Forum en hiatus le temps qu'on se reprenne les couilles en main trololo
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 « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre

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Liam H. Pyre
Liam H. Pyre
« we didn't start the fire »
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Date d'inscription : 14/04/2012

Personnage Incarné : Le Horla
Préface de Cromwell : « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  P7idF

« Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  Empty
MessageSujet: « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre    « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  Empty24.04.12 16:27

Un début dans la vie

Dites-vous bien que la littérature est un des plus tristes chemins qui mènent à tout.
▬ Breton
« Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  20026795 « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  16475077
« Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  9841167 « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  27991627
Personnage Incarné : Le Horla ▬ de l'oeuvre du même nom ;; Guy de Maupassant

Nom, prénoms : Pyre, Liam Horla ;; même s'il restera Liam pour vous, sans nom et surtout sans deuxième prénom : il ne faudrait pas se trahir sans avoir commencé le jeu.
Surnom : Liam n'est-il pas assez court à votre goût ? Et sinon, à votre bon plaisir.
Âge : 26 ans, du moins à ce qu'il dit.
Métier : lui, travailler ? Il se contentera de gentiment dépouiller sa victime. Les fous ou les morts n'ont pas besoin d'argent, à ce qu'il paraît.
Camp : pour Noctem, mais ne vous attendez pas à le voir le crier sur les toits.


Le Temps retrouvé

La vie est un voyageur qui laisse traîner son manteau derrière lui, pour effacer ses traces.
▬ Aragon


    [ ] Ça ressemblait à un rêve.


Cette façon de marcher, de tanguer au-dessus des lattes du plancher, d'entendre les bruits sourds et d'ignorer les aigus, de voir, de vivre tout au ralenti. Peut-être que c'était vraiment un rêve, peut-être que c'était un cauchemar, ou alors rien de tout ça. C'est flou, ça t'enveloppe, tu te dis que, merde, t'es vraiment mal. Ouais, c'est ça, t'as mal. Tu ne sais pas dire vraiment où, mais si jamais on te demande, tu dira "au coeur". Tu fixes avec ton air abattu la feuille, sur la table devant toi, et tu remercie la chaise d'être sous tes fesses. Tu lis encore et encore le titre sur cette satanée feuille, comme si tu n'arrivais pas à la déchiffrer, comme si tu refusais de l'accepter. Pourtant, c'est toi qui l'a demandée, Alix. Toi, toi, toi. C'est de ta faute, si tu es dans cet état. Regardes-toi, toi, tes cheveux gras, tes mains tremblantes, ton regard vide et tes dents qui claquent, ta peau pâle, tes épaules faîtes d'os, tes joues creusées et ton sourire. Il fait peur, tu sais, parce que marié à tes larmes, il te donne une image démoniaque. Dis, Alix, est-ce que tu regrette ? Non. Oui. Tu sais même pas. Qu'est-ce que t'es pathétique, remplie de sentiments dégoulinant, d'idées toutes plus bizarres les unes que les autres. Tu pensais que t'éloigner de lui l'attirerait, mais tu n'as pas compris que ça fait longtemps qu'il ne te veut plus ?
Ah, Alix. Tu continue de fixer cette feuille, peut-être pour la faire disparaître, peut-être pour arriver à comprendre, peut-être un peu des deux. T'as jamais été très réactive, mais là, Alix, tu es complètement larguée. Tu sais que, cette nuit, tu ne pourra pas dormir, tu sais que ce titre te hantera, tu sais, ouais. Alors tu ne bouge pas. Quitte à ne pas aller chez Morphée, autant fixer la réalité, mmh ? T'es bête, Alix. Ça ne sert à rien. Mais qu'est-ce que tu en as à faire ? Tes bras, droits et tombant au sol, ne veulent pas bouger. Ton dos, affalé contre la chaise, te fait mal. Ta tête, lourde, bourdonnante et pourtant si vide, t'aimerai bien te l'arracher. Tu sais que ce serai trop facile, trop beau, alors tu t'abandonne aux larmes. Tu sais pas ce que tu vas faire, mais c'est sûr que lui, il t'ignorera sans aucun scrupules. Et puis tu sera seule, Alix. Seule, seule, seule.
Tu veux même pas te lever pour aller chercher du réconfort dans de l'alcool. T'es trop anéantie, ton petit monde utopique c'est effondré, déjà. Ça ne pouvait pas non plus durer éternellement. T'es vide, Alix. Tu sers à rien. Tu t'étouffe dans tes minables sanglots, et puis t'essaie tant bien que mal d'essuyer tes larmes. Tu bouges, c'est presque un miracle, mais tu ne te rends pas bien compte. Il y a comme un courant d'air, et tu prends cette feuille en main. Peu importe si l'eau tâche le titre, tu veux juste l'effacer, après tout. Mais, tenace, les trois mots restent. Tout s'embrouille, le flou refait surface de plus belle, et tu oublies, tu oublies tout, sauf ce papier et ces lettres noires qui se mélangent. C'est ça, l'important. Pour le reste ... ça n'a qu'à crever. Non, tu ne sens pas ces mains qui te relèvent la tête, tu ne fais pas attention à cette voix qui murmure à ton oreille, tu pense que c'est ton imagination qui te joue des tours. Tu aimerai tellement qu'il soit là, tellement qu'il ne te quitte pas que tu le sens contre toi. Tu te laisse faire, marionnette, et sans prendre garde, tu t'endors dans ton lit. La procédure de divorce n'hante plus ton esprit.


    [ ] Ce matin, tu n'y croyais pas.

C'était impossible. Trop beau à ton goût. Trop rapide, trop utopique, trop idéaliste et toi, t'es trop conne, Alix. T'as vu, quand tu t'es levée, que finalement, t'as dormi. Il y avait les rideaux grand ouverts, le soleil qui brillait, ton petit déjeuner prêt sur la table. Tu as cru qu'il était revenu, qu'il avait déchiré le papier, mais tu le vois, qui trône au centre du carré de bois. Pas un mot, pas un signe d'une présence -pourtant, n'y avait-il pas quelqu'un, hier soir ? Tu ne sais pas. Pour changer. Tu te dis que t'as rêvé, que ce n'est pas possible, que tu as fait tout ça sans même t'en rendre compte. Et tu t'effondre, par terre, tu te casses peut-être deux trois os, mais surtout, tu t'enfonces à nouveau dans ton mutisme. Tu fixes le carrelage blanc de ta cuisine, d'un coup, tu le trouve intéressant, quitte à ignorer tout le reste ; et voilà que tu entends des pas qui viennent vers toi. Tu ne réagis pas, tu t'es fait assez d'illusions, assez de faux espoirs, assez de déceptions. « Tu deviens folle, Alix. » Pire, peut-être, tu préfère vivre dans ton souvenir que dans le présent. Ça ne te ressemble pas, Alix, alors arrêtes, tu veux ? Tu ne veux pas, non, alors tu pense toujours imaginer ces mains qui t'enlacent, qui passent dans tes cheveux, qui fait venir l'ébauche d'un sourire sur tes lèvres sèches. Mécaniquement, tu t'y accroches, sans même faire attention, tu as déjà ta tête au creux d'un cou, tu respire déjà cette odeur étrangement connue. Tu ne pense plus à te dire que c'est impossible, parce que tout ce que tu veux, c'est du réconfort. Qu'est-ce que t'es conne, Alix. Mais qu'est-ce que t'en as à foutre ?
Et, quand même, tu lèves les yeux au bout de quelques instants. Tu veux savoir si c'est bien lui, même si tu sais que tu ne sera que déçue. Comment pourrait-il être revenu ? T'es juste au fond du trou, Alix, dans le coin le plus sombre et le plus déserté d'espoir. Ce cou, ces mains, c'est un peu comme si on te lançait une corde pour t'aider à t'en sortir, et alors son identité n'a plus vraiment d'importance, d'un coup. Tu veux juste qu'il soit là. Pour toi. Et personne d'autre. Tu détailles d'un coup d'oeil son visage ovale, sa peau blanche, mais ce n'est pas là-dedans que tu te perds. C'est avec ses longs cheveux gris que tu joues, dans ses yeux que tu voyages. Gris. Bleu. Gris-bleu ou peut-être bleu-gris. Tu ne sais pas ; et tu te questionnes dessus. Il y a de la douceur, dans son regard, et pourtant, au fond, tu vois la dureté, l'impassibilité du métal. Tu sens qu'il fait attention, tout en restant étranger. Tu comprends qu'il est là pour toi, ou peut-être finalement pas. Ça a duré pas plus de quelques secondes, mais le sourire qui éclaire son visage balaye déjà toutes tes pensées. Il fait attention à toi. Il est là pour toi. Et puis c'est tout. Sans un mot, sans un bruit, tu te plonge dans ses bras et lui te sers contre son torse. Tu sens son souffle chaud sur le haut de ton crâne, tu visualise ses mains dans ton dos. Ce que tu ne vois pas, par contre, c'est l'étrange sourire qui se dessine sur son visage.
Et puis tu te retires un peu. Histoire de le voir, d'imprimer son visage dans ta tête et de te souvenir de quoi il t'a tiré. Tu ne te demande pas comment, pourquoi et quand est-ce qu'il est rentré chez toi, tu veux juste qu'il reste. Ouvrant ta bouche, tu veux parler, dire quelque chose, n'importe quoi, même si ça ne signifie rien, même si le silence est très bien comme ça, mais son doigt, posé légèrement sur tes lèvres, t'arrête immédiatement. Il rit, un peu, pas assez pour troubler la tranquillité, avant de te chuchoter son prénom à l'oreille.




C'est la seule chose que tu as à la bouche. Liam Liam Liam. Partout, Liam. Tu en parles à tes voisins, à tes collèges, à ta famille, partout autour de toi. Partout. Liam. C'est devenu une obsession, rien ne t'intéresse tant qu'on ne parle pas de lui, et sur ce sujet, tu es incollable. Tu penses savoir tout de lui, tu l'affiches mêmes ; tu es fière. Fière d'avoir quelqu'un d'aussi parfait que lui, d'aussi gentil, attentionné, présent, fidèle ; amoureux. Tout le monde dit être heureux pour toi, content que tu ai trouvé quelqu'un, enchanté que tu te relève si facilement de l'épreuve à laquelle tu étais confrontée. Oh, tu as déjà oublié ton ex-mari, puisqu'il n'y a que Liam qui a de la place dans tes pensées, puisqu'à présent, il n'y a plus que lui qui compte. Ah, ce qu'il est parfait, Liam. C'est celui qui se réveille trente minutes avant toi, qui se lève en silence pour préparer le petit déjeuner et qui te sors de tes rêves avec un baiser. C'est celui qui a toujours du temps pour toi, même pendant ces journées, alors que tu penses qu'il est au travail - mais il se libère toujours, si c'est pour toi. C'est celui qui n'est jamais en retard à vos rendez-vous, celui qui t'attends avec un bouquet de roses roses -puisque c'est celui qui retient ta couleur préférée- et qui te murmure à l'oreille que ce soir, tu es magnifique, même si tu n'es ni coiffée ni habillée convenablement. C'est celui qui sourit au lieu d'être en colère, celui qui fait semblant d'être vexé juste au bon moment pour te faire rire, celui dont tu n'as pas honte de dévisager, celui que tu aimes bien plus que tu pensais en être capable. Bien plus que ce putain d'ex-mari.
Liam. Ton entourage veut le voir, mais toi, tu ne veux pas leur montrer. Il est à toi. Rien qu'à toi. Tu as peur que, si jamais il voyait ta cousine, il en tombe directement amoureux. Tu crains qu'il regarde un autre visage, un autre corps, alors que tu as la tête tournée. Tu t'effraie à chaque fois qu'il te fait un compliment, parce que tu as peur que ce ne soit adressé à quelqu'un d'autre. Tu essaie d'ignorer les personnes qui te disent vouloir rencontrer « l'homme idéal », parce que tu crève d'envie de leur arracher les yeux. Il est à toi. Juste à toi.
Et personne ne l'a jamais vu, à par toi. Certains disent que tu es folle, folle puisque ton ex a divorcé de toi. Certains racontent que, pour te réconforter, tu t'imagines ce Liam. D'autres te croient, avec réserve. Et puis d'autres te disent de faire attention, parce que quelqu'un comme ça, ce n'est pas normal. Mais tu ne les écoutes pas, Alix, toi qui étais si attentive autrefois. La vanité t'étouffe : ils sont juste tous trop jaloux de toi. Ah, oui, parce que toi, toi, tu es assez bien pour avoir Liam. Pas eux. Et il est à toi. Toi.
Mais qui es-tu, déjà ?


    [ ] ▬ Viens.


Il t'a appelée, alors tu accoures. Tu le vois, il est là, devant toi. Le soleil, derrière lui, t'éblouit, mais dans ta tête, c'est lui qui illumine ta journée. Tu n'arrives pas bien à voir son visage, mais tu suppose qu'il sourit. Pourquoi ne le ferait-il pas ? Tout est parfait, parfait, parfait. Et puis tu es là. Tu suffit à son bonheur, il te l'a déjà dit. Alors toi, tu étire tes lèvres, tu viens à ses côtés, tu passes tes bras autour de lui et tu attends qu'il te serre, qu'il te protège. Son parfum t'enveloppe, c'est celui que tu lui as offert. Ses cheveux sont toujours aussi longs, toujours aussi doux, et tu te rappelle quand tu les as peigné pour la dernière fois. Mais Liam, Liam, il ne bouge pas. Il ne te prend pas dans ses bras, il ne respire pas tes cheveux, il n'embrasse pas ton front. Il reste, là, debout, et toi, toi, tu commences à paniquer. Si Liam ne va pas bien, toi, tu n'es plus rien.
    ▬ Tu .. Tu es malade ?
C'est tout ce que tu trouves comme explications. Pourquoi, sinon, te refuserait-il ? C'est pour te protéger des bactéries. Te protéger. Il ne te vient pas à l'idée qu'il en a assez. Qu'il se lasse. Et toi, toi, tu pars courir chercher la pharmacie de ton appartement. Dedans, oh, il y a plein de choses. Dangereuses. Toxiques, parfois. Ça date de l'époque où tu étais en dépression. A cause de ton ex. Mais maintenant, il y a Liam, alors tu as oublié. Ça n'a plus d'importance, aujourd'hui. Tu reviens, mais il est toujours inanimé. Ses yeux regardent le sol, mais tu relève son menton ; tu veux qu'il te voit toi, qu'il te dise que tu es belle, qu'il enfle ton ego. Tu ne t'es pas rendue compte à quel point tu es devenue exécrable. Tu ne vois pas ton orgueil, la supériorité que tu exprime à chacun de tes gestes. Liam t'a changé. Mais tu es aussi devenue trop aveugle pour le voir.
    ▬ Ah, un-- un verre, peut-être. Et .. Et de l'eau. Pour avaler.
Tu bégaie, c'est pitoyable. Tu es perdue, et lui ne dit rien. Tu ne te le dit pas clairement, mais tu sais que Liam, c'est ta Grande Ourse, ta carte, ton point de repère. Tu sais que, sans lui, tu n'es plus rien. Alors tu as peur, tu tremble en allant chercher un verre, tu renverse quand tu mets de l'eau dedans. Tu lui apporte, mais la moitié gît sur le plancher, et il ne bouge plus. Pourtant, il a sorti quelques flacons, quelques médicaments, avant de se figer devant toi. Il ne se passe rien pendant quelques secondes, et sa voix remplit l'air. Tu pensais qu'il allait te rassurer, te dire que tout va bien. Mais il ne dit qu'un seul mot. Et toi, tu es déçue.
    ▬ Cuillère.
Tu hésites entre aller en chercher une directement et lui faire une remarque. Jamais, jamais il ne t'a adressé la parole comme ça. Toujours un s'il te plaît à la bouche, un sourire au visage, mais aujourd'hui, ses cheveux cendrés cachent ses traits fins. Tu as envie de lui dire d'aller la chercher lui-même, mais tu te rappelle qu'il ne veut que te protéger. Te protéger. Des bactéries.
Tu retournes dans la cuisine en hâte, tu ouvres un peu trop vite le tiroir ; tout tombe par terre. Le bruit assassine tes pensées, la vue paralyse ton cerveau, tu as peur. Tu ne sais pas pourquoi, mais tes poils se dressent, ta lèvre tremblote et une larme roule. Immobile. Comme lui. Et incapable de penser à autre chose que lui. Et tu reviens. Comme un bon petit chien. Il tient le verre à la main, marche sur des papiers. Sur la table, tu vois des flacons ouverts, des sachets vides, mais tu ne fais pas attention.
Il te sourit. Lui.
C'est tout ce qui t'importe. Vite, vite, tu vas vers lui, tu lui donne la cuillère et tu recules, pour qu'il puisse être tranquille, mais il t’attrape la main. Tu t'attendais à son contact chaud, tu ne sens qu'une surface lisse et froide. Ce n'est pas assez pour te réveiller. Il te prend dans ses bras, et tu sens tous les muscles de son corps qui se tendent, mais tu ne fais pas attention. Il te sourit de nouveau, t'éloigne un peu et te tend le verre.
    ▬ Désolé. Je crois que tu as attrapé ma fièvre, mon coeur.
Mon coeur. C'était toi qui lui avait ordonné de te donner ce surnom ridicule. Et il t'avait obéit. Ça n'avait fait qu'affirmer ton impression de maîtrise, de supériorité. Mais ne vois-tu pas qui tient la laisse, en réalité ? Non. Tu es aveugle. Aveuglé par ses mots, par ses promesses, par son visage, par sa présence, par son aide, par lui. Tu approches le verre de tes lèvres, tu penches le récipient. Dans ta tête, un signal d'alarme tinte, mais tu n'y fais pas attention. C'est Liam qui te l'a donné. Pourquoi devrais-tu faire attention ? Tu inclines ta tête en arrière, tu avales. D'un coup, sans rater aucune goutte. Et tu lui sourit. Quelques minutes passent, en silence. Il attend quelque chose. Tu ne veux pas le déranger. Stupide Alix.


    [ ] ▬ Ah, putain. J'me sens mieux.
    Il avait cet air suffisant, celui que tu lui aurai joyeusement arraché avec les dents.


Tu tombes. En arrière. Rien, rien n'est là pour te rattraper. Le parquet heurte violemment ton dos. Tout ça se passe lentement, et pourtant, c'est si rapide. Le temps s'allonge, et toi, toi, tu te rends compte que tu t'es juste fait avoir. Le sol est froid. Mais tu t'en fou. Un liquide te tache les cheveux, le crâne. Mais tu t'en fou. Tes doigts ne répondent pas, ta nuque te fait mal. Dans ta tête, c'est étrangement et calmement bruyant. Tu te crois sur un nuage, quoique plutôt dans. Parce que t'étouffe. Tu suffoques. Et t'arrives pas à le relever. Tes yeux se convulsent, tu as l'impression qu'ils sortent de leurs orbites. Puis définitivement, tu ne sens plus le bout de tes pieds. La sensation remonte, s'empare de toi, jusqu'à ce que tu ai du mal à rouler des yeux. Mais malgré tout ça, tu penses encore à lui. Liam. Liam est là, il va appeler les secours. Il va te sauver. Il va te protéger.
Tu entends des bruits sourds qui se rapprochent. Des pas. Une chevelure grise. Il se penche au-dessus de toi, l'air inquiet. Et puis il éclate de rire. Un son comme tu n'en as jamais entendu, aigu, fort, long, dément, crissant, désagréable. Ça dure quelques secondes, et il te regarde de nouveau. Il te sourit, les lèvres pincées, d'un sourire un peu fou et remplit de plaisir. Il aime ce qu'il voit. Et toi, tu crois qu'il t'aime toi.
    ▬ Ah, Alix ! J'me suis bien amusé, avec toi.
Ça te parvient par vague, voix saccadée, tu ne comprends pas.
    ▬ Mais désolé, hein, j'ai pas pu continuer. T'es trop chiante.
Du silence. Même tes plaintes sourdes se sont arrêtées, à cause de ton étonnement. Tu te dis que tu rêves, que ce n'est pas vrai. Que tu délire. Parce que tu es à l'hôpital. Voilà. Liam t'a emmené dans une clinique, il s'occupe de toi. Et tu rêves, parce que sinon tu as trop mal. Alix. Tu n'as pas vraiment tord, mais qu'est-ce que t'es conne.
    ▬ Tu sais, j'ai adoré voir cette lueur dans tes yeux. C'était quoi, de l'amour ? Aha. Pathétiquement dégoulinant de trop de bons sentiments. M'enfin. Merci quand même. Grâce à toi et au fric de ton ex, j'vais sûrement vivre quelques mois dans un appart' digne de ce nom. C'est que tu caches bien ton jeu, hein. Mais bon, t'es quand même trop naïve, à la fin.
Il s'est assis, hors de portée de ton regard, mais lui, il voit sûrement ton visage se décomposé. Tu n'y crois pas. Tu rêves. C'est tout. Mais il continue.
    ▬ J'sais pas si j'ai mis assez de mort au rat pour que tu crèves. T'imagines, c'est dommage de gâcher une aussi belle tragédie en faisant une fin aussi morne. Moi, j'en veux une grandiose, brillante, magnifique, inoubliable. Comme le début, en fait.
Sa voix te brise le coeur. Tu commences à perdre de l'assurance, à te dire que tout ça est bien vrai. En même temps, tu refuses de te l'avouer. Ah, ce que tu es bornée.
    ▬ Dis, tu m'aimes vraiment ? J'ai jamais compris ce sentiment. Bah, on s'en fou, non, puisque je t'aime pas ? Ouais. On s'en tabasse. Par contre, j'aime voir ton visage, comme ça. Torturé. Délicieusement brisé. Si magnifiquement en miettes. Ca te va beaucoup mieux que cet horrible maquillage. Et, s'il te plaît, ne te mets plus jamais de violet. Ça te vieillit de dix ans, t'as pas besoin de ça pour être laide.
Il continue à parler, encore, encore. Tu ne l'écoute plus. Il n'y a que les intonations de sa voix qui t'hypnotisent, le son rauque qui s'infiltre dans tes oreilles. Tu veux y échapper, mais sur le plafond, tu vois des cheveux gris qui se dessinent, un visage pâle qui apparaît. Et tu tombe dans ses yeux.
Tout te saute aux yeux. Il n'est pas beau, mais froid. Il n'a pas le regard bleu, mais gris. Un horrible gris métallique qui te coupe l'âme en deux.


    [ ] Hurt me more.


Liam était parti, sans un bruit. Il avait pris toutes ses affaires, nettoyé chaque trace de lui. Il riait encore en voyant ce corps, inanimé, il riait de sa stupidité, de sa naïveté. Elle avait été sauvée du désespoir, il l'avait plongée dans le suicide. Après tout, n'était-ce pas ce qui s'était passé ? Un simple suicide. Mélange médicaments et mort au rat. Fatal, après de longues minutes d'immobilité. Il n'y était presque pour rien -si presque contenait le fait qu'il lui ai donné le verre.
Bah. Tout ça ne l'intéressait pas. Lui, ce qu'il avait aimé, c'était avoir berné la pauvre Alix pendant des mois et des mois, avoir vu dans son regard cette confiance non réciproque, avoir profiter d'elle et, finalement, le final. Oh, voir qu'elle comprenait tout, sentir sa souffrance, imaginer les différents sentiments qui s'entremêlaient dans sa tête, ça l'avait fait frissonner de plaisir. Il aurait été encore plus heureux si quelqu'un l'avait trouvée, encore vivante, et qu'elle aurait été envoyée à l'asile. Bien sûr, qu'elle aurait terminée dans un tel établissement : entre ceux qui disaient qu'elle s'imaginait un petit ami, la tentative de suicide et ses propres propos au sujet de Liam, il y avait de quoi.
Mais ne gâchons pas la joie du Horla, lui qui était tout de même heureux du fruit des mois de faux semblants. Il était parti, enlevant ses gants uniquement un fois sorti, ses deux sacs cognant contre sa hanche. L'un comportait tout ce qui se rapportait à lui, l'autre l'argent de la stupide Alix. Elle avait été assez naïve pour lui donner sa carte de crédit et son code, de surcroît, alors autant en profiter. Il avait vidé son compte, mis les trois-quart dans ce sac, tandis que le reste attendait bien sagement à côté d'elle. Sur certains, Liam avait recopié l'écriture de la femme, écrivant un "Tu n'aura pas ce fric, salop" rageur, adressé bien évidement à son ex-mari.
Ah. Oui, Liam était content. D'un pas enjoué, il alla au premier barre, demanda son habituelle p.i.n.k vodka en allumant sa cigarette et commença à endosser à nouveau son véritable caractère : le genre de gars qui hurle après des chevaux de courses parce que le premier n'est pas celui souhaité. Liam n'est pas si facile à vivre, mais même s'il se met rapidement en colère, il reste quelqu'un d'assez dans la norme -si norme il y a. Le Horla essaye de ne pas se faire trop remarquer, tout en étant compulsivement attiré par les jeux -et détestant perdre, d'ailleurs ... Il s'occupe comme il peut, perdant son temps et dépensant sans compter, éternel patient qu'il est, tout en restant éloigné de toutes choses qui ne touche pas au jeu. En fait, il n'est là que pour une chose, le reste n'importe pas. Il veut que le destin lui face croiser la route de sa future proie. Jusqu'à ce que ce soit lui, la victime, et que le jeu se finisse.


La Débâcle

Celui qui n'a pas peur n'est pas normal ; ça n'a rien à voir avec le courage.
▬ Sartre


Ah, Noctem. Liam ne lui a jamais parlé, ne l'a jamais réellement regardé, mais il ne lui en faut pas tant pour le respecter. Ainsi, ce serait lui qui tire les ficelles ? Soit. Le Horla a toujours cru à une sorte de destin, d'obligation exercée par le futur -sinon, pourquoi aurait-il été amené, attiré par ses victimes ? L'idée en elle-même ne l'étonne donc pas, il l'accepte même sans réelles appréhensions. En réalité, ce que clame Noctem lui plaît : si lui doit avoir la même fin, les autres également, et donc ses victimes céderont aussi à son mélange étrange de folie et de sadisme. C'est tout ce que veut Liam, alors si en échange il doit, comme la première fois, mourir avec une cible, soit. Ce serait pour son plus grand plaisir.
Liam reste discret sur son camp, ses idées. Ainsi, non, il ne va pas à la rencontre des partisans de Noctem, il se contente d'approuver leurs actions et celle du Roi. Dans le silence, bien sûr, ce serait trop bête de se trahir aussi facilement.
Comme dit, Liam est pour Noctem, sans trop se mouiller : ce qu'il impose est bien, mais tout de même pas assez pour que le Horla dise son avis à qui veut. Après tout, lui vous dira qu'il est neutre -c'est bien plus pratique que de s'avancer en faisant un mauvais pas.

Peur. Quatre petites lettres. C'est lui qui apporte la crainte, lui qui te brise, habituellement. L'inverse n'est pas normal, se dit-il, mais comme chacun, il a bien un fléau. Deux pour être précis, même s'il cache l'un autant que l'autre, derrière ses airs suffisants, son blanc sourire ou son assurance sans bornes. Ah, mais dès que Liam apercevra une petite flamme, il deviendra comme les personnes qu'il brise : craintif, ressemblant à un enfant, perdu et surtout hésitant. Il ne sait pas lui-même d'où cela vient, et il ne cherche pas à savoir. Parce que, ah, parce que pour le moment, le Horla s'applique à faire pleurer le plus de monde. Ah, parce que Liam redoute, qu'un jour, il ne veuille pas démolir quelqu'un.


Le Retour à la terre

J'avais entrepris une lutte insensée ! Je combattais la misère avec ma plume.
▬ Balzac
Pseudonyme : bah euh. Aname, généralement ._.
Sexe : as you want. Hurm, féminin.
Âge : devines, mmh.
Source de l'avatar : Squalo Superbi ▬ KHR
Comment avez-vous découvert SQE ? Heu. Partenariats, sûrement. J'ai oublié D:
Des questions, des réclamations ? Vous. Vous. OMG, hein. Voilà. (Ça résume ce que je me suis dis quand j'ai vu votre forum, quand j'ai lu des fiches et des rps, et quand j'ai vu le flood. Seulement, vous faîtes fois 10 puissance 70 minimum, et ça devrait être à peu près équivalent. VOILA, c'est dit *^*)
« Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  Vitooo
« Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  Icon6z
 
Pétunia Œ. de Thèbes
Pétunia Œ. de Thèbes
ADMIN - The Original Motherfucker
ADMIN - The Original Motherfucker
Âge : 28
Messages : 354
Date d'inscription : 28/11/2011

Personnage Incarné : Œdipus Rex
Surnom : Fureur
Préface de Cromwell :
Je n'ai pas cru dès lors pouvoir laisser à d'autres le soin d'entendre votre appel, je suis venu à vous moi-même, mes enfants, moi, Œdipe — Œdipe au nom que nul n'ignore.
fichers


VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : 24 ans.
Métier : Garçon de café, étudiant.
Que pensez-vous de Noctem ? :
« Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  Empty
MessageSujet: Re: « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre    « Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre  Empty25.04.12 21:38

Bonjour et bienvenue sur SQE, Aname !

Je suis folle amoureuse de ton Horla. *___* Je savais pas du tout à quoi m'attendre quand j'ai vu que quelqu'un allait jouer le Horla lorsque tu t'es inscrite, mais. Vraiment. Je l'aime. Pour avoir pu lire une aussi chouette fiche, je suis heureuse que tu sois parmi nous !
M'enfin, trêve de compliments, je te valide, tendre demoiselle.

N'oublie pas d'aller voir ce qui se trame du côté du Bal, c'est plein de gens constipés, tu vas voir c'est rigolo.
 
 

« Est-ce un frisson de froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ? » Le Horla ▬ Liam Pyre

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» vous avez froid, parce que vous êtes seule ; jane

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