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 Peu à peu je me déglingue, victime de ta cruauté. Je sens des boums et des bangs, agiter mon coeur blessé - DOM JUAN.

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Dominique E. Minelli
Dominique E. Minelli
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« J'ai froid sans tes bras, sans ton corps et ta peau. »

La fidélité me griffe la joue. Celle que tu n’as jamais eue, mon amour. Celle qui te frappe un bon coup dans la poitrine, mon amour. Celle qui pourrait te faire cracher ton cœur, mon amour.

Malheureusement pour moi, pour nous, tu n’as jamais connu les remords et j’en ai eu pour deux. Tout comme ces sentiments, effrayants tant leur grandeur n’a d’égal que ta mauvaise-foi. C’est pourquoi, dans le froid, sous les dernières brises glaciales d’un début de printemps, mon cœur se mutile en un mutisme déroutant. Je vois, sous mes yeux, tes doux ongles s’enfoncer dans la chair d’une parfaite inconnue. Le regard éclatant de malice, le sien, souillé par un trop de fausse candeur amoureuse. Je cracherais bien des insultes dans tes bras pour qu’elle les quitte enfin, mais rien n’en sort. Car la fatigue s’appuie sur mon dos et me fait courber l’échine à ne plus m’en relever. A ne plus me révolter. La révolte n’est bonne, qu’accompagnée de palpitations passionnées. L’abandon, lui, s’accroche sans cesse à ma mâchoire sous la forme d’un rejet amoureux qui n’est autre que le tien. Affreuse enfant, aveugle, qui a pour seule guide, sa puérilité égoïste. Martyr de mon cœur.

Ma déchirure coule le long de ma joue et s’écrase au sol en une tâche invisible semblable à celle agrippée à mon cœur. Mes bras sont ballants, mon regard se perd dans le vide de cette réciprocité impalpable et je sens tous ces ressentis s’assembler en un mélange hétérogène dans mon estomac. Cet inexplicable état inconstant éclate alors en une névrose incontrôlable, me faisant vaciller légèrement et m’obligeant à retourner à la maison pour engouffrer dans une valise tous ses habits emplis de son parfum, semblables à cette colère qui s’enfonçait dans mon âme pour la mutiler, encore et encore. L’amertume inonde mon visage en un torrent d’amour et ma vue, floue, doit sûrement confondre ses habits avec les miens. Mais qu’importe, tant qu’à la fin, son Chanel, son Dior ou son Armani Code soit emprisonné dans cette boite et emmené à tout jamais dans un endroit autre que ma vie.

Notre, vie.

La porte s’ouvre, la porte claque. Je ne sais même pas si elle m’avait vue. Je ne sais même pas si elle s’attend à un tel accueil. Mais j’avais déjà fermé la valise pour la lancer à ses pieds, les lèvres tremblantes, la voix écorchée par la colère. « Tu prends cette valise puis tu pars. » Je n’attends pas de réponse. Je ne la regarde même pas, car je sais mon cœur trop tendre pour résister à ses beaux yeux de diablesse étonnée. Un rictus me tord la bouche, la jalousie me brûle la poitrine et la fidélité fait fondre mon âme. « … Si tu ne le fais pas c’est moi qui vais partir. » Elle avait l’habitude de cette phrase qui claquait sans cesse sous ma langue comme l’appel ultime de l’amante souffrante. Mais cette fois-ci, la conviction suivait mes mots et toute cette crise quotidienne était bien plus effrayante, bien plus vivante que les autres fois.

Car aujourd’hui, je l’avais vu sourire à une autre.

« … T-Tu sais quoi… Avant, j’étais assez naïve pour te pardonner. Avant, je croyais à tout ce que tu pouvais me dire. Je t’aimais. Je t’aime. Mais toutes ces supercheries, tous ces mensonges. J’en ai assez. Je préfère retourner, rentrer chez mes parents, et pourquoi pas prier pour qu’un jour, le ciel te fasse comprendre à quel point tu peux faire souffrir ton entourage. A quel point tu me fais souffrir. » Je pars dans notre chambre qui devient désormais la sienne. Puis recommence mon manège, essuyant mes larmes, mon visage s’adonnant à un mélange particulier de colère et de placidité. Puis je m’arrête, habituée à ses belles paroles, à ses beaux mots désormais dissous dans mon crâne emplit d’une affreuse haine, liquide. « Allons bon. Je veux bien savoir quelles belles phrases tu vas trouver, cette fois-ci, pour essayer de me garder. Hein, Madame Minelli ? J’attends les arguments. Histoire de rire un peu, avant de partir. »
« A ton dos pisse l’amour, qui a courbé l’échine. »
 
D. Juliette Minelli
D. Juliette Minelli
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Personnage Incarné : DON JUAN LE TENEBREUX
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Peu à peu je me déglingue, victime de ta cruauté. Je sens des boums et des bangs, agiter mon coeur blessé - DOM JUAN. Tumblr_m761ayeeFc1rwl20qo1_500









T'avais eu le temps de remettre du rouge à lèvres avant de pousser la porte de la maison. Ton seul refuge, elle, ses sourires, sa voix, son corps, ses baisers, ta seule réalité, la seule qui importe à tes yeux. Oui, tu voulais sa douceur.
Et puis voilà, t'arrives, tu reçois une valise sur ton pied droit - qui au passage te fait vaciller sur tes talons de douze centimètres - et le maigre espoir que tu entretenais s'effondre soudainement à la vue de son visage. La chaleur du foyer ? Pas tout de suite, en fin de compte.


« Tu prends cette valise puis tu pars. » Tu soupires. « … Si tu ne le fais pas c’est moi qui vais partir. »

Allons bon. T'as même pas le temps de pester contre la valise sur ton pied que tu dois recevoir la nouvelle - comme au moins six fois par mois - que tu dois reprendre ce visage que tu lui fais si souvent, plein d'excuses que tu ne penses pas, malgré ton coeur tordu par la douleur, par la simple idée de la perte. Au fond, cela reste un peu pitoyable. Que faire ? Elle connait ton manège, tu ne peux plus jouer cette carte tant de fois abattue. Doucement, tu repousses la valise, pour esquisser un mouvement vers elle. « … T-Tu sais quoi… Avant, j’étais assez naïve pour te pardonner. Avant, je croyais à tout ce que tu pouvais me dire. Je t’aimais. Je t’aime. Mais toutes ces supercheries, tous ces mensonges. J’en ai assez. Je préfère retourner, rentrer chez mes parents, et pourquoi pas prier pour qu’un jour, le ciel te fasse comprendre à quel point tu peux faire souffrir ton entourage. A quel point tu me fais souffrir. »
Ca fait des boums et des bangs, dans ton coeur blessé. Ca fuse, à ces mots, tu te dis insensible, tu essayes d'hausser les épaules d'un air blasé, comme habituée, mais non, loin dans toi ça te fait mal, ta Elvire, ta belle Elvire, celle que tu as arrachée des griffes de ses parents en lui promettant la belle vie, en lui chantant l'amour comme elle le mériterait, comme elle le mérite, Elvire, tu peux pas partir, ne la laisse pas, regarde la si pitoyable dans ses talons rouges, ses lèvres rouges, son corps trop grand et trop maigre, regarde la petit moineau qui pépie pour te retenir, si frêle, qu'avez vous fait de votre passion qui vous dévoraient à grand feu ?
Tu la suis partir dans la chambre, elle débite son discours, tu la suis, tu la colles à la peau, de tes bras rachitiques, fermant les yeux, soufflant contre son cou. Tu attends la sentence, qu'elle te repousse, qu'elle hurle, une fois encore, que tu la retiennes, une fois de plus. « Allons bon. Je veux bien savoir quelles belles phrases tu vas trouver, cette fois-ci, pour essayer de me garder. Hein, Madame Minelli ? J’attends les arguments. Histoire de rire un peu, avant de partir. » Tu la regardes s'agiter, se débattre dans le vide. C'est triste d'ironie.


— Domi. Ma douce Domi. Regarde toi, regarde nous. Regarde bien. Que vois tu ?


Doucement, tu fais un pas vers elle ; tu prends sa main dans la tienne, pour la poser contre ton coeur, qui bat, bat trop vite, il pourrait presque courir en ton être. Tu plantes ton regard dans le sien. Comme pour l'empêcher de fuir. Non, tu ne fuiras pas ce soir. Personne ne partira.


— Tu sens ? Il bat pour toi, et pour aucune autre. Là bas, je ne vis plus, je ne respire plus. Je suffoque, loin de toi. T'es mon oxygène, Domi, t'es mon tout. Et si je pars ? Tu préfères que je meure noyée ? Ah, tu seras bien, oui, chez tes parents, dans ta cage en formol ! Et il va falloir encore que je vienne te chercher ? Tu préfères une autre ? Tu sais bien que personne ne pourras t'aimer comme je t'aime, douce Domi. On se l'est juré pour la vie.


Juré craché. Toujours je t'aimerais.
Tu te laisses tomber sur ce lit, où vous vous êtes tant aimées, tant haies, te tenant la tête entre les mains. Tu baisses les yeux. Presque.


— Comment faire pour que tu comprennes ? Cela n'a aucune importance pour moi. Les noms ne m'intéressent guère, je ne suis pas là pour aimer. J'écoute si besoin. Je crée peut être une illusion chez eux. Mais pas ici. Ma réalité, c'est toi. Et personne ne peut remplacer cela. Comment te le dire, encore ? Chaque jour, tu le sais, jusque à la mort, même si tu n'y crois plus, je te le dirais, sans cesse. Je t'aime.


Pour la vie.








trop caca pour ton talent promis je me rattrape au prochain ;;
 
Dominique E. Minelli
Dominique E. Minelli
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(Ok ça me gave autant j'aimais bien mon premier post autant là je crois qu'il ne veut rien dire.)



Peu à peu je me déglingue, victime de ta cruauté. Je sens des boums et des bangs, agiter mon coeur blessé - DOM JUAN. Tumblr_m8yy2zPR5l1r3hyplo1_500
Je te respire encore seulement pour te sentir sous ma peau ;

De beaux mots. Elle n’avait que ça. Les beaux mots, les belles phrases, réfléchies, soufflées, dorlotées, simplement pour m’endormir, moi et ma peur. Mais les mots étaient trop éphémères, ils glissaient dans mon crâne, en ressortaient aussitôt. Seul, subsistait, ce « Je t’aime », tant de fois répété, tant de fois crié. Tant de fois vécu.
Je restais, les poings liés à cette phrase, le corps plongé dans l’illusion.
L’illusion du bonheur.

Mais tout avait éclaté. Et avec mon cœur, cette phrase autrefois écarlate qui se brise en plusieurs morceaux. Il coule contre mes joues les regrets amers d’un engagement à sens unique. La colère n’est qu’écho de la souffrance, elle se déverse sous ma langue en des mots crades, usés, jetés, pleurés. Puis elle répond, le ton toujours aussi placide. Inébranlable, elle me tue. « Domi. Ma douce Domi. Regarde toi, regarde nous. Regarde bien. Que vois tu ? » Ma voix se bloque dans ma gorge lorsque sa main vole la mienne. Elle dérobe de nouveau mon moi, m’arrache tout ce que j’ai pour se l’approprier, encore et encore. Et, amoureuse, je lui laisse tout, faible.

Puis son cœur.

Au bout de mes doigts flottent les palpitations de son être, la destruction de son âme. Au bout de ces doigts subsiste ce « nous » fragile qui bat. Qui vit. « Tu sens ? Il bat pour toi, et pour aucune autre. Là bas, je ne vis plus, je ne respire plus. Je suffoque, loin de toi. T'es mon oxygène, Domi, t'es mon tout. Et si je pars ? Tu préfères que je meure noyée ? Ah, tu seras bien, oui, chez tes parents, dans ta cage en formol ! Et il va falloir encore que je vienne te chercher ? Tu préfères une autre ? Tu sais bien que personne ne pourras t'aimer comme je t'aime, douce Domi. On se l'est juré pour la vie. » C’est un affreux mélange, un mixe entre le bonheur de la voir réagir et le dégoût face à l’insinuation d’une « autre ». J’aurais aimé lui donner un bon coup, aplatir ma paume contre sa joue, puis la secouer. Gueuler toute ma haine face à tant de placidité. Mais je me contente de serrer sa main un peu plus tout en appuyant son regard, sourcils froncés : « Comment peux-tu parler ainsi !? Tu te fais passer pour victime alors que ce n’est pas moi qui passe mon temps avec la première conne du coin. Je n’aime personne d’autre plus que toi. Mais toi, tu t’aimes bien plus que tu ne m’aimes, et ça bousille tout. Tout ! J’ai cru en l’amour et toutes ces merdes, mais je vois bien que dans ce monde, les affaires sont plus importantes que le cœur. » Puis j’appuie de nouveau mes doigts contre ça, ce plein de ressenti. « Oui ça bat ! Pour moi peut-être. Mais il n’y a que lui qui se bat. Toi, tu fuis, dans les draps de Mademoiselle X, parce que c’est toujours plus facile la vie sans responsabilités, hein ? »

Elle tombe sur le lit, toujours ce lit. Les plaisirs charnels avant ceux de l’âme, l’amour perdu entre deux soupirs. « Comment faire pour que tu comprennes ? Cela n'a aucune importance pour moi. Les noms ne m'intéressent guère, je ne suis pas là pour aimer. J'écoute si besoin. Je crée peut être une illusion chez eux. Mais pas ici. Ma réalité, c'est toi. Et personne ne peut remplacer cela. Comment te le dire, encore ? Chaque jour, tu le sais, jusque à la mort, même si tu n'y crois plus, je te le dirais, sans cesse. Je t'aime. »
Je t’aime.
Je t’aime.
Ma main se pose sur mon front et je ravale toute cette colère. Voilà qu’en quelques mots, l’abominable Juliette me troublait. Je glisse mon index le long de sa joue, le pouce sous ses lèvres, pinçant les miennes pour reprendre, la voix tremblante. « J’ai peur qu’un jour tu crées aussi l’illusion avec moi. » Ma tête se tourne un peu, je pleure toujours. « S’il te plait Juliette arrête tout ça. Tous ces artifices, nous n’en avons pas besoin ! Je gagne assez pour nous deux, tu sais. » Je regarde ses lèvres trop rouges, trop belles, trop putes, trop douces et pourtant jamais assez aimantes.

Puis mon visage sombre encore, le corps et l’âme sont fragiles et je me sens couler contre elle. Les lèvres proches de son oreille, mes larmes salées sur son épiderme, je laisse brûler ces mots. Nos mots. « Je t’aime… Je t’aime. Juliette je t’aime, je t’aime. » Un baiser contre sa joue.

Et les afflictions de mon être s’envolent avec son parfum.
Puis ces deux mots.
« Pour toujours. »
M’accrochant à cette douce évasion qui vient toujours avec un goût familier de poison.
 
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