ? :
Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. » Empty
MessageSujet: Re: Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. »   Mary Poppins ; « It's something to say when you don't know what to say. » Empty25.06.12 10:13

Bonjour et bienvenue sur Sum Quod Eris !
Et euh. T'as pas à t'excuser. Je suis fan, cey tout. Limite je crois que je vais imprimer cette histoire et la relire dans mon lit.
Bref je euh. Je. Bon allez je me remets. JE TE VALIDE ET VA DONC RP VITE VITE QU'ON PUISSE TOUS TE LIRE.
 
 

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