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 Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.

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Clarence D. De Sade
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MessageSujet: Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.    Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.  Empty05.05.12 13:36

Il était seul dans son manoir, pour une fois. Ni putes, ni Rose (il la virait pendant ses règles. Elle passait une semaine dans un luxueux hôtel. La pensée d'avoir une fille dont les cuisses se tâchaient de rouge, d'un roux puant, écœurait profondément Clarence), et il avait donné leur congé aux domestiques (enfin, femme de ménage et homme à tout faire). Quant à Ophélie, elle ne comptait sûrement pas pour quelqu'un. Elle restait aussi inactive qu'une chienne et vu le peu de sang qui avait tâché le marbre ces derniers temps, Clare se demandait même si la gamine n'était pas enceinte. Bon, il s'occuperait de son avortement en personne, comme dans un certain roman qu'il avait écrit dans une autre vie.

De Sade tripota la télécommande, zappant entre MTV et NRJ 17, tout en mâchonnant un croissant badigeonné d'une grosse couche de confiture (à la framboise). Les gamines qui se déhanchaient dans les clips l’intéressèrent un moment, mais elles étaient déjà trop putes pour retenir son attention. La modernité et la déception du sadique, OU BONJOUR PERVERSITE. Il se rappelait avoir été le matin même dans un bar, entre deux insomnies, et avoir matté d'un œil glauque une gamine de huit ans – boulotte, avec un lapin rose entre les bras – se déhancher devant du Béyoncé, tandis que derrière, bien à l'abri derrière les menus, des types portaient déjà la main à la braguette. Viendrait un temps où lui ne serait plus bon qu'à défenestrer la vertu des gens les plus coriaces. Clarence se redressa brutalement, à moitié perdu entre ses oreilles. Cette nouvelle légèreté des adolescents allait lui promettre plus de défis. S'afficha dans sa tête la silhouette de Gauvain, une jeune fille avec laquelle il avait vaguement discuté. Ce genre-là devait être le genre à devoir ouvrir avec un couteau à huîtres. Mais la perle, la déliquescence, n'en était-elle pas plus précieuse ?

Il étendit ses doigts de pied en éventail, distinguant à peine les silhouettes floutées des danseurs. Une fille qui avait cessé de dansé pendant dix secondes pour bailler avait brutalement relevé la tête en voyant approcher la caméra, et déjà, elle se léchait les doigts, la petite salope. Clarence sourit, changea de chaîne, termina son croissant qui laissait des miettes collées à son torse nu. Il était seul, donc, face à une longue journée (le poids de ces jours qu'il ne parvenait plus à occuper avec des vertus trop faciles à exploiter...) ; que pourrait-il bien en faire ? Aller signer un chèque pour une association caritative et le leur refuser subitement ? Aller dans une boutique de luxe et se payer des fringues en fourrure à déchiqueter sous le nez des passants/manants ? BON DIEU, qu'est ce qu'il s'emmerdait, et il n'était que onze heures. Il décolla les miettes avec le doigt et le mordilla, agitant distraitement ses pieds pour détendre ses muscles crispés.

Il pouvait toujours descendre en ville dans son carrosse le plus sensationnel, mais ça signifiait qu'il devrait rappeler toutes les prostituées qu'il avait renvoyées la veille... Son étalage de clés de bagnole lui faisant de l’œil, Clarence s'étira avant de s'extirper hors du canapé. Tant pis pour les putes et le pousse pousse, il irait se trimballer à Cassandre dans sa bonne vieille décapotable. Il enfila un tee shirt noir, moulant, un jean et une paire de santiags (ainsi qu'un foulard autour de sa gorge fine et des ray ban. Jamais assez metrosexuel) avant de sortir, secouant négligemment la tête pour remettre ses boucles blondes en place. S'arrêtant devant son garage, il hésita devant ses quatre voitures qui ressemblaient à des bêtes endormies. La noir irait parfaitement avec son tee shirt, après tout ; la décapotable assorti au tee shirt ferait trop nouveau riche (alors que riche, il l'était depuis sa naissance. Le prolétaire devait se sentir écrasé). Après un soupir de désespoir camouflé, il ouvrit la portière et s'installa au volant de sa bagnole noire, longue et acérée comme un requin. La voiture fila fidèlement jusqu'au portail (doté de têtes de griffons, le portail) et s'engagea sur la route qui menait en ville. Il pourrait bien faire mine d'écraser deux, trois passants en allant jusqu'à la Rue des Embaumeurs ; un petit coup de froid ne ferait jamais de mal aux manants. Roulant bêtement à 80km/heure, Clarence dû cependant écraser le frein en bloquant devant une connasse de passante qui ne se décidait pas à traverser :

« Barre toi, manante. » Grogna-t-il par sa vitre ouverte

Rien qu'au goût pas cuit du croissant, il avait su que sa journée allait être pourrie (Que voulez-vous, la lassitude du rentier, de l'aristocrate, du surhomme, quoi) et son regard délavé disait clairement « Baisse les yeux et soulève ta jupe, connasse. »
Mais la bienséance avant tout.
 
Marla I. Serrano
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MessageSujet: Re: Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.    Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.  Empty19.05.12 20:54

Ce matin, lorsque Marla s’éveille, quelque chose cloche. Un rapide coup d’œil la rassure quant au rangement impeccable de son appartement et en l’absence d’intrus. Ce n’est donc pas ça. Tout est parfaitement à sa place, comme toujours. Même les draps de son lit ne sont pas si froissés que ça. Quand elle dort, la blonde ressemble davantage à un cadavre qu’à un être vivant assoupi. C’est le seul moment où on la verra sereine, le seul moment où elle semblera paisible. Et tellement immobile. C’est comme ça, et ça le restera : chaque nuit passée dans les bras de Morphée est comme une petite mort, et chaque réveil une résurrection. Pas besoin de s’appeler Jésus pour le vivre quotidiennement.

Reste cette persistante impression qu’un problème subsiste. C’est agaçant. Comme un moustique que l’on entend voleter sans parvenir à le localiser. Et donc sans avoir la possibilité de l’éradiquer comme il le mérite. Tseuh. Irritant.

Avec un soupir, la jeune femme se prépare comme à l’accoutumée, avec peut être un brin d’agacement. Bah. Parfois, cela arrive de se lever du pied gauche… Même à elle. Surtout à elle. Le reste n’est que la grisaille routinière. Rien de neuf sous le soleil, si ce n’est la redécouverte chaque matin que sa vie est d’un ennui mortel. Et Rose qui n’est même pas là pour l’embrasser.

Quelle honte.

Et ça continue, encore et encore. C’est que le début, d’accord d’accord. Quelle connerie. Marla a du mal à se concentrer et à penser quelque chose de cohérent. Sa vie, sa conduite n’est qu’un ensemble d’automatisme pré réglés. Se lever, prendre chaque matin le même petit déjeuner, envoyer un message à Flo pour que ce soit son mari qui le lise, endosser l’uniforme, partir au service postal militaire pour revoir les mêmes trombines de tire au flanc abruti. Et le pire dans tout ça… C’est que ce sera sans fin. Ses souvenirs, sa vie maintenant, ce destin qui chaque jour reprendra au même endroit… La blonde se fait parfois l’effet d’être comme un hamster qui court éperdument dans sa roue sans jamais avancer d’un millimètre. Et Rose qui est toujours là pour la hanter.

Quel supplice.

En route pour son travail, Marla a le désagréable sentiment de fouler sa liberté en même temps que le pavé. Mais le devoir reste toujours sa priorité. Quoi qu’il arrive. Et si Rose lui demandait d’arrêter ? Tseuh. Question absurde : ça n’arrivera jamais. Rose, c’est une chimère, un souvenir qui la poursuit et la tourmente. Mais même ça, ce n’est pas nouveau… Pourtant, jamais ces sentiments n’ont perdus d’intensité. Malheureusement.

Au Service postal, on la salut alors que ses talons claquent encore plus sèchement qu’à l’accoutumée sur le carrelage froid. La lieutenant est d’une humeur de chien, gare à vous ! Mais de toute façon, c’est toujours pareil… Ou pas. Il semblerait que certains courriers n’aient pas été apportés au service pour la redistribution. Quelle négligence. Avant que les autres ne réagissent, Marla se porte volontaire pour aller les chercher. Ce n’est pas grand-chose, mais c’st toujours une occasion de fuir le travail l’espace d’une demi heure…

Sauf qu’au détour d’une rue, il fallait qu’on essaye de l’écraser. Forcément. Que serait la vie si on est pas transformée en carpette un fois ou deux ? C’est comme les rolex à 50 ans, si tu n’as pas ça, tu es has been. Sauf que Marla ne se fait pas écraser, pas cette fois ci. Tant pis, une autre fois.

Le conducteur ose lui adresser le parole pour proférer autre chose que des excuses. Le conducteur ose lui jeter à la figure une insulte, d’un ton tout sauf acceptable. Marla tourne la tête. Le conducteur a uen expression insupportable, à la prendre pour une des ses catins serviles. Parce que oui, elle le connait.

Et à part Noctem, il n’existe pas de personne qu’elle haïsse davantage.

Ah. C’était donc ça, ce mauvais pressentiment, cette note pernicieuse et désagréable. Quelle horreur. Elle aurait encore mieux fait de rester au QG. Il est là, qui la fixe avec son regard sale. Sa voiture, ses habits, tout chez lui est sale. Il est la crasse qu’il faudrait éradiquer. Mais tant qu’il sera ami avec cet infect Noctem –puissent ils tous deux crever de la syphilis- ce ne sera pas jouable. Par contre, elle peut lui compliquer la vie.

C’est toujours bon de jouer à cela.

Plissant les yeux, Marla fixe cet enfoiré de Sade avec tout le mépris et la haine dont elle dispose. Puis, elle décide de lui faire face et s’avance vers lui, sortant son revolver de fonction pour viser directement son petit front de rentier égocentrique et suffisant.

-Mettez vous sur le bas côté. Vous allez avoir quelques petits soucis, vous venez d’insulter un gradé dans l’exercice de ses fonctions. Donc Noctem, par extension, puisque nous sommes son glaive.

C’est faux évidemment, puisque les deux sont amis. Mais au moins, le motif est assez sérieux pour avoir l’autorisation de lui tirer dessus s’il cherche à fuir, et le coffrer quelques heures s’il ne le fait pas. C’est toujours ça de gagné. Quelque part, Marla espère qu’il cherche à partir. Elle aurait la satisfaction de le viser, et probablement le toucherait-elle. Mais le voir croupir dans la pire des geôle du QG militaire lui fera plaisir également.

On s’amuse comme on peut, que voulez vous ?

[hrp : pardon pour la qualité et le retard]
 
Clarence D. De Sade
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MessageSujet: Re: Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.    Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.  Empty03.06.12 13:09

Il allait falloir compter avec cette pouffiasse décolorée, cette moue froide, et agressive de triste fonctionnaire de la police. Mais quelle femme ! Il en connaissait très peu qui auraient été capables de tenir un flingue de cette façon et, surtout, de le viser, lui, l'homme de la situation :

« Ah, Marla ; si je vous avais reconnue, je ne vous aurais pas insultée. J'ai trop de respect pour vous. »

Faux, s'il l'avait reconnue, il aurait surtout accéléré pour entendre sa bagnole rouler sur ses os frêles. Il aurait adoré leur craquement. Mais Marla n'était pas du genre à le croire, il le savait bien, depuis qu'il sautait Rose. Et sa réponse contenait tout juste ce qu'il fallait de sarcasme. Il leva un regard innocent vers le canon du flingue, pointé entre ses deux yeux. Dans quel univers pouvait-on encore s'imaginer que "manante" était une insulte ? Il n'avait fait que la rabaisser à la classe sociale dont elle faisait partie, les piétons sans aucune classe :

« On ne va pas se fâcher pour une petite insulte ; il nous arrive à tous d'être de mauvaise humeur le matin. Puis je vous régler par chèque et nous oublions tout ceci ? Inutile que nous nous comportions tous les deux... en sauvages. Et vous ne voudriez pas vous fâcher avec le corps dont votre force vengeresse fait partie... n'est ce pas, Marla ? »

Okay, il n'avait jamais eu l'intention de faire quelque chose d'utile ce matin-là, mais le temps restait précieux, et Marla le gâchait copieusement en le retenant pour une insignifiante petite chose. Les yeux délavés recherchèrent ceux de la flic, tandis qu'il pesait les pours et les contres.

Si elle voulait jouer à ça, il allait l'écraser. Et ce n'était certainement pas ce flingue qui allait le gêner, même si sa pression sur son front restait gelée, mortellement présente.

Dédaignant de bouger sa voiture, Clarence se décala légèrement pour prendre une cigarette dans la poche arrière de son jean. Il l'alluma avec une lenteur exagérée, leva de nouveau les yeux vers Marla, tandis qu'il expirait une bouffée de fumée. Ses lèvres s'ourlaient d'un sarcasme gluant et vorace :

« Je connais très bien une personne qui pourrait vous mettre à l'amende plus longtemps que vous ne pourrez me mettre à l'ombre. De plus, je devine très bien pourquoi vous m'arrêtez, alors que vous auriez laissé passer n'importe quel quidam. La mauvaise humeur, ou la solitude ? Non, la haine. Vous me haïssez. Mais il est probable que la justice de Noctem ne prenne pas en compte ce petit détail. Parce que la justice est froide et sans émotion, n'est-il pas ? »

Sa voix se soulevait de froideur, tournée comme un glaive vengeur vers Marla qu'il distinguait à peine tant ses yeux roulaient sur sa chair de marbre. Clarence sourit plus largement, agrippa le mégot qui achevait de se consumer entre ses lèvres, et daigna même l'écraser dans le cendrier. En fait, il était plutôt satisfait, que Marla ait pris la peine d'essayer de l'arrêter ; ça avait mis un peu d'animation dans sa journée. Et un jet d'adrénaline dans ses veines, car dès qu'il songeait à la prison, son cœur se gelait, littéralement. Des flashs d'angoisses souterraines remontaient à sa gorge et il songeait à cet enfer des ténèbres, cette Bastille dans laquelle il avait passé d'incalculables années. Comparé aux crimes qu'il avait pu commettre alors, le motif de le foutre en taule pour une simple insulte lui paraissait tout à fait dérisoire.

Comme quoi, les gens se scandalisent pour un rien.

Il se tourna de nouveau vers Marla, lui sourit, presque avec amabilité, mais son regard continuait à parler pour lui. Au fond de ses prunelles claires, il la traînait dans la boue, il la souillait, il lui promettait de chier sur tout ce qu'elle avait. Y compris sur Rose. Surtout sur Rose.

Il allait la bousiller en rentrant, juste pour évacuer cette foutue frustration, lorsque, soudain, son pouvoir s'arrêtait net.
 
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MessageSujet: Re: Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.    Et le roseau courba la tête devant le chêne. Marla.  Empty13.06.12 12:08

Respect ? Il se paye d'elle, là. En beauté. Crevard. Mâchoires serées. D'autant qu'il sait. Il sait qu'elle ne sera pas dupe, et qu'il ne l'aura pas aussi facilement. C'est justement ce qu'il aime. Feindre l'amabilité, jouer la carte de l'hypocrisie. Tout ce qu'elle déteste. Marla n'aime pas ce petit jeu autant qu'elle rêve d'y participer. Encore ces foutus sentiments contradictoire, encore ces emmerdes contraires.

- Je suis touchée par de telle paroles, mais le respect est pour tous. À moins que ce ne soit l'uniforme que vous respectiez plus que tout ? J'admire votre dévouement à mon égard, très cher.

Marla a prononcé tout cela avec une affabilité mortelle. Du venin est glissé entre chaque mot, qu'elle a choisit avec soin. Elle est “touchée” oui. Comme un reçoit un uppercut dégoulinant et ignoble en plein visage. Comme on encaisse une bouse encore chaude dans la face. Comme on supporte la crasse des autres sans pouvoir rien y faire. Elle persifle, Marla, et se moque de ce marquis de bas étage. L'idée de lui traverse l'esprit que Sade pourrait être charmant, enfermé dans un cachot de la caserne. Oui oui, tout à fait adorable. Sans cigarette, briquet, ceinture... Allons allons, la procédure avant tout : les détenus ne doivent pas avoir d'objets personnels ou métalliques sur eux. La règle est valable pour tous.

Tentative de corruption ? Comme si on réglait tout avec le fric... Sans parler de ses menaces ridicules !Visage fermé, elle rend le regard à Clarence, sans ciller, iris azur contre regard d'iceberg. Difficile de dire lequel est le plus froid. À mots couvert, la lieutenant sait où il veut en venir, et ce qu'il suggère., Sauf qu'il ne connait pas Marla, ou peut être la connait-il trop bien. Il en faudra plus pour qu'elle lâche le morceau. Oh, pas grand chose. Juste.. Un ordre direct de Noctem lui même. Après tout, si l'armée ne se montre pas inflexible en toute circonstance, qui le sera ? Difficile de dire si d'autre soldat auraient ployés l'échine ou s'ils auraient aussi tenu bon. Le résultat serait probablement variable selon les individus. Mais elle ne lâchera pas, non. Elle ne fera pas ce plaisir à Sade, de ployer la tête et le genoux devant lui. Au contraire, il est temps que ce soit son tour. Quand à devoir affronter ensuite l'armée toute entière, elle n'en a cure. Son devoir avant tout, et s'il permet en plus d'emmerder ce sale type, c'est encore plus motivant. Et au moins pourra-t-elle se regarder en face dans son miroir, sans avoir honte d'elle même. Et puis, si elle lâche du terrain sur un sujet comme ça face à Sade, demain elle lui abandonne Rose. Et ça... Plutôt mourir.

-Je vois. Navrée, mais si j'aurais pu excuser une mauvaise humeur matinale, je ne peux le faire pour cette évidente tentative de corruption sur agent en fonction, ainsi que ces menaces.

La voix est froide, glaciale, polaire. Avec un léger glaçage de courtoisie par dessus. Le canon toujours posé contre le front du blondinet, Marla ne bouge pas d'un poil. Avec dégout, elle se dit qu'il faudra laver l'arme ensuite, et plutôt deux fois qu'une. Pour tout réaction, Clarence s'allume une clope avec nonchalance. Chien insolent ! Et en plus, il est trop heureux de lui remettre sous le nez cette amitié entre lui et Noctem, avec laquelle il se croit protégé de tout. Peut être même s'amuse-t-il de la situation tant il se croit intouchable. Que le maître de la cité et lui soit lié, c'est indéniable. Qu'en revanche il y ai une réelle amitié, la blonde en doute. Noctem est-il seulement capable d'apprécier quelqu'un autrement que par l'asservissement ? Avec un sourire merveilleusement narquois et onctueux, Marla en guise de réponse arme son revolver sans ciller ni trembler.

- Oui, j'aime aussi à croire que la justice est impartiale, froide, et sans émotion. Outre mon ressenti personnel, le fait est que la corruption n'est pas tolérée, ni les menaces, ni de conduire comme un chauffard. Ah ! J'allais oublier : les outrages à un agent non plus ne sont pas autorisés. Et à ces égards, vous êtes sans aucun doute coupable. Je ne fais que mon devoir, et Noctem sait combien je suis zélée et efficace dans mon travail. Bien plus que quiconque dans cette cité. Sortez de la voiture. Vite.

Sans doute Noctem sait-il aussi à quel point elle le hait. C'est même sûr. Mais Marla le soupçonne de s'amuser de cette situation : après tout, elle le déteste, le méprise de toutes ses forces... Et pourtant, elle est sa plus fidèle lieutenant. Tout ça, juste au nom du devoir. C'est démodé, tout ça, et ça met la blonde dans une situation ô combien rageante. Quel régal, comme divertissement. Se compliquer la vie et la pourrir soit même au nom d'une ancienne valeur surfaite que plus personne ne respecte. Marla a de la volonté, c'est indéniable, mais il est dommage qu'elle ne la place pas au bon endroit. Elle se complique tellement la vie... Mais c'en est si amusant.

-Noctem viendra vous chercher en prison. Les amis servent à ça. Moi, je ne fais que mon devoir. C'est à lui d'estimer s'il doit vous venir en aide ou pas.

Avec une évidente satisfaction, la blonde fait un signe de tête pour intimer au marquis de sortir. Même s'il essaye de partir ou de lui rouler dessus, maintenant qu'elle a mis le cran d’arrêt, Marla sait qu'elle le touchera de toute façon. En plein dans la tête. PAN, une fleur ! Grâce au ciel, elle a acquis de bons réflexes en formation. La soldat tirera, ça ne fait aucun doute. Les yeux braqués avec un plaisir évident sur sa proie, elle esquisse un sourire faussement aimable qui aurait pu avoir du charme si on n'y sentait pas une envie de mort planer.
 
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