« La seule chose valable ici, c'est Noctem. »

Noctem et vous : Je veux voir Noctem ! Il passe son temps à m'éviter. Je suis sûre qu'il le fait exprès. Pourtant je ne lui veux que du bien, c'est lui qui est parano. C'est inutile, puisque de toute façon, c'est moi qui vais mettre fin à ses jours. Qu'il le veuille ou non. Pour le moment, il crois que je suis docile. C'est juste le temps de le regarder, de l'observer sous toutes les coutures, de voir les moindres recoins de son âme, de son corps. Le problème, c'est qu'il est doué pour me filer entre les doigts, et le satané Cyclope n'arrange rien en plus. Ah! Fichu Prince, reste tranquille un peu ! Tu ne fais qu'augmenter mon attrait pour toi !
Votre camp et vous : Tant qu'ils ne viennent pas dans mes pattes, ça se passe bien. Et puis, si je commence à taper dans les jambes des fidèles de Noctem, il ne me regardera plus. Alors je les supporte. Mais s'il y en a un qui s'essaie à me griller ma place, je me ferais un plaisir de les ramener à leur place, au fond d'une fosse, en petits morceaux.
Votre degré d'engagement : Je suis prête à tout pour Noctem. Je ferais tout ce qu'il y a à faire pour qu'il ne soit pas embêter, et qu'il s'amuse autant que possible. Je veux voir Noctem heureux !
Votre plus grande peur : Devenir invisible aux yeux de Noctem évidement. Enfin, même s'il m'ignorait, ça ne changerait rien au fait que je serais celle qui le tuera. Non, s'il disparaissait, ce serait plus problématique.

« C'est pas drôle quand on a pas bio. »

La clocha sonna trois coups, annonçant le début des cours de l'après-midi. Après le repas, sa classe avait cour avec une matière qui, disait-on, fâchait les élèves. Elle ne faisait probablement pas exception. Mais il était difficile de savoir ce qu'elle pensait. Pendant que le professeur rendait les copies d'un de voir qui avait pour thème la prise de conscience de l'homme, elle griffonnait sur son cahier. Pour patienter. Le professeur ajoutait à chaque fois une appréciation orale, visant à encourager l'élève dans ses efforts. Elle, elle n'avait jamais eut le droit à ça.

• Jack. La prochaine fois, suis l'énoncé, s'il te plaît. Je ne peux pas te noter si tu n'en fait qu'à ta tête.

Une main, celle de son professeur, vint se poser sur son cahier, dissimulant les esquisses malsaines de l'adolescente. Cette dernière le regardait avec un grand sourire, comme si la remarque ne la concernait pas. C'était un sourire enfantin, qui ne disparaissait jamais du visage de Jack. Elle était toujours contente, pleine de vie, de bonne humeur et ne se lassait pas de rire et de crier pour faire entendre sa bonne humeur.

• On en a déjà parlé, évoquer ça dans tes copies ne rime à rien.
• J'ai utilisé un exemple concret pourtant, ça ne marche pas alors ? Ce ton enfantin sembla gêner l'enseignant qui s'écarta de l'élève. Elle arborait maintenant un sourire narquois qui avait un je-ne-sais-quoi de dérangeant. Le sourire qu'elle avait lorsqu'en biologie, on avait à disséquer un quelconque animal.

• Nous savons que la disparition de ton père, l'an dernier, a été traumatisante, cependant, t'identifier comme une tueuse est une pathologie grave et dangereuse pour toi.
• Il n'a pas disparu, puisque je l'ai tué, il est mort. Fit-elle sérieusement avec une mine désabusée, comme si elle devinait les réaction aux alentours, qui ne se firent pas attendre :

• Parce que c'est toi qui l'a tué, c'est ça ? Ria la voix d'un camarade, suivit par un second : Comme les deux autres, dans le centre ville. Toute la classe éclata de rire, traitant Jack de menteuse et de mytho. Mais elle n'en démordait pas et continuait à se justifier avec un sérieux déconcertant, car Jack était connue pour être une écervelée dénuée de fonction cérébrale. Excédé, le professeur intima à la classe de se terre, non sans hausser la voix, et posa violemment la copie de Jack sur la table.

• Encore une chose. Le mentionner comme ça dans ta copie, ça pourrait t'attirer des problèmes. Te donner ce genre est ridicule, réfléchi un peu aux conséquences si ta copie était tombée dans de mauvaise main ? Il faisait bien évidemment référence aux gardiens du roi, les hydes. Mais il regretta déjà ses paroles en voyant le grand sourire de son élève, qui semblait avoir repris sa bonne humeur habituelle. Elle se releva, comme prise d'un excès d'énergie et leva les bras au ciel, comme si elle invoquait une puissance supérieur.

• Mais enfin, ce n'est pas un problème, puisque je suis une hyde. Noctem ne m'en voudra pas. En plus, il le sait très bien, ce que je pense. Parce qu'il sait tout sur tout, alors ce que j'ai écrit n'a pas de mystère pour lui ! Ses intonations de petite fille et l'absurdité de ses paroles déclencha à nouveau l'hilarité générale, agaçant au plus au point le professeur.

• Une bonne fois pour toutes, arrête de te donner en spectacle, Jack, tu as passé l'âge de te prendre pour ce que tu n'es pas ! Ton excès de zèle est vain, reste à ta place, celle d'une enfant.
• Oui, monsieur. Répondit-elle, sans le contredire, arborant un rictus moqueur et satisfait. Pendant ce temps, le professeur repris la distribution. Elle le regardait de dos, détaillant chacune des parties de son corps. Mais rien ne semblait l'attirer. C'était difficile de trouver des personnes du même acabit que Noctem. Bah, elle pourra toujours lui couper la langue, à ce professeur qui se sait pas la tenir.

L'idée de priver cet adulte de son outil de travail déclencha un fou rire qui sonnait bizarrement. Mais ce genre de réaction spontanée, la classe était habituée.

Installée sur le toit, Jack regardait Cassandre. Elle semblait très heureuse et tenait dans sa main sa copie.

• Si le cyclope la trouve, il va encore me faire la leçon, lui aussi, il devrait apprendre à ne pas se mêler de ce qui ne le regarde pas.

Elle plia la feuille, lui donna la forme d'un avion en papier avant de le jeter par dessus la balustre.

DM de philosophie :

Tout en regardant l'avion s'éloigner, elle lâcha un long soupir, et quitta le toit toute heureuse.

• Et maintenant que le problème est réglé, allons en Bio. Aujourd'hui, on ouvre un oeil de boeuf.

Et puis, en Bio, il y a Alix. Ce n'est pas aussi bien qu'avec Noctem, mais au moins, Alix se s'échappe pas, elle reste tranquillement assise sur sa chaise, à l'écouter raconter en long et en large la manière de cisailler un coeur de boeuf ou l'estomac d'une grenouille. C'est bien pratique, d'avoir des gens intéressants à qui parler. Au moins, elle donne vraiment envie de lui retirer un de ses jolis yeux, ou les deux. Mais comme elle est pratique, ce serait dommage de la gâcher tout de suite. Et puis elle s'habille tellement bien. Rien à voir avec Jack.

C'est assez drôle. La vie de Jack, elle se résume à regarder les gens en long, en large et en travers, juste pour savoir les lignes de découpages probables de leur corps. Ça a commencé avec les scalpels de Papa. Bon bien sûr, au départ, elle avait juste le droit de bidouiller le chat du voisin ou la perruche de la secrétaire. Mais on a rapidement fait le tour des animaux. Et puis, c'est pas aussi drôle qu'avec les humains. Bon, honnêtement, au départ, elle tuait pas. Parce que Jack, elle adore les animaux. Le problème, il vient des humains. C'est plus fort qu'eux, c'est comme s'ils appelaient au meurtre. Jack elle y est pour rien. C'est de la faute des proies, elles n'avaient qu'à pas être aussi délicieuse.

Même si son père est le première à avoir succombé de la lubie de sa très chère fille, il est probable que Jack ai déjà titillé deux ou trois personnes, juste pour le fun, mais elles n'étaient pas aussi intéressante que son père, Alix ou Noctem (et même l'affreux Cyclope mériterait qu'elle s'y intéresse un peu). Mais mis à part le pater familias, elle n'a pas envie de perdre trop vite ces deux (trois ?) jouets. Ce sera difficile de trouver mieux. Et puis, elle n'a pas encore trouvé l'objet parfait pour les retravailler. Un couteau de cuisine ? C'est trop banal.