Noctem et vous : Satine est contre, hypra contre, intersidéralement contre l'idée que son destin est tout tracé. Et donc contre Noctem. Son essence même d'ancienne gitane exclue la pousse à refuser tout régime tyrannique de la sorte. Noctem est l'incarnation de tout ce qu'elle haïssait, de tout ce que ses convictions rejettent.
Votre camp et vous : Satine s'entend bien avec tout le monde et surtout avec ceux qui partagent ses opinions. Cependant l'alcool et la cigarette la rendant quelque peu morose, elle n'a pas toujours que des amis même parmi ses propres rangs. Ses attitudes suicidaires et bipolaires la rendent parfois indésirable.
Votre degré d'engagement : Comme il en découle des précédentes réponses, Satine s'implique du mieux qu'elle le peut tout en conservant ses choix politiques secrets. Ses propres contradictions font qu'elle craint et se plie aux autorités presque autant qu'elle les combat et les renie.
Votre plus grande peur : Que son destin s'accomplisse, c'est à dire qu'elle se fasse draguer par un type moche et influent, que celui qu'elle aime en épouse une autre, que le seul qui l'aime vraiment soit défiguré et qu'elle finisse pendue alors qu'elle n'a rien fait de mal. Elle évite de marcher sur ses propres traces au point de devenir paranoïaque mais ne peut résister à ses pulsions.

- Eteins ta clope, Satine, faut qu’on aille bosser.
- Je mourrai pendue, je fais ce que je veux.
- Je sais tout cela, tu n’arrêtes pas de le répéter dès que tu bois.
- J’ai peur de le rencontrer.
- Je sais.

satineElle lève les yeux au ciel, extrait le mégot couvert de rouge carmin d’entre ses lèvres, constate qu’il n’en reste que le filtre carbonisé et le jette au sol de rage. Elle a tout vu, depuis le début. Toute cette haine, toute cette déchéance, cette autodestruction qui la ronge. Elle a tout entendu, toutes ses plaintes, tous ses pleurs dans le noir quand plus rien ne va droit, quand elle vomit ses contradictions. Satine, t’es déglinguée. Et elle sait bien tout cela, ton interlocutrice. Ca fait trop longtemps que t’essaye de la berner, ta Conscience.

Satine, dans les tréfonds de son âme, elle a les chocottes, les pétoches, elle flippe en permanence. Elle a peur de suivre ce destin tragique auquel on l’enchaîne alors qu’elle voulait être une princesse, un genre de Cendrillon à qui la vie sourit. Elle veut fuir les quelques images floues mais récurrentes qui lui martèlent l’esprit. Mais à se borner à s’écarter de ce chemin tout tracé, elle ne parvient qu’à reproduire les mêmes erreurs. Est-ce cela qu’on appelle l’inéluctable ? Ca la fait enrager, la gamine. Ca la fait sortir de ses gonds et partir en vrille.
satineElle se souvient d’antan tandis qu’elle enfile sa tenue moulante pailletée et grimpe sur un podium improvisé au milieu de la boite de Pandore. Elle se cambre et tourbillonne sur sa petite scène, sur son seul royaume, en docile pantin d’un marionnettiste fou et elle se sent submergée par la nostalgie de sa douce enfance au goût de miel. Elle ne sait que danser, elle ne sait que rater sa vie, comme si son corps refusait d’apprendre autre chose. Ou bien son cerveau trop contradictoire oscille-t-il entre l’envie de changer et la tentation de se laisser aller. Son seul échappatoire dans la vie a toujours été de se trémousser lascivement et malgré ses réticences, elle a du se résoudre à en faire son métier. Ravalant sa honte et refoulant son égo, elle vit comme une suicidée. Elle est morte le jour où elle a écouté cette petite voix qui hurlait Esmeralda au creux de ses reins. Son âme s’est échappée et elle a perdu la raison.


satineD’un coup de hanche, elle fait chavirer un cœur et perce le sien. L’enfant dévote et pieuse a sombré dans un gouffre sans fin et caresse désormais ses gants en satin, ravivant ses plaies récentes. Goût de sang, odeur de désinfectant et bandages maladroits autour de ses déchirures.

- Satine, cesse de te torturer.
- Impossible.
- T'es pas faite pour être si faible, t'es pas faite pour avoir peur de tout.
- Mais alors je suis faite pour quoi ?
- Vivre heureuse.

Elle voudrait lui hurler de la fermer, à sa salope de Conscience mais tout au fond elle voudrait qu’elle ait raison. Elle aimerait voir le bout du tunnel, sortir de cette impasse dans laquelle elle s’est jetée volontairement. Il est toujours trop tard, ils ont éteint le feu de ses forces avec une lance à incendie, comme si elle allait faire du mal, comme si ses petits poings meurtris sauraient viser juste. Alors elle se résigne et ondoie sous les applaudissements des fêtards qui encombrent son lieu de travail. Savoir envouter les foules c’était inné. Pouvoir charmer les hommes, détourner les femmes, quelle ironie pour celle qui a peur de l’amour, peur de s’y embourber, peur d’y laisser sa peau. Mais elle écarte les cuisses de bon coeur, comme si elle ne pouvait se raviser, pour rendre service, pour qu’au moins dans ses dilemmes elle aide son prochain à soulager ses peines au creux de sa chair.
Satine la bipolaire, Satine la torturée. Elle évite toute association à une quelconque gitane pieuse mais ne peut réprimer ses pulsions bienfaitrices. Elle ne veut pas aimer mais se laisse aborder sans rechigner. Satine la séductrice, le cœur de pierre qui remet une mèche de ses cheveux de jais derrière son oreille avant de s’enrouler gracieusement autour de sa barre argentée qui reflète l’ivresse de ses spectateurs. Elle a les yeux fermés sur le monde mais ressent l’excitation dans la moiteur de l’air alors d’une main faussement distraite elle retrousse les ourlets de sa robe et dévoile le haut de ses jambes dans un froufrou de tissus brillants. Sous l’emprise de l’atmosphère, de la musique elle se déchaine. Elle a troqué sa chèvre et ses jupes à piécettes contre des talons hauts et des bas en résille mais celle qui se tortille sur son piédestal est bien la pendue de Notre dame et cette idée lui donne la nausée.

satineLa musique prend fin dans un tam tam de sons électroniques, son rituel s’achève. D’un bond le petit oiseau tombe du nid, la princesse choit de son nuage polychrome et retourne à la vie morose. Elle est dans un piteux état sans les paillettes et la lumière des spots, avec sa robe trop courte, ses talons trop hauts, son haleine alcoolisée et son nez coulant. Mais la vie semble se gausser d’elle en la conservant belle dans sa déchéance. Elle aurait voulu être laide pour que tout cela s’achève, elle s’en arracherait les yeux, se lacèrerait la peau. Satine la dépravée, haineuse de sa propre beauté. Satine la faible. Elle se fraye un chemin dans la foule de la boite, se fait tripoter le derrière par quelques individus louches empreints de mauvaises intentions. Arrivée à bon port, elle s’affale sur le lavabo trempé, recouvert de tags et autres gribouillis, sort son saint-graal et trace une ligne. La poudre lui chatouille le nez lorsqu’elle relève la tête, ressourcée.

- T'es tombée bien bas, ma petite.
- Certes. Mais je t'obéis tu vois, je vis heureuse.

Qu'il est simple le monde de Satine la cokée. Qu'il est beau le monde, quand on le regarde avec les neurones au septième ciel. Un monde accueillant où personne ne lui veut du mal, où l'inconnu d'aujourd'hui sera l'ami de demain et l'ennemi d'après-demain, quand son sachet se sera vidé. Elle gambade, elle sourit à tous, blague même avec ceux qui parviennent à l'arrêter. L'air à une odeur de roses et les néons autrefois agressifs l'épatent. Elle cherche quelqu'un.

- Victor.
- Oui, Satine ?
- Si vous savez qui il est, je vous en prie, ne me le révélez jamais.
- C'est lui, là-bas, aux platines.

Victor, son « géniteur » qu’elle renie mais qu’elle ne peut s’empêcher de rencontrer. On dit souvent que le meilleur moyen de connaître ses ennemis est d’aller prêcher la bonne parole de Dieu. Sachant que Satine a supprimé de sa mémoire tous ses souvenirs d’Angelus et de laïus appris quand elle était encore vierge et innocente, elle s’est trouvée réduite à aller quêter auprès du responsable de la décrépitude de son avenir, homme qui se fait une joie de l’éloigner du salut. Qu’il est aisé de berner une cinglée.

Elle est Satine la douce, Satine la rugueuse, Satine la fumeuse de Gitanes, Satine la dérangée, la crédule, la cokée. Satine, dont la courbe des hanches fait chavirer les prêtres les plus assermentés. Elle est terreur et finira bien un jour par mourir à force de se détruire à petit feu.

Pseudonyme : Winter. (swag, pollux, zelda, shan, tmtc)
Sexe : Ovaries.
Âge : Majorité dépassée.
Source de l'avatar : Actuellement un type de Uta no Prince Sama en mode female. Mais à venir, des persos aux cheveux longs noirs/bleus.
Comment avez-vous découvert SQE ? Hyeo. Dat bitch brought me here.
Des questions, des réclamations ? Une seule réclamation. Batman dans mon lit ce soir.