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Homère
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MessageSujet: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty01.09.12 23:36

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« Will you take me out of here?
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Homère soupire, devant le musée, le nez levé vers l’immense bâtisse qu’il regarde avec appréhension. Il n’aime pas vraiment ce genre d’endroits. En fait, il n’y met quasiment jamais les pieds. Il se souvient y avoir été, une ou deux fois, quand ils organisaient des galas de charité pour riches destinés à étendre leur hypocrisie et leur pouvoir en décidant qui serait celui qui donnerait le plus pour la bonne cause. Le bon côté des choses en y pensant, c’est qu’au moins c’étaient les pauvres avec qui il créchait certaines nuits ou les gamins des foyers comme Irma ou Max qui en profitaient. Le mauvais côté étant qu’il avait été trainé une fois de plus dans ce genre de soirées par les dames chez qui il créchait. Emmerdant, comme à son habitude. Une envie de se pendre pour en finir avec cette passe difficile de la vie, contraint à entendre la bêtise affligeante des autres. Même sa distraction principale, à savoir dire tout le mal qu’il pense des gens et de ce genre de soirées, ne suffisait parfois pas.
Il jette un coup d’œil sur le côté, en direction de Cornélius, puis reporte son attention sur le bâtiment dans lequel il se résigne à entrer d’un même pas avec son hôte. Une des rencontres faites avec Cornélius a eu lieu dans ce musée, il s’en souvient clairement à présent. Ce n’était pas la première, ni la dernière. Une courte entrevue, quelques paroles échangées pendant une conversation de groupe. Homère prêtant l’oreille pour voir ce que cet homme à l’aura magnétique avait à dire de si intéressant. L’Art. Mon dieu, dès le début, cela l’avait gonflé au plus haut point. Tout d’abord parce qu’il ne s’y intéressait pas. Puis parce qu’il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas voir les gens s’exclamer devant une peinture grotesque et vendre les louanges avec tant d’hypocrisie qu’on se demandait s’ils allaient finir par en vomir sur le tableau. Alors voir quelqu’un parler d’Art, c’était ignoble.

Homère se souvient encore de Cornélius qui attirait avec perfection l’attention des femmes buvant ses paroles. Et lui, il souriait, cruel, il acquiesçait et venait le contredire. Il avait apprécié cette soirée. Comme toutes celles où ils s’étaient croisés avant qu’il atterrisse chez le peintre en étant persuadé que ce dernier allait lui sauter dessus. La beauté de l’homme quand il se mettait à parler avec calme de l’Art. Ou bien la férocité transparente dans sa voix quand il venait contester une opinion de petit bourgeois incompétent. Homère adorait cela. Il se délectait du spectacle avec force, toujours plus attiré par l’être mystérieux que constituait Cornélius Lacroix.
Encore aujourd’hui, cet aura n’avait pas disparu. Homère continue de la contempler, omniprésente qu’elle est, quand il se tient à côté du peintre, comme aujourd’hui. Il a envie d’ouvrir la bouche. De parler à Cornélius. Peut-être de lui faire remarquer qu’ils se sont déjà retrouvés ici tous les deux, entourés de la bourgeoisie de Cassandre. Il entrouvre ses lèvres, fixe le plafond d’un air las, gravit les marches du hall d’accueil sans même prêter attention au décor qui se charge de les placer dans le contexte artistique auquel ils vont avoir le droit. Homère n’est pas là pour l’Art. Il n’est pas là pour voir les antiquités qui lui font peur et qui vont inexorablement lui rappeler son passé. Il n’est pas là pour passer devant de jeunes couples ignares qui s’émerveilleront sur une tache blanche faite sur un tableau blanc.

Il est là exclusivement pour Cornélius, parce qu’il lui a proposé en ajoutant qu’il aimerait passer du temps avec lui. Et ce souvenir remplit à nouveau son cœur d’une douce chaleur. Avant de penser qu’il a passé une partie de la nuit à faire l’amour à une ancienne maitresse, s'était endormi et était parti tôt le matin -contrairement à son habitude, Homère ne se levait jamais, au grand jamais tôt- pour être à l'heure devant le musée.

« C’est quoi comme type d’Art ? »
Il fait un effort, essaie de s’intéresser alors qu’ils ne sont pas encore au cœur de l’exposition. Les rares visiteurs les regardent avec étonnement. Un tableau inhabituel que de voir un homme aussi renfrogné et peu avenant, dans des habits usés, avec une espèce de gamin blond habillé pour une fortune, dont un magnifique pantalon à peau de crocodile. « Tu crois que ça dure longtemps ? » Il pourrait tenter de l’emmener faire du shopping après, qui sait.


Dernière édition par Homère le 02.09.12 19:27, édité 1 fois
 
Cornélius D. Lacroix
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MessageSujet: Re: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty02.09.12 19:09

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« Mais est-ce bien de l'Art.»

Cornélius se saisit de son imper, l’enfila prestement et claqua la porte. Dehors, la rue était déserte et le temps annonçait une journée du genre de celles qu’on choisit pour débuter un mauvais roman.

C’était par une belle journée ensoleillée, songea Cornélius. Une belle journée ensoleillée regorgeant d’une faste promesse de bonheur. Le peintre marchait vite. Les façades défilaient sans qu’il ne prenne le temps d’y jeter un seul petit coup d’œil dédaigneux. Il garderait ça pour plus tard. Seul au beau milieu du trottoir, une cigarette coincée entre les lèvres, il ne put retenir un large sourire de s’épanouir sur ses lèvres pâles, pauvre reflet de la satisfaction qu’il éprouvait en son fort intérieur. Il se jugea immature et d’une naïveté béate, et pour la première fois depuis longtemps, il s’autorisa à paraître heureux.

Toute cette mièvre satisfaction avait vu le jour pendant la nuit. Cornélius avait vaguement réalisé, à un moment qu’il ne définissait que par suppositions houleuses, qu’Homère trouverait peut être aujourd’hui l’interrupteur profondément enfoui au tréfonds de son cerveau embrumé par l’égoïsme et la paresse qui lui donnerait la passion de l’Art. Cornélius avait conscience d’être pleins d’espoir. Il se sentait comme une barrique débordante d’autosatisfaction alors qu’il n’avait encore rien prouvé. Son sourire transparaissait au creux de ses joues comme un bref retour à l’enfance. Il touchait la simplicité du doigt.

Dépassant le vendeur de fruits et légumes du coin, il fut même pris du besoin spontané d’adresser un signe amical à sa voisine qui soupesait dans ses petites mains décharnées une paire de tomates qui faillit s’étrangler. Cornélius n’était réputé ni pour son sourire ni pour sa politesse. Son grognement matinal en valait bien un autre, mais un signe de la main et un visage rayonnant, jamais.

Cornélius arrêta son pas à l’arrêt de bus qui le conduirait directement au musée sans parvenir à reprendre contenance. L’esprit tordu et comme envahit d’une pléthore de papillons iridescents qui l’auraient fait vomir dans n’importe quelle autre circonstance, il rêvait d’Homère animé d’une soudaine passion, le priant humblement de lui raconter l’Histoire de l’Art et ses aléas. Peut être pourraient ils même parler de ses propres toiles. C’était la première fois qu’ils allaient réellement au musée ensemble. Une ou deux galeries avaient suffit à Cornélius pour abandonner temporairement l’idée de le laisser juger l’Art d’aujourd’hui.

Il était assez nul pour tout ce qui concernait l’Art d’hier.

Le bus freina devant lui et il grimpa les marches en jetant au visage du conducteur un bonjour sincère. En s’interrogeant sur la raison qui suscitait en lui tant d’espoir au sujet d’Homère dont il n’attendait presque plus rien au quotidien, il avança vers le fond du bus et s’assit sur un siège en plastique recouvert d’un immonde motif couleur grenouille. Il avait envie d’être gentil avec tout le monde, et nota que ce n’était franchement pas désagréable. Le bus s’ébranla.

Il regardait la route défiler. Il haïssait Cassandre. C’était une prison. Pourtant, les rues ne lui avaient jamais parues si claires. Si ensoleillées, si magnifiques. Il se fit la réflexion qu’Homère lui avait manqué lorsqu’à trois heures du matin, il s’était mis à tourner en rond, pris d’une irrésistible envie de créer qui n’avait aboutit qu’à une scène ridicule se soldant par un verre d’alcool et les pieds sur le rebord de la fenêtre à fixer la nuit. C’était là qu’avaient débuté ses fantasques élucubrations au sujet d’Homère. Il s’étonnait lui même de retrouver confiance en lui sur une pensée aussi absurde. Cela l’avait fait rire.

Puis il s’était dit… Et pourquoi pas ?

En descendant du bus, il fit malgré tout le nécessaire pour dissimuler sa joie de passage et se composer un masque qui lui ressemblait plus. Il ne voulait pas prendre le risque qu’Homère face semblant de ne pas le reconnaître juste pour le plaisir de casser sa bonne humeur. Il en était capable.

Il le retrouva devant le musée, le nez levé sur l’immense bâtisse comme s’il ne l’avait jamais vu de sa vie. Exceptionnellement, Cornélius le gratifia d’une tendresse discrète en lui serrant doucement la nuque lorsqu’il passa à ses côtés. Sans attendre, il pénétra dans le Musée, Homère sur ses talons. Il ne fallut pas longtemps au garçon pour se trahir.

- Dix septième jusqu’au dix neuvième, » lâcha le peintre en prenant sur lui pour garder au creux de son cœur cette bonne humeur qui commençait à lui déposer sur sa langue un goût de mièvrerie nauséeuse. « C’est nous qui décidons. Le musée est immense. On ne verra pas tout. » Cornélius ralentit légèrement pour rester à la hauteur du garçon. Il était décidé à ce que cette journée se passe bien. Il était même prêt à faire des concessions. « Ta nuit s’est bien passée ? » Interrogea t-il.

 
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MessageSujet: Re: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty02.09.12 20:40

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« Will you take me out of here?
When I'm staring down the barrel. »



Un clignement des yeux, un regard indécis sur le côté. Voilà ce qu’Homère jette à Cornélius quand il le voit. Quand il sent sa main venir caresser doucement sa nuque. C’est un frisson incontrôlable qui vient se répercuter dans tous les membres de son corps. Il lève les yeux, observe Cornélius qui l’a déjà devancé, et s’autorise un sourire doux quand il sait que le peintre ne peut pas le voir, pendant une microseconde, avant de redevenir Homère et de le suivre. La chaleur au creux de son âme en repensant aux mots de l’artiste la veille ne s’éteint pas, au contraire même. L’aède aimerait pouvoir faire un effort aujourd’hui, lui montrer qu’il est content de se tenir avec lui dans cet endroit, qu’ils ne soient que tous les deux à partager ce moment.
Mais l’âme défaitiste, la paresse qu’il connait et sa franchise auront raison de lui. Homère n’a aucun espoir. Il ne sait pas se tenir. Il déteste l’Art de rendre les gens si hypocrites. Il déteste l’Art de rendre Cornélius prisonnier de ses peintures sans qu’il puisse lui consacrer plus de temps. Il déteste l’Art de lui rendre plus vif que jamais des souvenirs qu’il veut oublier. L’Art le déteste car Homère l’a abandonné dès sa naissance. Même sa mère qui arrivait à obtenir tout ce qu’elle voulait du garçon à force de persévérance n’a jamais réussi à lui faire mettre les pieds que dans une seule galerie. Et l’enfant se rappelle encore avoir haï et hurlé devant les toiles. Il avait plaqué les mains contre les oreilles pour ne pas écouter l’idiotie des gens. Il avait plaqué les mains contre les yeux quand la toile venait lui murmurer qu’il était destiné à une seconde vide de solitude atroce dans un monde ingrat qui ne le féliciterait jamais pour ce qu’il est.

Si Homère, à dix ans, n’avait pas réussi à faire d’efforts pour sa mère, ce n’était pas Homère à vingt-trois qui allait y arriver pour Cornélius, malgré tout l’amour qui lui portait, et l’œil admiratif, le regard doux qu’il posait dans son dos alors qu’ils marchaient dans le hall. Il détourna ses pupilles quand l’homme ralentit sa démarche pour se mettre à son niveau, reprenant cet air de profond ennui, cachant la joie profonde qui l’habite jusqu’à ressentir des petits papillons aux creux de son ventre.

« D’accord. » Il hoche la tête, dubitatif et n’ajoute rien d’autre. Cornélius aurait pu lui répondre n’importe quoi, il aurait eu exactement la même réaction. Homère n’y connait rien en Art. Il serait tout bonnement incapable de citer un peintre ayant vécu dans ces limites de dates. « Ouais, ça a été. Mais elle prend de l’âge, tu vois, c’est plus la même chose. J’irai chez la Comtesse la prochaine fois. » Il dit ça d’un air désintéressé, comme s’il parlait d’un objet. Il leur renvoie juste l’ascenseur. Homère est un petit enfant qui peut s’avérer atrocement rancunier quand on le fâche.

Ils entrent dans une immense salle pour débuter. Homère regarde autour de lui, les mains dans les poches, la démarche presque trainante. Soudainement, il ne veut pas y aller. Il soupire, regarde Cornélius juste à côté de lui pour se donner un peu de courage, se dire que ces futures heures de calvaires –qu’il espère peu nombreuses, même s’il n’a pas obtenu de réponses sur cette question- en vaillent bien la peine puisque le peintre est avec lui, et non pas avec cette pétasse d’Alisson par exemple. Il grince imperceptiblement des dents d’ailleurs et scrute rapidement l’endroit pour s’assurer qu’elle ne s’est pas immiscée dans le paysage. Rassuré, il décide de faire quelques pas de plus, nonchalant, sans s’approcher d’un tableau ou d’un autre. Ses yeux se contentent de voguer d’un air ennuyé d’une partie à l’autre de la salle. En vérité, il cherche un tableau désert, un tableau que personne n’approchera. Il a peu envie de devoir supporter une hypocrisie à lui donner des boutons.

Homère regarde Cornélius alors. Il l’admire quelques secondes, secrètement, et trouve qu’il a parfaitement sa place dans ce musée. Son aura magnétique semble décuplée à présent qu’il se trouve entouré d’Art. Homère cligne des yeux. Il se laisse apprécier à la vue de ce nouveau Cornélius, qui semble réprimer en lui une sorte d’exaltation se traduisant par cet empressement et ce geste tendre exécuté tout à l’heure. Le garçon blond se demande bien pourquoi. Surement l’idée d’être dans un musée, entouré d’œuvres. Soudainement, Homère regrette de ne pas être venu avec lui plus tôt. Il aurait aimé observer ce visage plus d’une fois.

« T’es toujours comme ça quand tu vas dans un musée ? T’inquiète pas, personne risque de voler ces machins, tu peux prendre ton temps. » Parfois Homère se maudit lui-même car il n’arrive pas à faire preuve de tact et ne peut empêcher ce sourire casse-pied de s’afficher sur son visage. Il sait pertinemment que c’est une porte qui vient de se fermer. Tant pis, il n’avait qu’à fermer sa gueule. Pour tenter de se rattraper, il recouvre une partie de son sérieux. « …Tu veux voir quoi en premier ? Je te laisse me guider à travers tous ces trucs. » Soyons sympathique. Ou plutôt, tentons vainement d’être sympathique à défaut de pouvoir réellement l’être.
 
Cornélius D. Lacroix
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MessageSujet: Re: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty05.09.12 14:58

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« Mais est-ce bien de l'Art.»

- Quelle est la finalité de l’Art, alors ? »
- Est ce que toute chose doit nécessairement avoir une finalité ? Mettons, l’Art est d’ordre purement contemplatif. »
- Ha, donc on peut clairement affirmer qu’il n’a aucune utilité. »
- Ca dépend. Si vous estimez qu’avoir une utilité signifie vivre convenablement je me permettrais de vous faire la remarque qu’on peut se contenter d’assouvir nos besoins, dans ce cas. Il est intéressant de noter que le système économique et social d’aujourd’hui crée sans cesse de nouveaux besoins… »
- C’est un fait. Et alors ? »
- Réfléchissez et dites moi honnêtement combien d’ustensiles de cuisine vraiment utiles votre femme possède, et combien sont uniquement là pour dire « regardez moi, j’ai des caprices et de l’argent. »
- Je crois que je vois où vous voulez en venir. »
- C’est bien. Autrement j’aurais été forcé de vous demander de sortir d’ici. »


***


En passant devant l’Apothéose d’Homère, Cornélius se rappellera avoir déjà rencontré l’écrivain en ces lieux quelques temps auparavant. Pensée fugace égarée entre deux interrogations maladives. Il s’immobilisa malgré lui devant le tableau, frappé par son harmonie n’ignorant pas qu’Homère lui même pourrait le prendre mal.

La peinture était immense, imposante, grandiose. Terriblement classique. Le géni des traits, l’embelli du dessin répondait à une composition rigide de pur académisme. Cornélius s’autorisa un sourire sans chaleur en se remémorant tout ce que ce tableau avait pu engendré lorsqu’il était encore Delacroix. Il recula, recula encore, entrainant vaguement Homère dans son sillage, repoussé par la toile. Bientôt, il se rendit compte que l’Apothéose n’était pas la seule responsable.

A ses côtés, une autre toile gigantesque imposait ses courbes multicolores dans un éclat spontané de spirales étourdissantes. Une composition sombre à l’enchevêtrement dramatique d’êtres en pleine perdition. Sur une large saignée ocre, un sublime empereur alanguit, le regard perdu dans un vague rêve de gloire, et autours de lui, le massacre et la destruction. Un feu qui brûle au loin. Cornélius se senti submergé par la couleur, dépassé par la rudesse de l’esprit du sujet, le géni de l’alternance, la beauté de la création. Le tableau le repoussait et l’attirait inexorablement sans qu’il su quel partie prendre. Il se contenta de chanceler brièvement, pourtant habitué à cette peinture qu’il avait vu tant de fois. Son regard désorienté se perdit quelques minutes dans l’espace chaotique du suicide historique et il parvint à détacher les yeux au prix d’un effort de volonté pour se reposer sur la toile classique. Il trouvait amusant que le musée ai choisit de les afficher en pendant, comme il avait été le cas dans l’Histoire. Deux compositions en total désaccord. Deux visions intrinsèquement opposées de ce que devait être l’Art. Ca lui plaisait.

- L’Apothéose d’Homère. Ingres. » Lâcha Cornélius à l’adresse de son compagnon qu’il supposait déjà dissimuler un bâillement intérieur. « Homère assit sur son trône se fait couronner par l’Univers. L’Iliade et L’Odyssée sont à ses pieds et tous les grands esprits viennent lui rendre hommage. » Le peintre sourit et désigna lentement la seconde toile. « La mort de Sardanapale. » Delacroix. « Inspiré du drame de Lord Byron, lui même inspiré de Diodore de Sicile. En gros, Sardanapale est le dernier empereur Assyrien de Ninive. Prit dans une conspiration, il préfère détruire tout ses biens durant le sac de son palais plutôt que de se rendre. Il ordonne qu’on mette le feu au palais, qu’on tue ses chevaux et ses concubines. » Myrrha. Une charmante concubine ionienne, peut être plus proche d’Homère qu’il ne pouvait l’imaginer. « Ces deux tableaux ont été exposés ensembles. Ils se sont toujours opposés. D’un côté le néo-classicismes, de l’autre le romantisme pur. » Cornélius ricana. « On a reproché au peintre d’avoir crée un Sardanapale glacial devant la mort… Alors qu’il devait simplement être l’incarnation de l’homme romantique. » Il se tue, perdu dans ses pensées. Il ne s’adressait plus à Homère. « Mon ami Sardanapale… » Murmura t-il dans un méandre de souvenirs. Ses yeux se ravivèrent brusquement lorsqu’il se rappela qu’il n’était pas seul. « Tu ne te plaindras pas de t'avoir emmené voir des peintures où on ne comprend rien et où il n’y a aucune histoire. » Il se préparait déjà aux commentaires poignants de cynismes qu’allait sans aucun doute lui asséner Homère.


Dernière édition par Cornélius D. Lacroix le 08.09.12 9:56, édité 1 fois
 
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MessageSujet: Re: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty05.09.12 18:42

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« I kept everything inside and even though I tried
It all fell apart.
What it meant to me will eventually
Be a memory. »


Homère s’ennuie, alors Homère suit Cornélius. Il regarde d’un œil vague les tableaux, ne s’arrête sur aucun d’entre eux. Il voit quelques gosses courir à travers la galerie, d’autres assis sur le banc à se demander quand est-ce que leurs parents auront fini de les emmener dans des endroits aussi pourris. Il les comprend, il aimerait bien faire pareil. Homère jette un coup d’œil à Cornélius. Ce dernier semble happé par quelque chose. Il se retourne, et voit le tableau.

Il cligne des yeux, commence à se reculer doucement en même temps que le peintre. Les autres, il les a oubliés. Son attention est captivée entièrement par la peinture qui s’anime sous ses yeux. Le vieil homme sur son trône le regarde. Il lui sourit, bienveillant, et se lève. Les autres visages se tournent d’un seul trait vers sa personne, et le dévisagent férocement. Un tableau carré, un tableau encré dans des règles. Une esthétique définie que lui-même pouvait reconnaitre avec son inculture. Ce tableau le prend aux tripes. Ce tableau l’appelle. Ce tableau lui renvoie tout à la gueule. Et ce vieil homme, levé de son siège, le bâton de l’aède à la main. Ce bâton. Homère a envie d’hurler. Il hurle, dans son esprit. Il crie au désespoir complet. Il a envie de mourir. Et l’homme s’approche. Il lui tend la main. Homère recule, un peu plus. Ce n’est plus pour admirer l’œuvre. Cette fois, il veut juste fuir le plus loin possible. Partir, quitter cette ville. Il devient fou, ici.

Mais il ne peut pas. Il ne fait pas un geste vers la sortie. Le tableau le retient.

Et au milieu, Cornélius. Il l’entend. Il l’écoute, d’une oreille distraite, lui raconter l’histoire de ce tableau. Quand il dévie sur l’autre, Homère accepte de sortir de la peinture pour y jeter un coup d’œil. Il la trouve atrocement belle. Ce n’est surement pas le même artiste qui a peint ces deux tableaux si opposés. Homère préfère de loin celui de la débauche à l’espère de triomphe qui lui ont fait et qui lui donne envie de gerber. Il a honte. Il a la haine farouchement enterrée au fond de son être qui se réveille et impulse ses pensées. Il voudrait faire mourir le peintre qui a osé dessiner un tel désastre, le faire brûler en même temps que sa toile stupide.

« De la merde. »

Voilà ce qu’il crache. Homère reprend ses esprits. La haine l’envahit. Le dégout aussi, des autres, cette répugnance qui ressort en assistant au ressort de la connerie humaine. Il s’avance, fier, sans le sourire, vers ce tableau que les gens apprécient tellement. Ce tableau de lui. Il a envie de vomir.

Combien d’argent a tiré ce peintre de cette œuvre ? A combien de salons mondains a-t-il été invité pour être ainsi félicité par une bande de connards hypocrites pour avoir eu un tel accès d’imagination ? Combien de gens passent devant cette toile tous les jours et s’émerveillent de son art ? Combien de temps cela lui a-t-il pris pour peindre tous ses personnages ?

La rage afflue. Homère, entouré. Quelle bonne blague. Il en aurait presque envie de pleurer. S’effondrer devant le tableau, et fondre en larmes en demandant pardon à sa première incarnation pour tout le mal qu’ils osent lui faire, après tout ce qu’il a vécu. Homère a toujours été atrocement seul, et Homère n’a jamais eu la reconnaissance des gens. Et l’Homère de Cassandre, qui regarde ce tableau avec un mélange de pitié et de haine féroce, se demande si le peintre a eu un jour conscience de ça. Non, surement que non. Lui, il voulait juste l’argent, il voulait juste la gloire. Il a peint Homère comme lui aimerait un jour être dépeint. Un homme à l’œuvre immense, sagement entouré et couronné de gloire. La solitude, est-ce qu’Ingres a su un jour ce que c’était ? Est-ce qu’il s’est un jour interrogé sur la réelle vie d’Homère ? Sur ce que cet homme, condamné à avoir comme seul compagnon de route un bâton, et à ne tirer aucun profit ni reconnaissance de ce qu’il invente ?

Vingt-un siècles de littérature. Des œuvres à foison et des tonnes de peintures à l’inspiration directe ou sous-entendue. Des références partout. Des expressions et des études. Des tas d’hommes qui se sont enrichis sur son travail. Et Homère n’en a jamais vu la couleur. Homère a juste souffert, s’est brûlé les pieds à marcher sur les routes non pavées pendant les jours de chaleur, sans personne à ses côtés. Œdipe lui-même était plus chanceux. C’était la vie qu’il avait choisi. Il en était satisfait. Homère de Cassandre respecte ce choix. Il a juste décidé qu’il ne voulait pas de cette vie.

Mais personne ne peut comprendre le plaisir que tire Homère à être vautré sur un canapé, bien sûr. Personne ne peut comprendre, car tout le monde voit Homère dépeint comme Ingres l’a fait.

« Tu vois, c’est pour ça que je déteste l’Art. » Homère se retourne vers Cornélius. Il est juste devant la peinture, placé aux pieds d’Homère. « Ça. » Il lève son doigt pour pointer l’œuvre. « Un ramassis d’hypocrisie et d’ignorance. Voilà ce que c’est. » Il sourit, atrocement cruel. Il se venge. Cornélius n’aurait jamais dû l’emmener dans ce musée. « Vous croyez que c’est beau. Vous croyez que c’est génial. C’est juste de la merde. Le mec qui a fait ça n’a rien inventé. Il a juste voulu se peindre comme il aimerait, alors il a pris une image connue de tous. Navrant d’imbécilité. Ça me donne envie de vomir. » Il crache sa haine sans cracher les explications. Il aimerait tellement lui expliquer ce qu’il a ressenti, tout ce dégout, cette peur enfouie qui vient de ressortir en voyant le tissu de mensonges que les hommes ont créé autour de son propre mythe. Homère est atrocement seul, et personne ne le sait. « Et puis, franchement, j’étais quand même plus beau que ça, à l’époque. En fait, le seul truc bien dans ce tableau, ce sont mes abdos. »

Et il rit doucement en reportant son regard sur l’homme. Homère est redevenu Homère, le petit con insupportable et inculte qui reste la journée à ne rien fait et qui se complait dans sa médiocrité.

Au fond, Homère trouve que ce vieil homme assis sur son trône et entouré de ses « sujets » et « admirateurs » parait encore plus seul qu’il ne l’était à l’époque.

« Et sinon, j’aime bien l’autre. » Une pause, il s’approche de l’autre tableau sans faire attention à Cornélius. Lui ne comprendra définitivement jamais sa douleur devant la contemplation de son autre lui. « Je la trouve même magnifique. » Mais l’entrain n’est pas là. La peinture d’Ingres lui a ruiné sa journée.
 
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« Mais est-ce bien de l'Art.»

Les prétentions d’Homère étaient considérés profondément absurde. Un étudient pris de folie, dissonants dans ses propos, sans aucune culture référencielle, et qui se permettait de juger le monde avec une hauteur de président pour déclarer finement, avec la justesse du langage. « C’est de la merde. » C’est de la merde. Cornélius s’interrogea, en glissant vers le jeune homme un regard presque contrit. Presque désolé pour lui. Qu’est ce que pouvait bien signifier une intention pareille ? C’est de la merde. Mais voyons, Homère ? Dans quelle dimension exclu de la réalité se trouve cette chose qui te permet, du fin fond de ton canapé de velours couvert d’ordures, de ton trône de rien planté au milieux de la tourbe et du bourbier, qu’est ce qui te permet de juger qu’une œuvre reconnue comme Art depuis des siècles, et qui a fait passé tant de choses, posé tant de questions, est de la merde ?

Si Delacroix et Ingres ne peignent rien qui valle un meilleur qualificatif qu’un terme injurieux orchestrant la plus basse condition humaine, ta production à toi, Homère, qu’est ce que c’est ? Des générations entières d’artistes se sont inspirées de ces maîtres, tout comme ils se sont inspirés de toi. Si leur travail ne vaut rien, alors le tien non plus.

Ne parlons pas de toi dans ta condition présente, pauvre étudiante catin que tu es. Tu te flagelles avec ton savoir sans en connaître les limites, tu arraches ta peau en la criblant de ta propre haine. Tu vomis des insanités inexpressives sans référent. Ca te rend laid, ridicule et détestable.

Mais Cornélius se tait, il sait que toutes ces pensées qui tourbillonnent dans son crâne ne seraient vouées qu’à se perdre dans l’éther. Homère n’a de considération pour rien. Même pas pour lui. Et puis, la haine et la souffrance semblent le traverser. Sur son visage de nacre se découpe un camaïeu de frustration. Il entretient avec le splendide Homère déifié un échange de regard comme s’il allait se jeter sur lui pour le tailler en pièce. Cornélius sourit, cruel. Homère ne tiendra pas tête à ce tableau. On ne peut pas faire détourner les yeux à une peinture. Il a perdu d’avance. Un instant, le peintre espère secrètement avoir atteins son but. Remué au tréfonds du garçon une graine enfouie sous les couches de rien qui l’abritent, et qui pourrait subitement éclore en aspirant goulument l’air créative qu’on lui propose.

Mais il change vite d’avis. Au moment où Homère ouvre la bouche, c’est terminé. Au moment où il déverse son flot immonde de paroles sans sens, puisées n’importe où dans le dégoût qu’il a de lui quand il pourrait se faire du bien, Cornélius se heurte à l’échec. Ca fait mal, et il ignore comment plaindre les autres. Surtout Homère. Surtout Homère…

- Splendide discourt. Fabuleux orateur. Dommage que tu n’ai pas pris le temps de réfléchir cinq minutes de plus sur ce que cette peinture essayait de te dire. Tu es un crétin, Homère. Un crétin qui se complet dans son drame, parce que tu aimes souffrir. Et tu sais pourquoi ? C’est idiot et très simple. Tu te fais du mal, tu cherches toujours ce côté des choses qui te dit « ho, regarde Homère, jamais tu ne feras mieux que ce que tu étais, et tu seras comme lui mais uniquement dans ce que sa vie avait de négative », parce que geindre attire l’attention des autres. Tu aimes qu’on te plaigne. Tu aimes chialer sur toi, sur ta vie, sur ce que tu étais avant, parce que tu ne sais pas comment attirer l’attention autrement. » Il sent lui aussi cette rage transmissive s’insérer en lui, insidieuse, et il ne cherche pas à la repousser. « Tu fais l’interprétation que tu veux, même si tu n’y connais rien c’est ton droit. Mais tu aurais aussi bien pu te dire, et c’est ce qui saute aux yeux à tous les gens qui ne se complaisent pas sur leur médiocrité, que ce tableau n’est pas forcément un trip égocentrique. Peut être que le peintre à pensé comme toi, un jour, et s’est dit « on n’a pas assez rendu hommage à cet homme qui nous a tous inspiré. Il serait temps que quelqu’un le fasse dignement. » Alors il place Homère sur un trône, Homère déifié, Homère à l’égal des dieux, Homère en compagnie de ces créations que tous aiment et respectent, Homère qui surplombe les plus grands artistes et penseurs de l’Histoire, Machiavel, Molière, Michel-Ange… Ils sont tous à ses pieds, ils créent tous à partir de lui, et pourtant ils l’admirent, ils l’aiment, ils le respectent, ils reconnaissent la part qu’il a dans leur Art, crois moi ce n’est pas rien. Et Homère n’est plus seul. On lui donne enfin ce qu’il mérite. Et on le lui donne par le biais d’une peinture, d’une œuvre d’Art, qui a été sublimée. Il n’y a pas de plus bel hommage, et toi tout ce que tu vois, tout ce que tu projettes, c’est ta petite frustration de pute entretenue. Cet Homère la n’a clairement rien en commun avec toi, c’est certain. Ca ne se joue pas sur le physique, il serait temps que tu en prennes conscience. Tu aurais pu être respecté comme il l’est dans ce tableau. Tu as décidé de ne pas faire parti de la toile, de ne pas être lui, de ne pas tirer ce qu’il avait de bon, c’est ton choix. Mais ne viens pas geindre tes insanités devant la perfection après ça. Assume. »

Cornélius se tue et ses derniers mots se perdirent entre les toiles, dans les galeries et les couloirs. Il ne faisait jamais d’aussi long discourt. Il était épuisé. Il chercha une chaise du regard, n’en trouva pas, s’appuya contre le mur et ferma les yeux quelques secondes.

- Delacroix. » Lâcha t-il dans un souffle.



SORRY TORCHÉ EN 20 MIN car mes graines m'appellent haha. J’espère que ça ira quand même /o/
 
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MessageSujet: Re: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty08.09.12 21:38

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«I need to build my faith sometimes,
But I am so comfortable in line.»


Homère l’attend au tournant. Il sait parfaitement que ce qu’il vient de dire n’a pas plu à Cornélius. Peut-être que, quelque part, c’était le but. Qu’il avait envie de l’énerver, pour une fois qu’il pouvait le faire tout en faisant preuve de la plus grande franchise. Son dégout pour l’œuvre d’Ingres n’est pas feint. Ce n’est pas l’hypocrisie navrante dont il fait preuve quand il passe derrière Cornélius en train de perdre pour critiquer son travail. Homère adore les travaux de Cornélius, et il n’a jamais passé sa vie qu’à les détruire verbalement en assénant cette comparaison insupportable avec Delacroix. Car Homère adore Delacroix. Il n’y connait rien, en peinture. Les explications, pour lui, c’est du charabia, un mélange de conneries, des justifications qui ne valent rien. Homère aime parce que c’est beau. Peut-être est-ce un jugement superficiel, mais c’est un jugement honnête, et il l’avoue sans peine.

Homère ne doute pas de la beauté de l’œuvre devant laquelle il se tient. S’il s’agissait d’un autre personnage déifié, il verrait cette beauté sans peine. Seulement, Homère est enfermé dans son drame, dans cette espèce de trauma de son ancienne vie qu’il ne possédait pas alors. Un trauma qui s’est développé au contact de ce monde, jeune, quand il a compris que la quasi-totalité de ce qui avait été créé au cours des siècles était inspiré de ses contes. Alors Homère ne peut pas voir cette œuvre, car sa haine et sa frustration forment un mur devant ses yeux.

Au milieu, il y a Cornélius. Il se tient après le mur, ou avant, Homère ne sait pas trop. Il pose son regard vermeille sur le peintre, et encaisse, silencieusement, sans sourciller. Il l’entend déverser sa propre haine, sa propre frustration qui font écho à ce grand mur. Il attend patiemment qu’il en ait fini. Cornélius, il ne peut pas comprendre hein ? C’est ce que tu te répètes Homère. Tu le regardes avec tes yeux plissés, d’un air blasé, comme si tu n’écoutais pas. Tu l’admires, tout au fond de toi, qu’il puisse être capable d’un si long discours pour ne rabâcher toujours qu’une seule chose : ton ignorance et ta bêtise. Face à ça, tu ne sais pas bien quoi faire. Tu aimerais lui faire comprendre. Ou peut-être que tu ne veux pas. Finalement, tu es bien comme ça, dans ta déprime, dans tes ennuis existentiels qui ne concernent que toi. Tu n’as pas besoin que Cornélius comprenne. Tu ne veux pas que Cornélius comprenne. Tu as peur.

Tu n’es qu’un gamin terrassé par ses peurs qui se complait dans cette obscurité oppressante de l’ignorance.

« Oh, tu sais, tu n’es pas obligé de faire passer ta frustration sur moi. Je ne suis pas comme toi. Moi, je ne cherche pas à ressembler à mon ancien moi et à atteindre des pseudo-buts qui n’existent que dans tes rêves les plus fous. T’es le seul à essayer de croire que tu peux à nouveau être toi, Cordy. » Homère parle de manière posée, ce qui est rare, et le fixe sans sourciller, les bras croisés. Il n’a plus envie de rire. « Je ne veux pas lui ressembler, certainement pas. Mais j’ai du respect pour cet homme, bien plus que tu ne le croies. De toute manière, cela te ressemble, de toujours faire croire que tu sais ce que je pense alors que ça ne t’intéresse pas. » Une autre pause. « Alors ne viens pas essayer de me faire croire que ce sont des pecnots, qui se pensent artistes parce qu’ils arrivent à payer leur loyer avec une pauvre toile vendue à des bourgeois sans cervelles, qui peuvent plus estimer cet homme grâce à trois coups de crayons et cinq coups de pinceaux que moi. »

Homère cherche à y croire, à cet hommage rendu. Alors il repose les yeux sur la peinture, malgré tout. Il cherche ce que Cornélius vient de lui décrire avec tant de ferveur. Il reconnait Molière, dans un coin. Les autres personnages sont obscurs, mais surement sont-ils aussi illustres que l’écrivain. Tous aux pieds d’Homère, tous l’admirant, effectivement. Mais ce mur l’empêche d’apprécier cet hommage. Son cœur se serre quand il repose à nouveau les yeux sur sa représentation. Une vague de tristesse, peut-être une nostalgie de ce passé où il ne se souciait pas d’être seul avec son bâton voguant sur les routes non pavées, tant qu’il apportait du bonheur et des rêves aux habitants des hameaux. Les personnages qui entouraient jusque-là Homère le Dieu disparaissent de son champ de vision. Homère lui apparait seul sur son trône, terriblement seul. Il se reconnait. Il aimerait ne pas se reconnaitre, mais c’est ainsi. Il aimerait tant que Cornélius comprenne qu’il ne veut pas ressembler à cet Homère, en aucun point.

« Je…Je pense… » Homère a baissé d’un ton. Sa voix n’assène plus, ce n’est qu’un murmure retentissant tandis que ses yeux restent engloutis par son image déifiée. « Je pense que le Homère de cette époque a été très seul. » Il déglutit. Il se refuse de fixer Cornélius. « Alors, le peindre à la fois au-dessus des autres et entouré n’est pas la meilleure façon de lui rendre hommage, loin de là. Je ne suis qu’un « petit crétin qui se complait dans son drame » mais cela ne m’empêchera jamais de penser que c’est une grossière insulte. » Parce qu’on ne rend pas hommage à quelqu’un en le représentant de manière aussi inaccessible, avec tout ce qu’il n’a jamais eu et qu’il ne peut pas atteindre. Mais ça Homère ne peut pas le dire, car il n’en a plus la force.

Il jette un regard vers Cornélius, hausse un sourcil. Delacroix ? Son regard se pose sur l’autre peinture. Il s’écarte, passe les mains derrière son dos, l’admire silencieusement. Il ne comprend pas grand-chose au tableau. Mais ce dernier est terriblement beau. Une esthétique qui plait particulièrement à l’aède, sans qu’il arrive à déterminer pourquoi. Il soupire, se demande pourquoi Cornélius cherche tant à redevenir comme le peintre d’antan. Malgré tout ce qu’il dit, il est persuadé que ses créations actuelles sont aussi belles que celle sur laquelle il porte son regard admiratif, captivé par chaque teinte, expression ou trait.

« Je l’adore. Désolé de ne pas pouvoir te sortir un vieux discours de merde et hypocrite sur le pourquoi, ce n’est pas mon genre. Je dirai juste que je la trouve belle. » Il s’en fout, du pourquoi. Il n’a pas besoin qu’on lui explique pourquoi il la trouve remarquable. Il n’a pas besoin d’inventer un pseudo discours intelligent qui va analyser de manière absolument fausse son admiration. « Tu n’arriveras jamais à reproduire ça. Laisse tomber. » Abandonne Cornélius. Tu es bien mieux quand tu peins tes propres œuvres.
 
Cornélius D. Lacroix
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MessageSujet: Re: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty03.10.12 18:07

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« Mais est-ce bien de l'Art.»

Ce qu’on voudrait pour un homme, ou un proche, un homme, que sais-je, au fond peut être n’est il pas plus que ça. C’est difficile à dire, ce qu’on veut pour les autres. Quand on ne sait pas ce qu’on veut pour soit. C’est là, comme un grain de sable, une petite graine prête à pousser au fond du cœur, de l’esprit, peut importe. On la sent, on voudrait la faire éclore mais sans l’aide de l’autre, on ne peut pas. En fait, c’est simple. La graine ne nous appartient pas. Il fait que LUI intervienne pour qu’il se passe quelque chose. Moi, je peux juste lui donner de l’eau. Une belle métaphore à la con. Je sais ce que je veux pour Homère, voilà. C’est ça.

En fait quand j’y pense, je me dis. Peut être que ce n’est pas pour lui. Sûrement, que ce n’est pas pour lui. Si Homère devient grand, s’il retrouve le talent qu’il a perdu, égaré, voilà, au fond, j’espère qu’il deviendra comme moi. Qu’on partagera les mêmes choses. Le même sentiment. Qui en voudrait ? Si je regarde bien, si j’analyse ma situation (pour ce qu’analyser peut signifier dans un moment pareil), je me rend compte qu’il ne s’agit de rien d’autre que le besoins de faire cesser cette solitude. C’est ridicule, pourtant. Je n’aime pas les autres. Les autres. Les touristes. Les consommateurs. Ces preneurs de photos à la grande mode, ces lecteurs inattentifs, castrés de leur sensibilité. Ce snobisme de l’Art noble, gentillet, sans risques. Parfois je pris pour termine enfermé dans un hôpital, fou, je pris pour oublier tout ce que je sais et me lancer. Oublier le beau. Oublier l’esthétique. Juste faire.

Les références, c’est le problème.

Mais j’oublie Homère. Homère, donc. Homère qui se tient là et disserte les mains croisées dans le dos. Alors. Il dit ce qu’il pense, il ne connaît pas l’hypocrisie, celui la. Bon. Et s’il devenait un grand artiste. C’est idiot. Peut être que c’est ce que je veux, hein, j’ai compris. Qu’il soit comme moi. Et ensuite ? Personne ne peut l’être. Je ne donne pas corps à l’instant présent. Je fuis, je l’évite, ailleurs il y a cet univers beaucoup plus attirant, peut être moins dangereux, pleins de couleurs et de bizarreries qu’on appelle l’imagination.

Mais. Hé. Vous avez déjà essayé de la traduire, l’imagination ? Finalement mieux vaut affronter la réalité. Mieux vaux être LÀ. PRÉSENT. J’ai essayé, je crois, pas longtemps, mais j’ai essayé. Ca n’a rien donné. Parce que sans ça… Ailleurs, c’est tellement plus vrai, tellement plus spirituel, tellement plus beau. Intense.

Au fond, je lui raconte n’importe quoi, pour qu’il regarde encore le tableau, encore Homère, encore Ingres qui le fixe au travers de sa peinture, pour qu’il ne soit pas comme un consommateur, qu’il soit plus que ça, qu’il VOIT. C’est tellement plus difficile que ce qu’on croit, de voir. Il a des yeux fait pour ça, il les ferme, et ça me rend dingue.

- Ha mais voilà. C’est là où tu te trompes, mon pauvre ami. Je ne veux surtout pas être Delacroix. » Il voudrait juste être un Artiste. Lentement, il sourit, et son sourire n’a rien de chaleureux. « C’est ça pour toi, un artiste ? Un pecnot qui paye son loyer en vendant son cul à trois connards snob comme la mort ? C’est une blague. Tu ne peux pas à ce point t’être écarté de ton berceau. » Cornélius est triste de comprendre tout le dédain qu’Homère a pour ce qu’il tente de partager. Il espère encore que ce n’est qu’une coquille protectrice. Au fond de lui, malgré les assauts du garçon, il en est convaincu. Homère, peut importe qui il est ou ce qu’il est, garde toujours en lui, bien caché au fond de son âme, les haillons de son ancien savoir. Mais c’est peine perdue. Il soupire. « Ingres n’a pas connue Homère, » lâche t-il pour ultime excuse. Quelque soit ses arguments ; Cornélius sait qu’il défendra ce tableau bec et ongle. Ce tableau qui l’a mis au pied du mur, pourtant, l’antithèse de Delacroix. Ce n’est pas son combat à lui, voilà tout. « Et peut être qu’au fond ce tableau n’était pas pour lui, » murmure t-il silencieusement. Il en assez de discuter. Il ferme les yeux. « Je ne veux pas reproduire ça. » Une énième explication, toujours la même, Cornélius tâchant vainement de faire comprendre au conteur buté ce qu’il fait de sa vie. C’est comme parler à une brique, juge le peintre. Mais il essai quand même. Encore une fois. « Quel intérêt de reproduire quelque chose qui à déjà été fait, il y a trop longtemps ? Je t’aide : aucune. » L’effort n’est peut être pas vain.


 
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MessageSujet: Re: Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.)   Swag = Stuff We All Get. [Cornelius.) Empty06.10.12 22:07

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« Another day without you with me
Is like a blade that cuts right through me
But I can wait, I can wait forever. »


« Maman ? »

Le petit garçon blond haut comme trois pommes se retourne, et personne n’est derrière lui. Juste la foule, la grosse foule condensée dans cette immense salle remplie de vieux tableaux sans aucun intérêt. Le gamin fait un tour sur lui-même, cherche cette jeune femme si magnifique pour son âge, pour son condition. Il a perdu son idole. Où est-elle ? Son cœur se met à battre plus vite, il s’affole d’un coup. Il est totalement perdu. Il croise les regards intrigués de plusieurs adultes, certains vont en s’approchant vers lui. On lui demande ce qui ne va pas. Il est incapable de répondre. Ces gens qui lui parlent avec un semblant de délicatesse, qui lui parlent comme s’il était un enfant. Il a les larmes aux yeux, et pourtant il grogne, il les repousse. Il les envoie chier avec violence. Homère est grand, Homère peut se débrouiller tout seul pour retrouver la lumière de sa vie de petit enfant.

Il revient sur ses pas rapidement, dodeline sa tête de droite à gauche, cherche, encore et encore. Les pieds des grands l’écrasent, il se cogne plusieurs fois contre leur torse. Homère grogne, il n’aime pas être aussi petit. Certains osent lui sourire et poser leurs mains sales dans ses cheveux pour dire qu’ils s’excusent. Il les repousse, encore. Seule sa mère peut l’approcher ainsi. Il se faufile entre les autres, passe devant les tableaux sans daigner leur accorder un regard. Ils l’oppressent. La peur l’entoure. Il avance, et ne trouve toujours pas sa lumière. Ils n’auraient jamais dû mettre les pieds ici. Le gamin de huit ans avait accepté, juste pour lui faire plaisir, mais il détestait les musées. Il aurait préféré aller prendre une glace au par cet nourrir les canards.

Il s’arrête enfin, essoufflé, apeuré, et son regard ose se tourner vers un des tableaux. Le choc est immense. C’est lui. Son visage se déforme pas la peur, il ouvre sa bouche pour parler mais rien ne sort. Des spasmes entiers traversent son corps. Les larmes coulent, elles ne s’arrêtent pas, et son regard ne se décroche pas. L’homme, assis sur son siège, au-dessus des autres, le fixe et l’accuse. Il voudrait hurler, il voudrait crier que ce n’est pas de sa faute. « Non, il ne voulait pas te mettre seul ! Il voulait montrer que tu mérites d’être respecté ! Il n’a pas fait exprès ! Pardonne-lui ! » Mais Homère n’est pas convaincu par ses propres explications. Il voit ce tableau, et tout ce qu’il voit, c’est la solitude poussée à l’extrême. A quoi ça sert, d’être admiré, si c’est pour être seul ? A quoi ça sert, d’être un artiste, si c’est pour finir aussi pauvre, si vieux, si fatigué, sans n’avoir jamais rien obtenu en retour ? « C’est ce que tu voulais, hein ? » Il murmure, entre ses larmes, pauvre accusé qui défend sa cause devant ce juge qui le surplombe de sa grandeur. Il ne sera jamais comme lui. Lui, il ne peut pas donner sa vie pour une simple cause. Lui, il est égoïste, il n’accepte pas d’être un artiste. Il refuse ce destin, il en veut un autre, plus simple, beaucoup plus simple.

Il secoue la tête de droite à gauche. Il refuse ce lègue. Il ne sera pas Homère une deuxième fois. Il tourne les talons et s’enfuit en courant à travers la foule, sans s’arrêter. Il court, il court, il échappe à ce regard impétueux, il échappe à cette solitude, il échappe à cette vie qu’on lui promet. Il ne regarde pas où il met les pieds, et trébuche, s’écrase soudainement par terre. Cela ne lui fait pas mal à côté de la douleur des souvenirs qui resurgissent. Il relève la tête, éclate de nouveau en sanglots, et croise le regard inquiet de sa mère, debout à côté d’un monsieur qui semble faire dix ans de plus qu’elle. Sa mère, resplendissante. Des longs cheveux ondulés aussi brillants qu’un soleil, des yeux bleus comme un océan, une stature fine et droite, des formes parfaites, parfaitement habillée et maquillée. Sa mère, la personne la plus belle du monde, qui le prend dans ses bras et le porte pour le câliner doucement. Elle adresse quelques mots au monsieur assis, des cheveux noirs et un manteau élimé, le regard de celui qui a trop vécu. Homère lui jette un coup d’œil, blotti contre la poitrine de son soleil, au travers de ses larmes. Et il la voit encore, la solitude. Il y est condamné. Depuis ce jour, il le sait.

___________

« Un artiste, hein ? »

Homère est songeur, les yeux divaguant sur le coin de mur présent entre les deux tableaux. Cela lui rappelle des souvenirs, cette notion. Il n’a jamais vraiment disserté dessus, mais au fond, qu’est-ce qu’un artiste ? En a-t-il été réellement un, comme Cornélius semble lui rabâcher avec forme. Un mince sourire s’étire sur ses lèvres pâles, il ne répond pas. Il n’est pas même sur d’entendre tout ce que le peintre dit. Maintenant, il sait ce que veut Cornélius. Il veut Homère, le premier, celui qui est représenté dans le tableau d’Ingres. Il n’a jamais voulu que lui, a espéré que la réincarnation puisse devenir cet homme, et se trouve déçu, dépité qu’il ne le soit pas. « C’est ça hein ? J’ai peur de savoir. » Il n’ose pas lui demander, alors il préfère considérer ce qu’il pense comme vrai. Il ne sera jamais que l’ombre d’Homère. Sa mère était au fond la seule personne à le considérer comme un être à part entière. Elle lui manque, terriblement.

« Pour moi, un artiste c’est surtout quelqu’un qui perd son temps pour quelque chose qui n’a pas de sens. » C’est faux. Dis-lui Homère, dis-lui bon sang que ce n’est pas ce que tu veux dire. Tu laisses le léger silence s’installer, et ton cœur pèse si lourd, à cet instant. « Enfin. Je pense que pour être artiste, faut savoir sacrifier des trucs. C’est un choix. » J’ai fait un choix dans ma première vie, j’en fais un autre dans ma deuxième Cordy. Essaie juste de comprendre, s’il te plait, que si j’étais vraiment Homère, je ne t’adresserai plus jamais la parole. Parce que le premier Homère avait beau estimer les gens, il ne restait pas moins lointain d’eux. Tous des étrangers. « Il ne l’a pas connu, c’est sûr, et il ne pouvait certainement pas penser qu’Homère prendrait un jour ce tableau comme une grave offense, hein ? » Un rire jaune, un sourire triste malgré tout. Ce tableau est horriblement vrai, beaucoup trop vrai pour qu’Homère puisse l’apprécier à sa juste valeur.

« Alors pourquoi tu passes ta vie à penser que tu lui es inférieur ? » Son regard passe sur Cornélius, le fixe intensément. « Pourquoi t’es obligé de te comparer à ce mec ? » Si seulement on pouvait ne pas savoir notre identité. Si seulement cette épée de Damoclès ne régissait pas notre vie, Cordy, on serait bien plus heureux. Tu ne crois pas ?
 
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