Noctem et vous : Vin a vécu sa naissance normale, à Vinci, puis ce qu'on a appelé après la renaissance, et maintenant une résurrection ? Ca fait beaucoup de naissances à son goût, en fait ça aurait été utile qu'il garde le savoir qu'il avait acquis en tant que Léonard de Vinci, parce que c'est utile de vivre plus longtemps. Il n'empêche que Noctem aurait pu l'envoyer à la bonne époque, alala, non, il ne l'aime pas vraiment, mais c'est surtout qu'il s'inquiète de ce qu'il va se passer ensuite. Mona par contre elle, vit très mal le fait d'être enfermée dans le destin de Mona Lisa, et pour ça, Vincente ne l'apprécie guère. Mais d'un autre côté il pourra peut-être redécouvrir les secrets du grand peintre, enfin de lui, il ne sait plus, bref.
Votre camp et vous : Vincente les aide du mieux qu'il peut mais il a les mains légèrement liées, comme Léonard de Vinci on le réclame pour accomplir des tâches bien particulières, et il n'a pas vraiment le choix. Mais c'est un grand ami du peuple et comme le peuple est essentiellement composé de partisans au club "à mort Noctem" ... Vin reste assez discret mais dés que Mona a une crise de "JE HAIS NOCTEM" et bien il se met à monter des projets improbables contre Noctem.
Votre degré d'engagement : Si certains clament haut et fort qu'ils sont contre Noctem, et bien Vin lui, reste plutôt dans l'ombre, il est ce genre de type à qui on va demander une information ou qui vous fournit de nouveaux plans dans les jeux vidéos, une sorte de perso à part mais qui ne vous trahira pas.
Votre plus grande peur : Ne jamais réussir à comprendre ce qu'a été la Joconde, et il a aussi très peur que Noctem les empaille tous et les mette dans son salon pour décorer.

(c'est peut-être un peu long désolée D: désolée parce que je sais que ça peut être très chiant les fiches longues)




On demandait souvent au petit de la famille Lisandro ce qu'il voulait faire quand il serait grand. Parce qu'il ne faisait aucun doute que ce petit était un génie, pas qu'il soit extrêmement mature mais il apprenait à une vitesse fulgurante, s'intéressant à tout ce qu'on lui présentait. Seras-tu peintre ? Seras-tu un grand inventeur ? Seras-tu mathématicien ? Seras-tu sculpteur ? Seras-tu médecin? écriras-tu des grands livres ? Le petit blond les regardait avec de grands yeux, souriant, répétant inlassablement encore et toujours la même chose « plus tard je serai un oiseau ».


La moindre chose qu'on puisse affirmer c'est que Vincente vécu entouré de femmes. Il ne connut pas son père, et sa mère ne voulut jamais lui dire qui il était. Vincente en conclut donc qu'il n'avait pas de père et qu'il n'y avait pas à discuter là dessus. Mais Maman se maria quelques années après la naissance de son petit garçon avec un homme riche, peu présent et peu affectueux mais riche, et elle lui donna trois filles. L'arbre généalogique de la famille Lisandro comportait de multiples branches, ce qui fait que Vin ne compta plus les réunions entre cousins, parents, parents éloignés et encore cousins, il s'y perdait mais souriait poliment à chaque nouveau visage. Ce qu'il savait c'est que tous s'accordaient à dire que le petit Vincente Lisandro était un génie.

Son nouveau « père » qui n'était que peu présent n'était pas un homme spécialement gentil, mais surtout il avait finit par considérer qu'il avait tous les droits sur le petit Vin. Ainsi il fut rapidement décidé que le blondinet reprendrait les rennes de l'entreprise qui durait depuis des générations. Elle consistait en la fabrique de nouveaux appareils divers, en bref ils étaient des inventeurs. Et Francisco était le patron de cette grande entreprise. Francisco et sa mère étaient d'accord, Vincente devait faire des études poussées pour être un jour un grand scientifique, et pour ça il fallait l'envoyer dans les meilleures écoles. Ainsi Vincente fut expédié chez sa grand-mère, mère de sa mère, il ne l'avait pas souvent vue, c'était une ermite qui se terrait dans son château et qui n'en sortait que pour aller vérifier que ses plantes se portaient bien, mais quand on lui demanda d'accueillir son petit fils elle accepta sans broncher. La grande Mama se nommait Dolorès Lisandro, et elle habitait dans un quartier chic, près de grandes écoles, elle était une femme aigre, sévère et caractérielle et ne lui ferait pas de cadeaux. Ça lui fera du bien avaient dit ses « parents ». Ainsi commença sa nouvelle vie. Seulement, elle ne se passa pas comme l'avait prévue l'autorité parentale.

▬ Grand frère Vin, tu vas partir alors ?
▬ Oui Floriana.
▬ Grand frère Vin tu vas revenir nous voir ?
▬ Evidemment Luisa !
▬ Grand frère tu vas où ?
▬ Chez la grande Mama, Nina.
▬ Grand frère, tu veux bien me dessiner ?
▬ D'accord, tiens, pose, mets toi comme ça oui, et tu bouges plus hein. Ah, si tu pouvais me faire un sourire ? Souris !
▬ Mais je souris !




Vincente était rentré au collège international et semblait s'y faire, ça ne le dérangeait pas d'apprendre, même s'il préférait se plonger dans l'étude de la nature, dessiner, dessiner tout le temps. C'était sa vie, sa passion, depuis toujours. Francisco n'aimait pas ça. Et sa mère non plus. Il fallait lui faire sortir de la tête l'idée de devenir un artiste, ce n'était pas pour leur famille. Vincente s'était habitué à dessiner en cachette, et un jour sa grande mama le surpris. Elle découvrit des montagnes de feuilles de dessins, et se tut sur le coup.

▬ Grandioso ! Meraviglioso !

Ce que personne ne savait, c'est que cette femme qui vivait reculée s'était prise d'affection pour la peinture il y a quelques années, et elle vit en son petit fils le nouveau Léonardo Da Vinci. Vincente en fut heureux parce que la grande mama l’encouragea fortement à continuer dans cette voie, elle falsifia même des papiers pour dire que Vincente était toujours à l'école, mais à côté elle l'inscrivit dans un atelier renommé auprès de grands artistes. Tout le monde dans l'atelier disait que le petit Vin deviendrait un grand peintre, et ils étaient subjugués par son talent, il apprenait vite et comprenait énormément de choses, ce petit qui ressemblait à une fille, avec ses cheveux longs et ses froufrous (oui, la grande mama s'amusait à le travestir). Il était sensible et gentil, et travailleur, et ainsi continua sa vie pendant plusieurs années. Il y avait juste le fait que jusqu'à l'adolescence Vin était la cible de brimades, car quand tu as du talent, ne t'attends pas à ce que les autres t'aiment. Ainsi était fait l'être humain, c'était triste mais ce qui était surtout triste c'était ces dessins qui brûlèrent devant lui.


L'adolescence, tellement décrite de toutes les façons possibles, la découverte d'un nouveau monde, la dégénérescence vers l'âge adulte, mais aussi un moment entre l'innocence et la découverte des plaisirs humains par excellence. Ah, l'adolescence.

Et bien Vincente profita de son adolescence pour se cultiver encore plus, il commençait à comprendre plusieurs choses mais gardait son éternelle candeur, en fait il restait un gamin alors que son corps grandissait, qu'il changeait et se modifiait, ça faisait peur, mais c'était normal, alors ce qui est normal ne doit pas faire peur. Dolorès le tapota sur la joue, elle était fière de son petit fils qui devenait une belle jeune femme – euh, un beau jeune homme, elle se rattrapa et ria. Vin sourit à son tour.

▬ Quand est-ce que tou vas me ramener un beau ragazzo à la maison ?
▬ Mama, tu es folle, je suis un homme.
▬ Pourquoi tou té laisse pousser les cheveux dans ce cas ? On attire pas les filles comme ça ! Ah mais tou as raison mon garçon, une personnalité se doit d'avoir son style à elle.
▬ Je ne suis pas encore célèbre Mama. - sourire -
▬ Un jour tou le seras mon garçon, et tou peindras le chef d’œuvre le plous connu du monde.

Vin avait retenu ses paroles, et elle le hantèrent encore, quinze ans après.

▬ En attendant débarrasse et laisse toi pousser la barbe.
Ça aussi ça le hanta.

La grande mama avait un don pour s'imaginer des choses saugrenues mais dans le fond elle n'avait pas tout à fait tort. Il était évident que son petit fils avait un goût prononcé pour les hommes. Que voulez vous, ce n'est pas ma faute, Léonard de Vinci était gay avant que ça soit cool. Mais tout ça lui paraissait naturel, il ne se prenait pas la tête et les hommes appréciaient son joli minois et ses cheveux blonds ondulés. En fait ce n'est pas qu'il était homosexuel, c'était qu'il était n'importequoisexuel, avec un goût corsé pour les corps des garçons en bas âge ou les muscles virils oui oui, le corps humain était quelque chose de magnifique et c'est ce qu'il dessina le plus, avec ce qu'il se trouve dans la nature. Il devenait une sorte de dandy en fréquentant des salons, et présentait ses tableaux et ses études. Ça lui importait ce qu'on pouvait penser de lui, en fait Vincente est un type qui prend le moindre détail et qui s'imagine des histoires de toutes les couleurs, ça aide l'imagination, pour peindre, il commençait à être reconnu et on lui l'appréciait.

Malheureusement la renommée artistique du petit Lisandro commençait à être telle qu'elle arriva aux oreilles de ses parents.

▬ Comment, tu as abandonné l'école ? Tu es dingue ! Qu'est ce qu'on va faire de toi maintenant !!! Tu ne seras pas peintre, la peinture c'est dépassé, maintenant les gens ont besoin de choses utiles, ils ne vont plus dans les musées pour admirer des fossiles inutiles ! Tu fais le métier le plus inutile du monde Vincente !

Vincente déglutit, fronçant un sourcil, le cœur compressé dans sa poitrine. Était-ce cela son destin ? Pourtant il avait l'impression d'être fait pour ça, il aimait énormément de choses, et il aimait étudier l'art de créer des inventions, ainsi que plein d'autres matières, il aimait tout, mais la peinture l'appelait, comme un aimant. Il ne pouvait pas s'en défaire et il ne savait pas pourquoi.

▬ Je serais peintre, vous ne pouvez rien y faire...
▬ Où tu crois aller comme ça ! Les peintres c'est le passé ! On ne peut pas devenir un grand artiste de nos jours ! Ou alors tu seras reconnu et riche à titre posthume, c'est ça que tu veux ?
▬ Oui... je peindrai le plus grand tableau du monde, je ferais rêver les gens, je leur bâtirai des édifices et ils ne pourront jamais m'oublier, tout le monde se souviendra de Vincente Lisandro, et vous, vous serez connus pour avoir été les parents de Vincente Lisandro.
▬ PETIT MERDEUX. DEGAGE DE CHEZ MOI, ON NE VEUT PLUS TE VOIR.


C'est ainsi que Vincente fut renié de sa famille, seule Dolorès le défendit, mais comme elle était le mouton noir des Lisandro et bien, il n'en fut qu'encore plus renié. Heureusement il avait l'argent de sa grand mère, et cela lui permit d'acheter un appartement assez confortable pour en faire son atelier. Comme il était doué en architecture et en inventions de nouvelles machines il trouva facilement du travail, mais ses parents avaient raison, on ne fait pas fortune dans la peinture de nos jours. C'est un travail dépassé, oublié, dédaigné. Vincente était quelqu'un d'optimiste et bon vivant, et il comprenait évidemment cette théorie, mais ça lui faisait vraiment mal. Il avait l'impression d'être né à la mauvaise époque. Pourtant il continuait de discuter avec les artistes et était très reconnu dans le milieu, sociable, il avait beaucoup de connaissances et tous l'aimaient, l'admiraient. Même s'il était en quelque sorte un peintre maudit maintenant.



Il y avait une exposition d'art ce jour là. Une grande réunion de personnalités, les jeunes en profitaient pour venir se faire des relations, les vieux essayaient de trouver des apprentis, les investisseurs cherchaient des artistes, les artistes cherchaient de l'argent, et ils discutaient. Vin avait toujours eu du succès auprès des femmes, car c'était un original, un excentrique de nature, et qu'en plus d'avoir une sorte de candeur dans ses paroles c'était un charmeur. Il impressionnait par ses histoires toutes plus fantaisistes les unes que les autres, son génie et son talent en peinture. On lui reprochait sans doute d'être trop insouciant et de ne jamais respecter les règles, ou d'en faire trop, ou de jouer aux crétins, ou de partir dans ses délires. Ou d'être trop sûr de lui, ça a tendance à énerver, quelqu'un qui se la pète autant. Mais il était intéressant, masculin, même s'il n'était pas forcément le stéréotype du beau brun ténébreux au corps parfait. C'est là, au milieu de ces femmes bourgeoises qu'il la vit, la petite brune bronzée.

▬ Vincente mon ami ! Je viens te présenter Mona Gherardini, tu sais, je t'en avais parlé, c'est mon élève la plus assidue, et j'ai pensé que tu pourrais la trouver intéressante.
▬ Mario, comme c'est gentil de m'envoyer un tel cadeau, alors, mademoiselle Gherardini, vous êtes étudiante avec cette fripouille, ce n'est pas trop dur ? Il ne vous a pas fait de propositions indécentes j'espère ?
▬ Oh tais toi Vincente, je ne m'appelle Don Juan moi.
▬ En effet, si tu étais une personnalité tu serais plutôt du genre Sganarelle.
▬ Et toi tu serais un artiste d'Art Contemporain !!
▬ Oh ça c'est méchant. Mademoiselle, regardez à quel point il méchant avec moi !
▬ En effet, vous seriez plutôt du genre Paul Gauguin.

Elle sourit.

Ce que regardent les gens en premier ce sont les yeux n'est ce pas ? C'est ce qu'ils disent tous. Ce que regardait Vin en premier c'était la bouche, la bouche parce que c'est de là que sortent les mots, ce que les gens disent c'est le plus important, ce que les gens expriment, c'est d'abord ça, on parle, on fait connaissance, et ensuite naissent sur ces lèvres un sourire, le sourire c'est la chose la plus belle chose que puisse faire l'homme, et c'est encore sur les lèvres qu'il s'exprime. Son sourire à elle était la première chose que tu as vu, et la dernière chose que le monde verra. Pourquoi était-il si étrange, Vin en était charmé, subjugué sans comprendre pourquoi. Et enfin la dernière chose importante avec la bouche ce sont les baisers, sa petite bouche qui se colle à la sienne, sa petite bouche qui sourit entre les caresses, il ne sait pas pourquoi mais il est amoureux de ces lèvres rouges, il les désire plus que tout ces lèvres, les lèvres de Mona.

Elle est brune, a la peau mate, elle a 12 ans de moins que lui, mais Vincente s'en moque après tout, il a toujours fait ce qu'il veut et s'est toujours arrangé pour avoir ce qu'il voulait dans la mesure du possible. Il veut dépasser les limites de l'art, alors avoir une étudiante dans son lit ce n'est rien. Si seulement elle n'était qu'une simple étudiante, cette impression qu'elle est celle qu'il a toujours attendu sans savoir pourquoi. Vin l'amène chez lui, il lui montre son atelier, sa collection de livres d'Art, de tableaux, elle observe, elle est gaie, pleine de vie, le blond s'approche et passe sa main dans ses cheveux noirs. Elle s'enfuit et sourit. Arrête de jouer comme ça Mona, tu sais toi aussi que personne ne peut résister à ton sourire et surtout pas Vin. Elle a 18 ans à ce moment là, quand une énième fois elle est retournée chez toi, en gentleman Vin la raccompagne au métro au moins, l’ascenseur est rapide, trop rapide. Elle lui parle d'un voyage qu'elle compte faire avec ses parents, alors le blond penche la tête et l'embrasse. L'ascenseur arrive en bas, elle s'accroche à ses ses épaules masculines, et il appuie sur le bouton pour retourner à son étage.

Elle dort dans son lit, un coude posé Vincente l'observe, jouant avec ses cheveux, embrassant son nez, elle se réveille, elle le regarde avec ses grands yeux bruns, et sourit. Il la prend dans ses bras et lui fait une nouvelle fois l'amour, comme si il n'y avait qu'elle au monde, comme s'il n'était rien sans elle. Sa muse, son aimée, sa petite Mona, sa petite italienne adorée.





Ca fait des semaines que Vincente ne l'avait pas vue, et il était pendu comme un idiot à son téléphone, il frappe à sa porte, se demandant s'il n'a pas fait quelque chose de mal, elle ne veut pas le voir. Le blond escalade la fenêtre et rentre par effraction dans sa chambre, elle pleure, sa bouche est déformée et a perdu son sourire, elle ne veut pas le voir, elle hurle. Calme toi Mona, qu'est ce que tu as ? Elle l'insulte, il la maintient fermement, elle tente de le frapper, il la retient encore plus fort et la plaque contre le sol, tu vas me dire ce que tu as maintenant.



Vincente regarde le ciel d'un œil morne, lui il n'avait rien vu venir. Mona lui a hurlé tout ce qu'elle avait compris à propos d'eux, à propos de Cassandre, ça le dépite. Son sourire. Son sourire n'était que le souvenir de quelques coups de pinceaux, ainsi donc il est Léonard de Vinci. Ça a quelque chose de réconfortant, mais il n'empêche que c'est une idée insupportable. Pourquoi était-il là si il était Léonard de Vinci ? Ce fourbe de Noctem avait des penchants de collectionneur psycho-sadique. Pourquoi l'avait-on mit dans cette boîte, à cette époque. Ça ne le dérangeait pas de suivre son destin, car Léonard de Vinci avait eu un destin fabuleux, mais ce qui le dérangeait c'est qu'il ne pourrait peut-être pas le suivre, il n'était rien, il n'était qu'un reflet, il ne pourrait jamais se dépasser lui même. C'est horrible, la renaissance il avait déjà vécu, c'est bon à la fin. Il n'a pas envie d'être là, il ne peut pas comprendre Léonard de Vinci et ses secrets, le Da Vinci code hein ? Mais quel est son destin ? Il ne sait rien, on ne sait rien de ce type, tout est si mystérieux, et on sait encore moins de choses de Mona Lisa. Il lit même qu'elle aurait pu être une prostituée. Vin jette le bouquin contre le mur rageusement et s'effondre dans un fauteuil. Ainsi donc tous ses talents n'étaient dû qu'au fait qu'il avait été Léonard de Vinci, il ne sait plus quoi en penser. Mona ne veut plus le voir, il la poursuit, on dirait une chanson d'Indochine, alors il repart et déprime, elle revient, il la dédaigne, elle l'embrasse et il la prend entre ses draps blancs, on dirait une chanson de Gainsbourg.

▬ Mona.
▬ ...
▬ Mona, je sais que tu es là.
▬ ...
▬ Mona ce n'est pas en restant enfermée dans les toilettes de ton école que ça s'arrangera.
▬ Laisse moi.
▬ Ouvre moi, Mona !
▬ ça suffit maintenant !! Tu as faillit te faire renverser par un bus pour me poursuivre, tu t'es caché dans une poubelle pour m'espionner, et tu as fini par te déguiser en femme pour mieux m'approcher !! Alors que y'a deux semaines tu voulais plus jamais entendre parler de moi !!
▬ La poubelle était propre.
▬ Super.
▬ Je suis sûr que ça t'a fait sourire, Mona, j'ai besoin de ton sourire, s'il te plait !! Si tu n'ouvres pas je devrais employer la force !
▬ LAISSE MOI JE TE HAIS, TU NE REVERRAS JAMAIS MON SOURIRE. ET TU NE REVERRAS JAMAIS MON VISAGE, ET MON CORPS, ET MÊME MES PIEDS.
▬ J'ai besoin de tes pieds.
▬ C'est la déclaration la plus stupide que j'ai jamais entendue.
▬ J'en ai besoin pour revoir ton sourire.




Mona pense qu'il ne la garde auprès de lui seulement pour la peindre, seulement parce que c'est leur destin. Qu'il n'y a pas d'amour de sa part, qu'il n'y a rien. Qu'elle est là pour être sa muse et le rendre célèbre à jamais, qu'elle n'est là que pour être un corps. Ça doit être terrible de savoir qu'on a un destin mais qu'on ne sait pas quel est-il, n'est ce pas Mona ?

Ce n'est pas drôle quand on connait son destin, sa fin, mais Mona, tu ne sais rien de comment tout cela va se terminer. Tu es la figure la plus mystérieuse en emblématique de la planète, tout le monde a vu un jour ton visage, et c'est toi Vin qui veut leur montrer à tous, ce sourire. Ce sourire qu'ils ne comprendront jamais, et que seule, elle, sait pourquoi elle sourit comme ça.

Pourquoi tu crois que Léonard de Vinci a peint la Joconde ? Il ne cherchait pas à en faire le tableau le plus connu du monde, il la peignait car il voulait immortaliser les traits de cette personne en particulier. Oh, Léonard de Vinci aurait bien pu peindre un passage de la bible, encore une fois, ou esquisser des dieux olympiens aux traits purs, ou le portrait d'un roi italien puissant, pourquoi a t-il peint Mona Lisa ?

Vincente le découvrira un jour. Et il gardera ce secret pour lui, il gardera tous ces secrets pour lui. Il emportera dans sa tombe les secrets de la cène, de sa vie, son œuvre, il gardera les secrets des lèvres de Mona Lisa.

Il ne connaissait pas son destin, il ne savait pas quel était le but de tout ça, Léonard de Vinci mourra comme tous les hommes, il mourra à 67 ans, il n'aura ni femme ni enfants, il n'aura que fait léguer son immense héritage au monde. Vincente ne savait pas au final ce qui l'attendait, il ne savait pas ce qu'il deviendrait, mais la seule chose dont il était sûr après toutes ces années c'est qu'il ne deviendra jamais un oiseau.

▬ Pourquoi tu souris Mona ?