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 ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ;

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Friedrich W. Nietzsche
Friedrich W. Nietzsche
« words are my big obsession »
« words are my big obsession »
Âge : 29
Messages : 59
Date d'inscription : 15/03/2012

Personnage Incarné : Nietzsche.
Surnom : Dyonisos et le ressuscité.
Préface de Cromwell : on n'écrit qu'avec son sang.

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Âge : 24
Métier : Ah ces questions qui fâchent
Que pensez-vous de Noctem ? :
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MessageSujet: ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ;   ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; Empty26.03.12 5:30

ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; 2691574214
Le Gai Savoir. Ecce Homo. La naissance de la tragédie.

FRIEDRICH W. NIETZSCHE.
    "Friedrich Wilhelm Nietzsche est un philologue, philosophe et poète allemand né le 15 octobre 1844 à Röcken, en Saxe."

DIONYSOS ET LE RESSUSCITÉ. et sinon Nietzsche, quand il est clairvoyant.
24 pauvres piges.
Critique de comptoir, poète raté, étudiant intoxiqué.
Anti Noctem, anti Hydes, anti Tins, anti ta mère, anti tout le monde.

je ne sais pas l'an que je viens de vivre

JE SUIS DE LA DYNAMITE.

Noctem et lui, c'est beaucoup de mots consacrés, de dents aiguisées, de tabac consumé, de tapage diurne, de cacophonies nocturnes, de flagrante dissension. En fait c'est plutôt des hurlements en pagaille et des aphorismes en bataille. Noctem c'est le Surhomme, le vrai, il lui semble, mais Nietzsche n'a pas pris parti parce qu'il aime trop faire chier et puis qu'il aime trop dire non. Et quand on a rien à protéger, pas de personnage, pas de postérité, rien que des idées, on a du temps à tuer. Noctem il doit le trouver drôle.

Son camp et lui, c'est des bagarres, trop de bagarres, trop de conversations qui partent en vrille et en rixes et en poings sur la gueule au bout du comptoir pour quelques mots engagés et une poignée de vannes foireuses. Nietzsche s'est pris des pains de tous ses confrères en général, de toute la philosophie occidentale en particulier. Et les tentatives de meurtre perpétrées par ses collègues jettent un petit froid dans son petit cœur.

Son degré d'engagement, c'est plutôt du désengagement. Il ira très vite grimper en haut d'un arbre pour échapper aux répressions pro-Hydes mais il leur lancera tout de même des glands en les traitant de réactionnaires intrinsèques. Il ira rire des Tins qui s'entêtent à donner des coups d'épée dans l'eau sale tout en louant chaudement l'énergie du désespoir. Opposé par principe, pour les forts par conviction. Comme il est trois quarts malade un quart lucide, ça ne pèse pas bien lourd. Nietzsche il s'en frappe la tête contre les murs et tant qu'il peut défoncer les dogmes de Cassandre à coups de marteau verbal, pourquoi choisir un camp.

Sa plus grande peur, c'en est pas vraiment une, c'est pas vraiment gravé dans le marbre, et ça fluctue avec les tribulations de sa dangereuse cervelle. Nietzsche guette l'apocalypse au bout de ses pieds et dans les "Bonjour" des gens, subodore l'extinction prochaine de cette maladie de peau de la Terre nommée humanité, n'appréhende pas grand chose sinon de se perdre tout à fait dans ses propres pensées. Mais Nietzsche craint beaucoup de devenir le connard cinglé pour lequel tous le prennent.


Tout le délaissé de tout ce passé

friedrich nietzsche est allé au supermarché aujourd'hui ; parait-il qu'il a à peine déambulé dans le rayon LIVRES puis le rayon GÂTEAUX juxtaposé à l'allée du premier avant de remonter tout droit vers les caisses (sans un détour licencieux par le rayon LINGERIE qui par ses formes et ses couleurs l'intéressait, modérément), il était minuit moins dix, une caisse et une seule était encore ouverte, sa tenancière fourbue lui a adressé un regard éteint qui autant que faire se peut suscitait compassion compréhensive ; il a déposé sur le tapis roulant un paquet de snickers et la république de platon, avec un regard entendu à la bonne femme qui hâtivement bien sûr a bippé les deux articles sous le rai rouge électronique de son petit laser. comme il se fait parfois entre humains friedrich nietzsche a souri et a commencé une conversation. “Vous aimez les livres ?” les snickers ne sont pas passés, oeillade perplexe de la caissière à l'étiquette, de l'étiquette au laser, pas de réponse, “J'aime les livres. Il y a des gens qui aiment ça, lire des livres.” un bip-bip de circonstance qui a meublé le silence et le manque de volubilité ; “Vous aimez la philosophie ?” il insiste, avec le petit platon qui est repassé sous le poinçon rouge, elle a réagi ; air pincé et hermétique. “J'ai fait de la philosophie au lycée...” “ Vous avez fait de la philosophie au lycée.” un sac plastique de la caisse au comptoir, le sourire gai toujours épinglé sur les lippes. friedrich nietzsche a mis ses snickers et son livre dans le noble écrin. “On est malhonnête avec les gens. On vous fait miroiter que vous pourriez devenir. Je sais pas, philosophe, quelque chose comme ça, et on vous met dans ces abattoirs qu'on appelle écoles, et puis on vous balance du savoir conçu pour la masse, de la pâtée, et on bouffe, et c'est tout, parce que ne pas éduquer les cons et les moyens c'est politiquement incorrect. Et après ça on a plein de gens médiocres qui ont rien compris à tout, ils seront frappés, et on les casera dans les mains boudinées du système, à vendre des savonnettes aux manchots et des miroirs aux aveugles. Ou à faire caissiers au supermarché.” une bouche qui s'ouvre dans l'incompréhension et dans l'outrage, avec la froideur toute proche du rayon POISSONNERIE. “C'est très bien. On vous récompensera de votre docilité, et puis d'avoir accepté de vivre dans une case, une cage, on vous donnera un bon d'achat sur trois packs de lait, c'est bien, c'est parfait. Et puis peut-être qu'un jour, vous évoluerez, vous deviendrez agent marketing, pour concevoir d'autres très belles choses, et un autre jour, vous vous demanderez si ça a vraiment du sens, tout ça, et la prochaine paye mensuelle aura tôt fait de vous soulager de ces fâcheux questionnements. Tout va bien. Bonsoir !” il a fini comme ça dans le silence religieux du magasin vide, avec juste le murmure des frigos qui s'élèvent, la révolte lénifiée de la femme et les néons qui clignotent au plafond. elle ne sourit pas, il sourit, il quitte la place sans un bruit de semelles sur le linoléum. il a pris les snickers et laissé le platon sur le rebord du tapis roulant.

Lorsqu'il est revenu le lendemain en disant qu'il cherchait un livre oublié la sécurité lui a fracturé le bras.

Il n'y a pas grand-chose à dire sur friedrich nietzsche, à part ça. Vraiment, c'est courant, ça le prend comme ça de jouer aux aiguilles vivantes, d'aller au creux de cervelles et de gorges qu'il ne connait pas et de piquer vif, d'un coup, crac, comme ça. C'est parce qu'il s'ennuie, parce qu'il aime détruire à peu près tout ce qui passe avec cynisme et tendresse, parce qu'il cherche à exprimer simplement ses pensées vu qu'il est timide, au fond, et qu'il s'emmêle vite les pinceaux quand il dit pas la vérité. wilhelm est comme ça, il est écoeurant sans le savoir et maladroit sans le vouloir. wilhelm il a 24 ans, un cercle d'amis inexistant et une réputation vérolée par les faux pas et les mots dérapants. Vous savez, il y a de ces pauvres gens qui se mettent le monde à dos d'un regard sans vraiment faire exprès. Juste parce qu'ils ont cet air foncièrement mauvais. Juste par excès d'être eux-mêmes, cet eux-même qui dégrange.

    “Nietzsche, tu t'es encore fait taper par le videur l'autre soir.”
    “Non. Je lui ai fait remarquer qu'il était bien peu aise de décider qui laisser passer ou non juste à la dégaine, parce que lui, avec sa tête un peu incohérente et plutôt caricaturée, il avait sa place dans un musée hongrois d'art abstrait plutôt qu'à la surveillance d'une boîte. Il m'a juste communiqué son désaccord par un acte physique, parce qu'il n'avait pas assez de mots adéquats à ses émotions dans son modeste vocabulaire.”
    “Tu t'es fait taper.”
    “Dès que tu n'as plus de mots, tu as perdu.”
    “Tu vas te faire descendre d'ici peu.”
    “Ouais. En attendant tu me payes le café ?”


Comme sa famille ardemment pieuse n'a jamais vraiment supporté le fardeau social qu'il devenait, ni ses blasphèmes à propos de dieu qui mourrait, à la première occasion on s'en est délesté. Tiens, prend cet argent pour tes études de philologie ou que sais-je, et disparais à l'autre bout de la jungle urbaine. Ne reviens pas. Dommage que l'argent soit passé dans le financement d'une péripatéticienne, qui lui refila par la même des paradis artificiels, des stupéfiants, la syphilis et une claque, dont il aurait pu se passer, vraiment. Voilà pourquoi monsieur se trouve dans la dèche financière et le sincère regret de ne pouvoir payer la suite de sa life. Mais c'est pas grave, il s'en passe, il préfère se retrouver au bar de midi à pas d'heure, grattant les avances ou la pitié ou l'amusement des chalands du comptoir. Il a son existence à crédit et des dettes jusqu'aux confins de la belle Cassandre, emprunteur récidiviste. Parce que même sans faire grand cas de la morale, Nietzsche est intelligent. Nietzsche a du talent. Nietzsche est juste un peu groggy, un peu paresseux, un peu trop de ces choses-là qui à la longue vous effondrent des édifices. C'est parce que Nietzsche ne croit plus en rien d'assez beau qu'il ne remonte pas un peu la pente.

    “Friedrich Nietzsche, trois jours que je te dépanne, trois jours que tu stagnes dans mon patio. Tu comptes décaler de chez moi ?”
    “Moi ? Pas du tout. Je prévois de continuer à te sucer la moelle épinière jusqu'à plus soif, tu sais, comme ces petites sangsues exotiques, jusqu'à ce que tu faiblisses, puis arrêtes de faire chier, et qu'enfin tu m'installes une banquette à fleurs dans ta chambrée. Qu'y t-il à dîner ce soir ?”
    “Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?”
    “De grand projets. Je peux faire la vaisselle.”


Friedrich est parasitaire et s'immisce dans les peaux des autres pour y faire son nid. Y'a des gens, comme ça, tu sais qu'ils auront des problèmes toute leur vie. Avec toutes les sinuosités de corps ou d'yeux, de trous d'air dans la poitrine qui se frottent et se fondent ensemble, nobles ou sales ou véreux. Vous avez déjà remarqué ça ? C'est très simple. C'est des gueules amochées que tu retiens au bout des cils, et qui te restent dans la tête avec toutes les cambrures de la peau. Toutes les les traces, les pores en ébullition, tout bêtement. Et après, ils se baladent dans ton crâne. C'est un peu con, c'est toujours con, c'est souvent profond dans la chair, une tare, une petite marque poinçonnée sur la peau nue que tu captes, un signal électrique, comme ça, Juste comme ça. C'était pas voulu. Friedrich, il respire les tares.

C'est des emmerdes aux coins de la bouche, des emmerdes au fond des yeux vacants, des emmerdes sur la colonne vertébrale et jusque sur les rotules, de l'emmerde pure le long des bras et de l'emmerde brute contre les jambes, avec les énigmes et les problèmes comme une seconde membrane qui tire sur l'épiderme. C'est inhérent, c'est avec lui, ils s'en dépare pas. Et hop, une connerie aux jointures un peu trop rêches des poignets. Une connerie sur la nuque aussi. C'est une putain de cicatrice, Wilhelm il en a beaucoup des cicatrices.

Parce que oui, lui il sait. Lui il a vu des choses, et puis il a été mordu par la vie, par les affres, il sait ce que ça fait les grosses molaires de l'existence qui concassent le crâne, et les petites canines de la déprime qui piquent la cervelle, qui lui laissent des questions et un peu de spleen plein la tête. Qu'est-ce que la morale, qu'est-ce que le vrai, qu'est-ce que Dieu, pourquoi philosophez-vous, petits hommes, pourquoi tous ces problèmes pères de problèmes et de mystères et de galères sous la patine d'autres galères encore, tout ça jusqu'à la mort. Et puis par dessus tout ça, roule ma poule trouve donc des réponses. Nietzsche il en a pas beaucoup des réponses. On ne les écoute pas toujours. Mais c'est la routine.

Et alors naît l'habitude. Et alors nait la froideur, la grande indifférence, cette méchante nonchalance voilée de compassion qui lui jaillit du cœur comme une soudaine effusion, une grosse hémorragie de triste empathie qui éclabousse, un serpent, un python qui sort de son nid dans la brousse. C'est pas une passade. Tu le fais pas exprès. Au fond des synapses, à chaque pensée qui embrase ton cerveau plein de kérosène que des images revirent, tu le fais pas exprès. Il n'y a que ça, de l'indifférence bancale. Nietzsche il est dépassé. Il a déjà donné. Et toi qui le contemple, tu vois bien dans son regard un peu vide mais désolé quand même que personne y peut rien. Que c'est comme ça, c'est une façon d'être, une bien bête et belle façon, une explosion. Il y croit même plus. Il a assez démoli, c'est bon. Il a assez dit que de toutes façons c'est les plus forts qui gagneront. Les grand triomphes,  c'est ceux des grands hommes qui éclatent l'échine des petits faibles sur le macadam. Il est plus trop certain du Retour Éternel, en se voyant moulé dans ce petit corps d'éphèbe, il est plus trop sûr de sombrer dans la neurasthénie. Il sait pas si la finitude est là, ou si c'est juste tout ce qu'il a fait qui vaut plus que des clopinettes. Alors il regarde, il regarde les choses de la vie qui se démeublent et les choses de la terre qui se dépouillent, à moitié dans la déprime, à moitié dans la pitié, sous ses yeux-scalpel. C'est déjà bien. Et puis il dit rien. Oh si, de temps en temps il dit ; un soulèvement des lippes, une étincelle fatidique, et le sarcasme qui poudre au bout de sa bouche. Une remarque très juste et très assassine qui jette de l'acide en bombe là où il faudrait pas. De la lucidité très cynique et très vilaine qui sonne comme un glas. Nietzsche, il est vilain. Il est devenu plus aigre, plus grognon, et plus éteint. Il se tient en chien de fusil à côté de sa raison qui sèche comme un truc mort au soleil. Et puis des fois, quand il y a trop d'amer dans sa tête, quand il y a trop de bile au bout de ses pétards ou que la folie - on pense que c'est ça, la pute, la syphilis - lui reprend l'esprit, il hurle et s'écorche et se roule sur la voie publique et pleure et supplie et appelle William et déchire ses pages. Et après, comme toujours, il retourne prostré dans son petit coin enténébré, et puis il murmure pour personne : J'ai pas écrit des livres ? De beaux livres.

Déphasé. En suspens. C'est pas comme si c'était grave; tel les cafards et les rats qui rampent, ils survivra. Ils survivra, le petit Nietzsche. Quel nuisible que celui-là. C'est une race qui est toujours au bout, au bout du fil, le fil qui craque, la lame du rasoir, et qui fait la suite de l'histoire sur l'équilibre de ses petits pieds. Ronge les heures jusqu'à la moelle pas si substantifique. Hausse les épaules, Nietzsche. Allume un spliff. Perd ton regard. Tu n'es pas fou, c'est faux, c'est que ce qu'ils disent. Repart asticoter le diable, faire chier les gens dans la rue, questionner les étoiles, embrasser ton homme, dans un spasme de bêtise. Nietzsche, il est comme ça, il regarde passer sa pauvre nouvelle existence, sa pauvre existence comme un train qui crépite, comme le dernier métro raté, et alors il la brûle, il la consomme comme une fin de clope. Un shot et une latte. Il repense à ses envies. Il repense à ses échecs, et il repense à ses parents. Toutes les déceptions bien enchâssées les unes dans les autres. Il dit qu'il a des problèmes qui le mettent mal dans sa peau et qu'il va en finir. Et quand tu le retrouve dans un couloir les mains dans les poches, les cheveux grillés et le sang sur les joues, tu te demandes comment ça se fait qu'il est encore en vie. Oh, il est encore en vie. Ça doit être ça, sa 'volonté de puissance' à lui.

Parce que putain, quelle démesure. Tout se casse la gueule. Tout dans les dernières secondes de pesanteur. De petites pierres imbriquées qui lentement se démembrent. Crac-boum-ratata. Et puis ensuite, que du néant dans les veines, un peu de perdition et de haine, les atomes qui se démantèlent. Et puis enfin, le goût d'inachevé sur les lèvres. Le goût de discorde qui laisse penser à une autre chance, ou un autre essai, un autre soir dans les bras de l'amant anglais ou une régression outrancière, un retrait un peu honteux, peut-être ; et puis une alternative au bout du tunnel. Une résurrection bien faible. Comme après un mot maladroit qui cingle dans la bouche ; au mauvais moment. Juste un geste, tout s'écroule, et la tectonique trop risquée du quotidien lui rappelle que tout ça, c'est pas un jeu. Qu'en fait, c'est lui qui a voulu. Que bien sûr, il changera jamais. Nietzsche, sa vie c'est pas un vieux motel qu'on peut démolir d'un coup de poing. Mais il fait tout comme. Juste un coup de poing. Le surhomme.

Un coup de tête. Plus de dessus, plus de dessous. Rien que du vide très informe et très affligeant où que tu te regardes, Friedrich Wilhelm Nietzsche, rien que du NON et que du REFUSÉ sous toutes les coutures imaginables, du nihilisme sous tous les ciels, et puis quand tu te retournes pour regarder derrière, rien. Il n'y a pas vraiment de passé ; juste des vestiges de choses laissées là qui se confondent. Tu avais raison ! C'est l'apocalypse humaine avec les cendres de vérité qui retombent. C'est un vertige qui te laisse un peu pantois, avec tes chaussures défaites comme d'habitude, tes cheveux trop longs comme d'habitude, ta silhouette trop maigre comme d'habitude, ta cigarette au coin des lippes squelettiques, qui te va putain de pas. Voilà, ça c'est toute l'histoire de ta vie ; pas d'avant ni d'après, pas de présent ou de futur vrai, juste un mélange. Comme en sciences physiques dans les amphis, deux petits erlenmeyers vides. C'est la constante. C'est toi qui rôde dans toutes les rues enluminées de ta Cassandre, qui mendie ici et ailleurs, qui ravale un peu tout ce qui tombe en ruine chez toi pour le casser encore, et qui lance des blagues à faire pleurer la mort.

Tu aurais joué la suite de tes jours sur une table de croupier que ç'aurait été pareil. Tu ne sais pas vraiment ce qui te pousse à tout ça, au vice, à l'excès, à glisser comme un ver d'un bout à l'autre des extrêmes, des dangers que tu frôles du bout des doigts sans un regard pour le rationnel. La vérité. Rien à faire. C'est ça, t'as rien à faire. Et juste avant qu'un obus du quotidien t'emporte le bras, tu retires ta main du feu. Mais tu restes tout près de l'âtre. Un peu trop près petit con. Tu fuis prestement et tu reviens. Peut-être à deux grammes de la perdition, à deux souffles de la mort subite, à deux flammes et deux lames de ne pas revenir. On se dit que t'es dingue, dingue, dingue. Et toi tu sais que c'est juste, “J'ai rien à perdre”, c'est ça, ton leitmotiv, t'as rien à perdre, tu ne représentes plus grand-chose. T'as rien à perdre sauf lui et ça tu le sais pas. Même si ton corps explose sur le sol en épilogue de la chute. Mais ça, c'est pas de l'aventure, de l'amour, c'est du suicide à crédit et une vision des choses qui injecte du pessimisme dans tes artères. Sans même qu'on te force un peu, qu'on t'appuie sur la poitrine, sans une lueur d'inquiétude qui te passerait dans le regard. Non, il est jamais inquiet Friedrich, c'est bien ce qui lui manque. Il a toujours les yeux sourds. Et quand il fait, quand il agit, quand il crie et qu'il sarcasme en crachant c'est sans conviction, sans violence ni ambition, toujours avec le vide à l'âme. Vide. Comme après la petite mort.

    ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; Nefadol_cain_02 ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; Chanelcoco-shika2heart ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; Foritbyeternalphoenix_


    “Est-ce que tu m'as un seul jour aimé, Friedrich ?”
    “Est-ce que tes questions riment toujours avec tes livres, mièvre William ?”
    “Tu me tues. Tu es du poison.”
    “Un poison lent.”
    “Si je crève, je t'emporte avec moi, je t'emporte t'entends.”
    “Je t'aime malade comme ça, nerveux comme ça, à la frontière d'être fou, à quelques sauts de puce de briser le moule, à deux doigts de t'envoler pour de bon, quand ton cœur se fout bien de ton cerveau et que tes mots te font passer pour un con.”

    Et c'est là que tu l'enlaces, et puis que tu l'embrasses, alors que tous les millimètres de chair se confondent entre vous. Tu tires un peu sur les nerfs de cet amour morbide, cette sale passion nécrosée. Est-ce qu'au creux des tympans, alors que sa plume d'oie s'enfonce entre les pages et tes ongles dans son dos, tu vas lui glisser qu'il est tout ? Que tu lui couleras toujours le long des hanches, que ton palpitant ratera tous ses battements dès la première erreur, que tu seras derrière lui en filigrane même si tu meurs ? Que tu te ratatines au plus petit soubresaut, et aux battements de cils. Non. Non, comme d'habitude, tu vas garder ces mots pour toi, ces délices frémissants dans ta bouche, pour ta trachée retroussée vers un abîme de non-dits. Et il cherchera ce que tu nommes amour dans les recoins de tes reins. T'as toujours voilé ces beaux sentiments de mensonges en velours.


ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; 760468Sanstitre2
LUDY/SMOKINGIRL/STEÏPS.
Un 95b.
17 y.o.
NARA SHIKAMARU @NARUTO.
C'est autour d'un thé froid à haute teneur en tapioca que j'eus vent de sumquoderis.
JE SUIS PRO BATMAN JE VENDS DES MIXEURS TEMULINO.
d'ailleurs c'est un cours de philo très chaud qui m'a poussé à l'adultère prédéfinal. j'ai honte.
 
Pétunia Œ. de Thèbes
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Préface de Cromwell :
Je n'ai pas cru dès lors pouvoir laisser à d'autres le soin d'entendre votre appel, je suis venu à vous moi-même, mes enfants, moi, Œdipe — Œdipe au nom que nul n'ignore.
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VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
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Que pensez-vous de Noctem ? :
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MessageSujet: Re: ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ;   ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; Empty26.03.12 15:24

Bonjour et bienvenue, NIEEEEETZSCHE.
Je sais pas quoi dire, juste que too many seafoodness for my heart, je frissonne toujours de mayonnaise et de saveur crabe pour cette fiche, j'en perds tous mes mots et te valide avec tous les honneurs possibles. (le pire c'est que comme pour Sade, je me suis retrouvée dans Nieztschou. je. BONJOUR, CA TOURNE VRAIMENT PAS ROND DANS MA TÊTE.) (mais je me console en me disant que, hello, nietzsche, c'est L'AMOUR DE MA VIE.)

Oh et, honey, oublie pas que le roi veut te voir là-bas. ♥
 
Mallory C. Polypheme
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Préface de Cromwell : Dans l'oeil du Cyclope

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
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Métier : Informateur, Berger
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MessageSujet: Re: ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ;   ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; Empty26.03.12 15:31

Vazy, je viens Lovelover ta fiche moi aussi.
Et ce Css ! I love you
 
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MessageSujet: Re: ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ;   ON N'ÉCRIT JAMAIS QU'AVEC SON SANG ; Empty

 
 

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